Le plan de soutien à la relance économique est contesté par les organisations patronales. Ces dernières estiment que les entreprises algériennes n'en tirent que des miettes du plan de 7 milliards de dollars, lancé par les autorités publiques pour la relance économique. Egalement, elles ne profitent pas des 150 milliards de dollars, que l'Etat va dégager pour la modernisation du pays. Selon des propos recueillis par le journal de la finance africaine «Les Afriques», le plan de relance fait le bonheur des étrangers et il ne laisse aux entreprises algériennes des bribes devant une aisance financière qui leur passe sous le nez. Excès de nationalisme ? On s'offusque et on fait valoir que « partout dans le monde ce genre de programme sert surtout à relancer les industries nationales pour créer de l'emploi et de la richesse ». Or, dans ce domaine, les choses semblent bien compromises pour les entreprises algériennes. Elles ne peuvent que constater, impuissantes, la régression de l'industrie qui est passée au cours des 20 dernières années de 18% du PIB à moins de 5%. Pour elles, la politique du gouvernement « a confondu l'ouverture commerciale avec l'ouverture économique », en pointant du doigt un accord d'association avec l'UE dont le bilan est jugé négatif pour l'économie du pays. Sans compter l'omniprésence de l'économie informelle, les règles du jeu opaques, un système financier qui ne participe pas au financement de l'investissement et une mise à niveau des entreprises perdues dans les conflits de compétence entre ministres. «Nous avons l'impression que nous nous installons confortablement dans une économie de rente, marquée par le phénomène de l'informel et caractérisée par une interminable léthargie», a noté le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE) dans sa déclaration à nos confréres du journal «Les Afriques». «Tout cela ne nous convient pas.», a-t-il ajouté. Par impératif de fonction, le président du Forum des chefs d'entreprise, Reda Hamiani, s'exprime en termes moins abrupts mais, depuis des mois, c'est son principal discours et il ne cache plus sa déception. Ses recommandations et ses propositions pour une politique économique plus favorable aux entreprises ne sont pas entendues. « Nos efforts ne sont pas couronnés de succès et notre frustration est grande », a-t-il déclaré. « Cela fait quinze ans que le processus des réformes a été lancé et ça n'en finit pas ! », regrette-t-il. Traduisant la morosité des membres du FCE qui regroupe 193 membres pesant globalement 7,2 milliards de dollars et employant près de 100 000 personnes, M. Reda Hamiani se montre inquiet de la situation économique du pays.