Les pays membres de la Communauté des Etats indépendants (CEI), à l'exception de l'Azerbaïdjan, du Turkménistan et de l'Ouzbékistan, ont convenu d'abolir presque toutes les taxes à l'importation dans leurs échanges commerciaux réciproques, a annoncé aux journalistes le responsable du ministère russe du Développement économique Maxim Medvedkov. "Il s'agit d'une abolition pratiquement complète des taxes à l'importation. Une entente à ce sujet est intervenue", a-t-il déclaré à l'issue d'une réunion du groupe de travail pour la préparation d'un accord sur la zone de libre-échange au sein de la CEI. L'entente évoquée par M.Medvdkov, qui dirige le département des négociations commerciales du ministère, s'appliquera désormais à l'Arménie, au Kirghizstan, à la Moldavie, au Tadjikistan et à l'Ukraine. Elle fait suite aux accords précédemment conclus entre la Biélorussie, la Russie et le Kazakhstan dans le cadre de l'Union douanière opérationnelle depuis le 1er juillet dernier. "S'agissant des taxes à l'exportation, nous voulons les fixer au niveau actuel", a affirmé le fonctionnaire ministériel. Après avoir souligné que "la Russie ne pouvait pas abroger les droits perçus sur les exportations de gaz, de brut et de produits dérivés du pétrole", il a indiqué que l'objectif de Moscou "était au moins de ne pas élargir les taxes existantes". Il est à rappeler que la Communauté des États indépendants (CEI) est une association regroupant 11 des 15 anciennes républiques de l'URSS, devenues indépendantes au cours de l'année 1991.Fondée le 8 décembre 1991 à l'initiative de la Biélorussie, de l'Ukraine et de la Russie (déclaration de Minsk), la CEI comprenait à l'origine 11 membres : l'Arménie, l'Azerbaïdjan, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Moldavie, l'Ouzbékistan, le Tadjikistan, le Turkménistan s'étant associés aux trois États slaves le 21 décembre 1991 (traité d'Alma-Ata). La Géorgie les a rejoints en 1993, sous la pression de la Russie après le conflit en Abkhazie. Elle s'en est retirée en 2008 après le conflit russo-géorgien en Ossétie du Sud. Créée dans le contexte de la désintégration de l'URSS et consacrant, par son existence même, la fin de l'Union soviétique, la CEI apparaît dans une certaine mesure comme l'héritière du système auquel elle a succédé : les membres fondateurs se sont engagés par son intermédiaire à honorer les obligations internationales qui découlent des engagements contractés par l'ex-URSS ; ils se sont par ailleurs entendus pour que la Russie hérite du siège de l'URSS à l'ONU. Cependant, la CEI n'est ni un État ni une formation supranationale. Ne disposant pas d'institutions centralisées, elle est donc sans contrainte pour les États membres, et constitue principalement un cadre pour d'éventuelles négociations. D'abord élaborée dans l'objectif d'instaurer une intégration économique, la CEI est devenue essentiellement une enceinte de dialogue entre pays de l'ex-Union soviétique, disposant d'un contenu économique, militaire et politique limité : de nombreux accords bilatéraux de libre-échange ont toutefois été signés entre les membres et les accords concernant des politiques extérieures ou de défense communes sont également fréquents au sein de cette organisation Cependant, incapable de s'affirmer sur la scène internationale, en proie à des luttes intestines alimentées par les tendances hégémoniques de la Russie et sécessionnistes de certaines républiques, la CEI ne parvient pas à être le fer de lance d'une nouvelle unité économique et politique.