L'Algérie a enregistré une contre-performance durant les neufs premiers mois de l'année 2010, en matière d'attractivité des Investissements directs étrangers (IDE) et des partenariats. Dans l'espace méditerranéen, l'Algérie s'est distinguée par la baisse du nombre de projets d'investissement et d'une diminution du nombre de partenariats durant l'année 2010. "Seulement 8 projets détectés en 9 mois contre 35 en 2009", annonce l'Observatoire des investissements et partenariats en Méditerranée Anima-Mipo, dans son bilan des IDE au troisième trimestre 2010. "Ce mauvais bilan est probablement imputable à l'adoption de nouvelles mesures contraignantes pour les investisseurs étrangers, et au flou relatif qui a prévalu quant à leur possible caractère rétroactif", ajoute le document. Contrairement à l'Algérie, la Tunisie a enregistré une prouesse en enregistrant une hausse importante du nombre de projets d'investissement (92 annonces en 3 trimestres contre 78 pour l'année 2009), suivie par le Maroc, qui a enregistré, lui, une hausse sensible. Le bilan d'Anima-Mipo souligne, toutefois, que le nombre d'annonces de projets d'IDE repart à la hausse dans les pays de la rive sud de la Méditerranée en 2010. "Au cours des neufs premiers mois de l'année en cours, 581 projets ont été détectés, contre 542 au total en 2009, soit +43% en extrapolant sur toute l'année". Si l'accroissement en nombre est constaté, la tendance haussière, en terme de montant, n'a pas suivi. Seulement 20,4 milliards d'euros ont été annoncés jusqu'au 30 septembre 2010, contre 28,6 milliards d'euros en 2009, soit -5%. Le montant moyen des projets annoncés diminue encore : 35 millions d'euros en 2010, contre environ 50 millions en 2009. Les partenariats d'entreprises poursuivent, pour leur part, leur augmentation : 362 annonces pour les neufs premiers mois en 2010, contre 303 au total pour l'année 2009 (+59%). Selon les chiffres communiqués par Anima-Mipo, la reprise "modeste" de l'investissement enregistrée fin 2009 se confirme, avec à la clé des projets plus nombreux mais moins importants en termes de montant. Le pays réceptacle d'IDE pour 2010 est la Turquie qui occupe la tête du classement, suivi par les pays du Machreq. Au Maghreb en revanche, le redécollage est moins évident. "La baisse des montants annoncés concerne les quatre voisins maghrébins, mais en nombre de projets d'investissement, la hausse est forte en Tunisie, sensible au Maroc, tandis que l'Algérie et la Libye font une contre-performance avec une baisse de plus de 25%". En termes de pays d'origine des IDE, les entreprises européennes sont largement en tête au cours de l'année 2010, avec 37% des montants. Elles génèrent également un peu plus de la moitié des partenariats. Au troisième trimestre 2010, l'Europe serait à l'origine de 3 investissements de grande envergure : "l'italien Astaldi participe au projet de concession BOT de 22 ans de construction et d'exploitation de l'autoroute Gebze-Izmir en Turquie, le britannique BG Group poursuit ses investissements massifs sur la concession West Delta en Egypte et, au Maroc enfin, France Telecom prend le contrôle de 40% du capital de Meditel, 2e opérateur mobile du pays". Les pays du Golfe sont, pour leur part, en perte de vitesse. Durement touchés par la crise financière, ils sont à l'origine de 18% des montants annoncés au cours des trois premiers trimestres 2010, contre une moyenne de plus de 25% depuis 2003. Le montant moyen par projet d'investissements, qui était de 100 millions d'euros, depuis 2003, a baissé de moitié en 2010. "Les entreprises des pays émergents compensent ce recul en confirmant leur percée, avec 22% du total des montants annoncés depuis le 1er janvier 2010".