Comment faire d'un outil de production public un acteur majeur du processus de redynamisation industrielle et un moteur du développement économique. Le département de Benmeradi s'est fixé un objectif, celui d'amener la contribution de l'industrie au PIB à 10 %. Dans ce sens, les pouvoirs publics se sont engagés dans un plan d'assainissement des entreprises publiques à coups de milliards. Néanmoins, les expériences passées en matière d'assainissement ont démontré qu'il ne suffit pas d'injecter de l'argent dans ces entreprises pour en faire de véritables champions de l'industrie. Aussi, les EPE sont astreintes, aujourd'hui, à des objectifs de performance. D'où la nécessité de mettre en place un plan de restructuration des sociétés de gestion des participations lesquelles gèrent les EPE. Le processus a été lancé dans divers secteurs, comme les travaux publics, le ciment et l'industrie du bois, les cuirs et textiles. L'opération pourrait toucher d'autres secteurs. C'est ainsi que l'on apprend que les présidents des directoires de deux SGP viennent d'être démis de leurs fonctions. Il s'agit, plus précisément, de la SGP Transolb et de la SGP Cabeleq. La SGP Transolb, qui se pose comme partenaire à hauteur de 30 % avec AreclorMittal dans le complexe sidérurgique d'El Hadjar, gère un portefeuille d'entreprises spécialisées dans l'industrie sidérurgique, à l'image de Sider, Anabib ou encore Fondal. Des entreprises entièrement déstructurées qui, pourtant, devraient jouer un rôle majeur dans le cadre de la stratégie industrielle, laquelle s'appuie notamment sur le développement de la filière sidérurgie. De leur côté, les EPE de la SGP/Cabeleq/Spa exercent dans la branche des industries électrique, électronique et électroménager. La SGP gère 7 secteurs d'activité avec des unités implantées principalement dans les zones industrielles d'Alger, Annaba, Oran, Sétif, Sidi Bel-Abbès, Tizi-Ouzou et Tlemcen. Celles-ci détiennent une part de marché de l'ordre de 35%. Aussi, les opérations de privatisation réalisées par la SGP/Cabeleq/Spa effectuées dans la filière câblerie et Electrotechnique, grâce à l'ouverture du capital de l'unité de Biskra des partenaires américains et l'ouverture d'une usine de production de fibre optique en partenariat avec des investisseurs libanais. Les entreprises du portefeuille Cabeleq sont, d'ailleurs, appelées à contribuer à la réalisation du programme de développement national. L'on apprend également que le président du directoire de la SGP Gica a démissionné cette semaine. Pour rappel, le Groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica) a bénéficié d'une enveloppe financière de 141 milliards de dinars, représentant un crédit à long terme octroyé par le Fonds national d'investissement (FNI) et la BEA. Il est également utile de rappeler que le Crédit populaire d'Algérie (CPA) et la Banque de développement local (BDL) prennent en charge un plan de développement des 51 entreprises et bureaux d'études de la SGP-Sintra, pour un montant global de 120 milliards de dinars. Sur ces 120 milliards de dinars alloués, 50 milliards seront destinés à l'assainissement financier des entreprises bénéficiaires, 68 milliards pour la modernisation des outils de réalisation et 2 milliards pour le volet formation. Enfin, Saidal a bénéficié d'un crédit de 16 milliards de dinars octroyé par le FNI pour le financement de son plan de développement. La SNTA a entamé, pour sa part, son plan de développement avec un autofinancement de 6 milliards de dinars. Le groupe Cosider a eu l'aval du Conseil des participations de l'Etat pour son plan de développement dont la mise en œuvre nécessite une enveloppe financière de 31,5 milliards de dinars, dont 25,7 milliards de dinars représentent un crédit octroyé par le FNI. Il faut, néanmoins, préciser que, désormais, les entreprises publiques devront miser sur la performance, sur le recours aux financements sur fonds propres ou aux marchés bancaires et financiers afin de financer leurs plans de développement.