Pour sa seconde visite en qualité d'envoyé spécial de l'Elysée et représentant personnel du président français Nicolas Sarkozy, M. Jean Pierre Raffarin, qui sera aujourd'hui à Alger, ne rentrera pas à Paris bredouille. Bien mieux encore, l'ancien Premier ministre aura réussi là où beaucoup ont échoué en finalisant six projets de partenariat algéro-français. Les relations tendues entre les deux pays n'étaient pas favorables à une telle évolution qui semble connaître un dénouement. Là où la politique et ses " remontrances " échouent, la finance et son pouvoir réussissent et Français et Algériens semblent avoir préféré user de real politik pour permettre au climat des affaires de mieux se porter tout en gardant, toutefois, sur fond de toile quelques questions pendantes. M. Mohamed Benmeradi explique que " lors de la visite officielle en Algérie de M. Raffarin, plusieurs dossiers économiques français en Algérie seront passés en revue pour leur aboutissement ". Le ministre algérien de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement affirme que " parmi les dossiers figure un projet de partenariat entre le groupe français Total et la Compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach pour la création d'une usine de vapocraquage d'éthane dans la zone industrielle d'Arzew (Oran) ". Ce projet, expliquera-t-il à l'APS " constitue un développement industriel local qui pendant la phase d'exploitation génère plusieurs centaines d'emplois permanents de grande qualification. Ce futur complexe pétrochimique de 4 unités de taille mondiale assurera, selon le ministre, "une bonne position en termes de compétitivité ". Pour ce qui est de l'investissement en hors hydrocarbures, il sera question, indique l'APS, " de passer en revue le projet du groupe français Lafarge, spécialisé dans la fabrication des matériaux de construction (ciments, granulats, béton prêt à l'emploi) ". Il serait surtout question de renforcer la présence de ce géant mondial du ciment, entré par " effraction " en Algérie et de se pencher sur une probable " extension et à la diversification de ses investissements ". Les affirmations du ministre confirment, ainsi, l'information que nous avons rapportée dans l'une de nos éditions à propos de la réalisation d'une nouvelle cimenterie Lafarge en Algérie. Les précisions apportées par M. Benmeradi à ce sujet concernent le cadre " (…) de nos politiques de développement de ce secteur sensible eu égard à son importance pour la réalisation du programme de réalisation des infrastructures ". Un autre projet concernant la construction " d'une 2ème usine de médicaments du français Sanofi-Aventis et d'un centre de stockage et de distribution de produits de santé dans la Ville nouvelle de Sidi Abdallah " est à l'ordre du jour. Une assiette de terrain d'une superficie de 6,3 hectares sera réservée à cette usine, dont aura à débattre lors de sa visite, M. Raffarin. Autre sujet qui meublera la discussion entre les deux hommes, celui se rapportant à l'accord de coopération entre " Bretagne International et l'Institut technique des élevages algériens prévu à l'effet de développer la structure laitière en Algérie ". Mais le projet qui tient à cœur la partie algérienne reste celui de la construction automobile à propos duquel " un point de situation sur les négociations déjà entreprises sur le projet Renault de fabrication de véhicules particuliers en Algérie " et dont les " discussions avancent ", comme l'avait déclaré le ministre algérien qui a affirmé que " nous sommes, effectivement, en train d'examiner des offres de certains constructeurs automobiles : discussions avancées avec Renault et à un stade qui l'est moins avec Volkswagen ". MM. Benmeradi et Jean Pierre Raffarin évoqueront la situation sur " le partenariat Alstom-Ferrovial pour la construction d'une unité de fabrication de rames de tramways à Annaba, dont l'accord a été déjà concrétisé", affirme le ministre algérien.