Les prix à la production dans la zone euro ont légèrement progressé en juin, en raison notamment de la hausse modérée des prix des biens de consommation et du ralentissement des coûts de l'énergie, qui ont atténué les pressions inflationnistes, montrent mardi les statistiques publiées par Eurostat. Les prix producteurs avaient augmenté de 0,3% d'un mois sur l'autre et de 3,0% sur un an, a annoncé le bureau des statistiques de l'Union européenne.Les économistes interrogés par Reuters anticipaient une hausse mensuelle de 0,4% et une augmentation de 3,1% en rythme annuel. L'augmentation des prix a été principalement stimulée par les coûts de l'énergie, qui étaient particulièrement base l'an dernier: ils affichent une hausse de 0,6% entre mai et juin et de 6,0% par rapport à l'an dernier. Pour autant, l'augmentation de 0,2% enregistrée à la fois par les biens de consommation durables et non-durables suggère que la zone euro ne subit pas de pressions inflationnistes. Hors prix liés à l'énergie et à la construction, les prix à la production ont augmenté de 0,1% d'un mois sur l'autre et de 1,9% sur un an. La semaine dernière, Eurostat a annoncé, en estimation préliminaire, que les prix à la consommation avaient augmenté de 1,7% sur un an en juillet. Compte tenu de ces chiffres et des incertitudes relatives à la croissance, la Banque centrale européenne (BCE), qui se fixe comme objectif une inflation légèrement inférieure à 2%, ne devrait pas modifier jeudi son taux directeur, au niveau historiquement bas de 1,0%, avant l'an prochain. Par ailleurs, la Banque centrale européenne a prêté mardi 154,8 milliards d'euros à 125 banques installées en zone euro lors de son opération principale sur sept jours, soit nettement moins que ces dernières semaines, signe d'une détente du marché du prêt interbancaire. En effet ces dernières semaines les mêmes opérations avaient flirté voire allègrement dépassé les 200 milliards d'euros et rassemblé environ 150 instituts financiers chaque semaine. Il faut remonter au 22 juin pour trouver une allocation inférieure (151,5 milliards d'euros).L'opération principale de la BCE, qui se déroule chaque semaine au taux fixe historiquement bas de 1% et qui offre aux banques autant de liquidités qu'elles le souhaitent, est devenue depuis la crise financière un indicateur important de la santé du marché du prêt interbancaire. Des allocations moins importantes témoignent d'une meilleure confiance des banques qui se prêtent davantage entre elles, ce qui facilite le retour à la normale de l'attribution de crédit bancaire aux autres agents économiques.