Faudrait-il faire des textes et ne plus compter que sur eux pour qu'ensuite par miracle l'économie se mette en marche ? Il est vrai que l'Algérie est riche en textes ou plutôt tout le monde le soutient. Même pour ce qui concerne la lutte contre le crime organisé et la corruption, le président de la République a dit à l'ouverture de l'année judiciaire, que les textes à eux seuls ne suffisent pas. Cela fait quand même au minimum 22 années qu'ont débuté les réformes dont les toutes premières concernaient l'autonomie de l'entreprise et leur restructuration autour de la séparation des fonctions, ce qui avait induit la multiplication du nombre des entreprises publiques On peut résumer les contradictions à travers une seule question. Pourquoi les réformes sont elles interminables ? Elles ont bien commencé avec ceux qui sont nommés les réformateurs et se poursuivent encore. Il n'y a pas longtemps de cela, le président du Forum des chefs d'entreprise déplorait le fait que cela faisait quinze années au moins que le processus des réformes avait été lancé et " ça n'en finit pas ". Il faut réaffirmer les grandes options " et mettre en exécution la visibilité contenue dans la stratégie industrielle. Cette visibilité se traduirait par une approche sectorielle, une dynamique du secteur bancaire, la création d'un marché de capitaux, la promotion de l'innovation. Pourrions-nous considérer qu'existe une profonde convergence entre les opérateurs économiques du secteur privé et les institutions, ou plutôt le gouvernement ? Le problème est que nul ne connaît les contours de cette stratégie. Pourquoi est-il possible que, depuis 22 années au moins, on fait encore du surplace puisque les réformes continuent mais semblent entrer dans la phase de leur gel. La question des privatisations étant pratiquement différée, assez pour dire que les intentions peuvent encore exister mais qu'il faudrait tenir compte de nos capacités, les mises niveau ne nous ayant pas encore donné les entreprises performantes qu'on attendait, et qui pourront aller au combat sur le plan international, et également sur le plan national pour ne pas perdre le marché intérieur. Des obstacles internes, des obstacles externes, ou simplement la conviction qu'il vaudrait mieux pour le moment ne pas entrer dans des guerres économiques que nous ne gagnerons pas. D'ailleurs, à chaque fois qu'il faudrait justifier un déficit, une déviation, les officiels et les non officiels s'engagent dans une course à des argumentations qui concernent les textes, parfois l'environnement international, mais parfois occultent les adaptations des hommes et des femmes. Ces textes tiennent-ils compte de nos spécificités, à savoir que la maîtrise des mécanismes de l'économie de marché nous est étrangère ou ne correspond pas à notre stade de développement ? Sommes-nous inspirés par des modèles économiques inadaptés ? On parle souvent des défis à relever, mais qui doit s'en charger en tant qu'acteurs, les patrons ayant déjà reproché au pouvoirs publics de ne pas les avoir associés aux négociations internationales, avec l'OMC par exemple, et plus particulièrement les accords d'association avec l'Union européenne.