Les pénuries de médicaments ne veulent pas cesser, le problème est à prendre au sérieux, notamment que l'enveloppe consacrée à ce secteur est de plus de 2 milliards de dollars, augmentant au cours de ces quatre dernières années de plus de 86 %. Il n'est pas normal que l'Etat débloque un tel montant pour, en fin de compte, enregistrer une totale dérégulation du marché du médicament. Où se trouve le problème ? A cette question, M. Benhamdi, président de la Société algérienne de pharmacie, a expliqué, sur les ondes de la RAI, qu'il n'y a pas de politique nationale de santé bien établie et par conséquent, une politique des produits pharmaceutiques. "Chaque ministre qui arrive quelle que soit sa compétence, son intégrité et son intelligence, considère que ce qui a été fait avant lui doit être revu autrement (changement de son équipe, les règles du jeu et les méthodes)”. Tous ces changements donnent à la fin d'énormes retards, notamment au niveau des programmes d'importation, des importateurs et des distributeurs de médicaments. A chaque fois qu'un ministre arrive, il y a un changement radical. " Il n'y a pas de politique nationale qui est la même pendant vingt ans", explique M. Benhamdi. Il ajoute, à ce sujet que, tous les ministères doivent appliquer la politique nationale de santé choisie par le gouvernement dans son ensemble et approuvée par le Parlement. "Je ne peux même pas dire qu'il y a des lois, une loi en particulier, qui a été votée par les deux chambres du parlement portant création de l'Agence nationale des produits pharmaceutiques. Elle est chargée de fédérer ou de regrouper tous les gens qui activent dans le secteur du médicament (ministère de la Santé - du Commerce - des Finances - de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, des Affaires étrangères) tous ces ministères sont représentés au niveau du Conseil d'administration".Le président de la Société algérienne de pharmacie indique que dans le rapport adressé au président de la République par le canal du Cnes (Conseil national économique et social), il a été proposé une nationale des produits pharmaceutiques, avec tout un ensemble de représentants de la profession et du corps médical. "Le projet existe, et si on veut éviter les pénuries, il faut tout d'abord éviter qu'il y ait trop de changements au niveau des pouvoirs publics", dit-il encore.Prenant le cas du ministère des Finances, M. Benhamdi dit : "on décide de mettre le paiement par crédit documentaire à un moment, alors que les gens avaient le droit d'ouvrir des crédits de leurs fournisseurs et de payer cash immédiatement, avec des retards dans les programmes d'importation, avec des assurances supplémentaires, en fin de compte ce sont les producteurs étrangers qui sont sûr d'être payés".Evoquant le fonctionnement des hôpitaux là où se déversent les maladies lourdes et les pathologies importantes, M. Benhamdi insiste pour dire que les structures de santé ne doivent pas souffrir du manque de médicaments, au moins des produits essentiels. "Il y a une listes de produits essentiels de l'OMS à respecter portant sur 325 molécules qui doivent être présentes à tout moment et à travers tout le territoire national et particulièrement dans les structures de santé". Il ne manquera pas également de mettre à l'index la procédure des appels d'offres en ce qui concerne les produits pharmaceutiques, alors qu'il y a un seul fournisseur en l'occurrence la Pharmacie centrale algérienne. Il met également l'accent sur la nécessité de rendre opérationnelle l'Agence nationale du médicament. A ce sujet, il précise l'absolue concertation avec tous les opérateurs, "aucun ministère de ne peut travailler s'il n'y a pas en face de lui ses principaux partenaires (producteurs-pharmaciens-importateurs). Il expliquera que l'économie de santé soit enseignée au niveau de l'université. A ce propos, il annonce que, désormais, il y aura une sixième année d'études de pharmacie, une année de formation axée sur cette économie de santé. Ahmed Saber