Pas de répit depuis le 5 août dernier pour l'humoriste Karim Belhadj qui doit certainement se surpasser durant les soirées ramadanesques pour être au top ! En tournée en Algérie depuis le 5 août, l'artiste a présenté son one-man-show "Adieu la banlieue" la semaine dernière au théâtre d'Oran Abdelkader-Alloula. Le spectacle s'inspire du quotidien d'un immigré algérien vivant dans la banlieue française qui, partagé entre les cultures arabo-musulmane et occidentale, ne trouve son compte ni dans la première ni dans la seconde. Karim Belhadj a opté pour l'humour noir puisqu'il expose à travers son spectacle comique nombre de questions, telles que le racisme contre les immigrés, la violence contre les femmes, ou encore la difficulté des maghrébins à s'intégrer dans la société française. Le spectacle, dans la soirée de mardi, n'a pas fait l'unanimité auprès des spectateurs, faisant rire certains aux éclats et laissant d'autres de glace. "Il y a un excès d'usage des stéréotypes dans le spectacle, tel que l'arabe qui bat sa femme et le juif radin", a estimé un jeune spectateur, considérant "qu'il y a un manque terrible de subtilité dans le traitement des propos". C'est la première fois que l'humoriste se produit à Oran et l'affluence a été très timide, "faute de publicité", explique un des organisateurs. L'humoriste, dont la tournée "mini nationale" durera jusqu'au 20 est passé mercredi dernier par Alger. Karim Belhadj est né à M'sila mais immigre très jeune pour s'installer avec sa famille dans une ferme française de la région lyonnaise. Plus tard, il devient fleuriste et se découvre un talent de comédien et d'humoriste. Le succès commence en 1993 suite à une audition pour l'émission télé "La classe" qui passait sur France3. Dans ce sillage, Paul Préboit en fait son filleul et l'impose en première partie de son spectacle. Et c'est André Halami qui le prend pour jouer dans Profession comique. Mais la vie est dure et Karim Belhadj est contraint de laisser sa passion pour gagner sa vie et se lance dans le commerce, plus précisément le secteur des robes de mariées. L'an 2000 marque le retour de ses rêves. Il ne tardera pas à renouer contact avec les planches. L'un de ses amis lui permet de jouer devant le public de ses casinos. Karim Belhadj laisse son imagination filer sur la feuille et sa création flamber. C'est d'ailleurs lui qui écrit et qui met en scène ses produits largement inspiré du vécus des émigrées et surtout du mal des banlieusards. Faut jamais oublier que Karim Belhdaj a longtemps séjourné dans notre télévision nationale grâce à ses caméras cachées ainsi que la présentation d'émissions comiques. Glouton de la chose artistique, il signe cette année un court métrage intitulé Harraga dream et fait une tournée à Montréal et au Canada avec son one man show, "Adieu la banlieue." Après une halte à Annaba, Guelma puis Skikda, Constantine, Béjaïa, Tizi Ouzou et Oran, l'humoriste a fait le 18 aout dernier une escale à la salle Ibn Zeidoun de Riadh El Feth avec succès. Le lendemain, soit le 19 aout dernier, l'artiste était à Setif où il présentera son one-man-show puis le 20 et à Oum El Bouaghi, et le 22 août pour finir avec Batna le 24 août. D'une durée d'une heure, son wone mane show qui est mi-figue mi-raisin raconte les frasques et les tribulations d'un banlieusard algérien confronté à des situations rocambolesques.