Officiellement, le pic pétrolier est fixé à 2030, et il ne devrait pas y avoir matière à douter car ce n'est pas n'importe qui l'avait annoncé, il devrait s'ensuivre un programme qui s'inscrirait dans cette échéance pour qu'on sache exactement quoi faire pour ne pas être pris au dépourvu. Tout, désormais, doit être lié à cet horizon pour qu'on ne se trouve pas à n'avoir pas préparé l'après-pétrole. Il reste tout juste une vingtaine d'années pour nous en sortir ou pour sombrer, alors que quarante-six années sont déjà passées et même gaspillées. Les capacités à choisir, à opter, à décider, à s'impliquer devraient s'inscrire exclusivement ou prioritairement dans cette échéance, si non à quoi cela servirait-il de continuer à dépenser ou stocker les devises acquises de la vente des hydrocarbures ? Il fut un temps où on parlait beaucoup plus de l'avenir de long terme que de celui lié à une échéance électorale. Il est vrai que cette fixation sur le long terme pourrait être invoquée pour n'avoir pas de compte à rendre dans le présent et l'avenir immédiat. Il est vrai qu'à l'époque, le sort des gouvernants n'était pas lié à des élections, ce qui, en principe, ne devrait plus être le cas aujourd'hui. Sur la base d'un programme, les ambitions sont projetées sur le moyen terme. D'abord, il ne peut y avoir de résultats spontanés, ensuite le moyen terme est inscrit dans un temps électoral, une perspective électorale. Il est évident que si les projets coïncident avec des horizons électoraux, il ne peut pas y avoir une vision de long terme. Que pourrions-nous dire de projets dont l'achèvement correspondra à l'échéance d'un mandat ? Depuis longtemps déjà, les horizons lointains en matière de projection et d'élaboration et de mise en œuvre de programmes sont volontairement ignorés. Qui dispose d'un programme "Algérie 2025" par exemple et même "2030", "2030" plus particulièrement car c'est à cet horizon qu'Ouyahia (en tant que SG d'un parti ou en tant qu'officiel de l'Etat) a fixé le pic pétrolier. A cette échéance, de combien de centrales nucléaires disposerons-nous pour que l'énergie suffise à la consommation des ménages et des industries ? Quel sera à cette échéance le montant des importations alimentaires, en médicaments, en équipements et aurions-nous assez de revenus des exportations hors hydrocarbures pour y faire face ? A cette échéance, quel aura été le taux de substitution aux importations par la production nationale ?