C'est une première ! La direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou dont dépend le service des arts et des lettres, ambitionnent de faire créer le goût de la lecture chez les enfants de 6 à 15 ans. Vaste programme ! Pour se faire, on a mis un pilote en la personne de Farida Djatit qui va gérer cette opération qui n'est pas ponctuelle au mois sacrée mais plutôt annuelle. Selon les services culturels de la wilaya, le programme en question concernera pas moins de 67 régions limitrophes, donc, pratiquement, toute la wilaya et les activités se dérouleront en présence d'un auteur de contes pour enfants. Un peu comme s'il s'agissait d'ateliers de lecteurs, les organisateurs ont mis en place des écrivains afin de soutenir cette initiative absolument à saluer. Fonctionnel déjà, ce premier atelier a été animé par l'écrivain Azzedine Guerib, auteur trilingue (arabe, français et tamazight), assez connu dans la région. Enseignant dans la wialaya de Tizi Ouzou, Azzedine Guerib a signé entre autre, " Yir abri dur yetsdumu ", "Etarbiya miftah el hayat" et "Le puits de Moussa". Selon la responsable qui pilote ce projet, le programme de ces rencontres se déroule en plusieurs étapes. Il s'agit d'abord de faire connaitre et les œuvres et l'auteur qui anime les ateliers de lecture avant de faire une séance de lecture d'un ou de plusieurs des contes qu'a signé cet auteur. Après, place à un grand débat avec l'auteur avant de procéder à une vente-dédicace. Il apparaît curieux de faire venir un auteur censé réveiller le goût de la lecture chez les enfants, et qui par la suite impose ses ouvrages à un groupe de petits, pas forcément admiratifs. En tout cas cette idée fait son chemin et la preuve est que plusieurs localités de la wilaya comme Drâa Ben Khedda, Bouzeguène, Iboudrarène... en ont déjà bénéficié. Pour sans doute ne pas devoir payer les honoraires des scribes qui viennent pour animer ces ateliers, les services de la wilaya semblent avoir trouvé la parade : un appel a été lancé en direction de plusieurs auteurs afin que ces derniers prennent attache avec les services des arts et des lettres de la contrée de Tizi Ouzou. Le coup d'envoie de ce premier rendez-vous, dont personne ne peut prédire encore les fruits, a été donné le mois d'avril dernier et les services de la wilaya comptent davantage étoffer cette expérience dès la rentrée prochaine, puisque selon eux, " quelques mois d'expérience peuvent être mis à contribution pour renforcer ces ateliers. " C'est ainsi que Farida Djatit avoue dores et déjà qu'à partir du mois de septembre "nous comptons relancer ce programme avec l'ambition de pouvoir toucher le maximum de localités et faire faire connaître les auteurs pour enfants. Notre objectif consiste aussi à promouvoir la production littéraire pour enfants" dit-elle ambitieuse. Détail de taille, ces rendez vous ont lieu certes toute l'année mais pas tous les jours. Ceux qui veulent devenir "bibliophage" pourront venir chercher le goût de lire uniquement les samedis, jour de week end, et mardi d'après-midi libre. Ces rencontres se tiennent en général en collaboration avec les Assemblées populaires communales, les comités de village, les associations ainsi que les bibliothèques et les centres culturels. Pour l'exemple, la rencontre littéraire pour chérubins qui s'est déroulé à Draâ Ben Khedda, fut réalisée en collaboration avec le centre culturel de cette contrée. Selon Farida Djatit, cette manif, hautement culturelle, sera enrichie avec le lancement de concours d'écriture au profit des enfants qui ont du talent. Si ce projet, qui doit normalement impliquer les professionnels de la didactique et du ludisme, révélait de petits génies en scribe, alors bon vent à tous ! Il est vrai que la présente génération peine à lire à cause des impressionnantes parades qui sont offerts par le Net et autre, mais aider à faire aimer la lecture serait salvateur pour une génération brisée par l'indigence culturelle.