Les entreprises européennes s'adaptent de façon pragmatique aux nouvelles conditions du marché. L'Algérie est-elle le mauvais élève dans la région «Méditerranée». Alors que les IDE repartent à la hausse dans cette région, notre pays ne bénéficie pas de leurs retombées. En effet, le nombre d'annonces d'investissement et de partenariats a augmenté en 2010 avec plus de 50% pour les investissements et plus de 60% pour les partenariats et ce, par rapport à 2009. Cependant, le montant net d'investissement est annoncé stable (7,1 milliards d'euros au premier trimestre, contre 32 au total en 2009). C'est ce qui ressort du «bilan 2009» de l'observatoire Anima concernant les annonces d'investissement et de partenariat en Méditerranée. Cette étude démontre également que les entreprises européennes s'adaptent de façon pragmatique aux nouvelles conditions du marché tout en continuant à choisir la région «Méditerranée». Une tendance confirmée au premier trimestre 2010. Or, pour l'Algérie, ce n'est pas le cas. Le directeur de l'Agence de développement des investissements a déclaré avant-hier, que les nouvelles mesures pour l'investissement ont eu pour effet un recul d'intérêt des entreprises étrangères pour les projets d'investissement dans notre pays. Seuls quatre projets d'investissements étrangers dans le domaine des industries mécaniques, pharmaceutiques et dans le dessalement de l'eau de mer ont été signalés. L'observatoire Anima fait ressortir de son bilan 2009, trois principaux constats. Il s'agit d'une part, des investissements directs étrangers vers l'espace MED qui ont moins reculé qu'au niveau mondial. Le montant net IDE annoncé en 2009, s'élève à 32,3 milliards d'euros, soit -17% par rapport à 2008. La Cnuced enregistre quant à elle une baisse deux fois plus forte à l'échelle mondiale (-35%). Les pays MED résistent donc bien, et la baisse est en réalité essentiellement imputable à la Turquie et Israël, pays plus ouverts à la mondialisation, alors que le montant global des IDE a, au contraire, légèrement augmenté pour les pays arabes, au Maghreb comme au Machrek. Ce sont par ailleurs, surtout les grands projets qui souffrent. La taille moyenne des investissements s'est réduite à 62,3 millions d'euros (contre 75 en 2008, 77 en 2007 et surtout 89 millions d'euros en 2006). Deuxième point remarquable, c'est l'effet de substitution entre les investissements directs étrangers et les partenariats d'affaires, qui constitue en soi un événement et augure une nouvelle forme de partage de la valeur entre entreprises du nord et du sud de la Méditerranée. Les partenariats n'ont jamais été aussi nombreux (300 en 2009, contre 203 en 2008 et une centaine les années précédentes). Le «bilan» constate que l'année 2009 se traduit enfin par un «bonus pour la proximité», à l'heure de la crise financière, économique mais également environnementale. Les investissements européens sont repartis à la hausse en 2009 dans la région MED, alors que l'Amérique du Nord et les «autres pays» régressent. Les PME semblent moins affectées par la crise que les multinationales et surtout les grandes entreprises, dont les projets ont été quasiment réduits de moitié depuis le sommet atteint en 2006. Autre élément positif, les PME sont de remarquables créatrices d'emplois. En moyenne, elles créent deux fois plus d'emplois par euro investi que les grandes entreprises et multinationales. Les entreprises semblent ainsi s'adapter de façon pragmatique aux nouvelles conditions du marché: projets moins risqués où elles s'engagent de façon mesurée et, substitution de partenariats aux investissements, en d'autres termes des investissements plus modestes.