La lutte contre la " délinquance routière " devient, au vu du nombre des accidents enregistrés chaque année, une préoccupation majeure des services de sécurité et des autres ministères auxquels incombe également la responsabilité d'œuvrer à mettre en place un plan pour diminuer l'hécatombe sur nos routes. Ahmed Nait El Hocine, commissaire principal à la direction de la sécurité publique de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) l'a rappelé, hier, sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, en affirmant que la " sécurité routière est un tout et ne suffit pas d'une présence policière ". Les " mesures répressives ne touchent que les contrevenants " alors que des manquements au code de la route sont légion chez nous. Les dernières statistiques de la DGSN viennent confirmer cette tendance à la hausse des accidents, notamment dans les zones urbaines. Ainsi durant la période allant du 1er janvier 2011 au 31 août dernier " 3025 personnes ont trouvé la mort dans des accidents de la circulation, dont 509 dans des zones urbaines ", a tenu à souligner Ahmed Nait El Hocine. Toujours concernant les zones urbaines, il a été enregistré ,durant la même période, " 12 625 accidents sur un total de 28 893 ". C'est dire que ce fléau est présent aussi bien dans les villes qu'en dehors des grandes agglomérations. La DGSN, qui a mené une enquête, pointe du doigt le comportement de l'homme qui est derrière la recrudescence des accidents. Le commissaire principal à la direction de la Sécurité publique est catégorique à ce propos en déclarant que " le facteur humain est à l'origine de 90% des accidents de la circulation " ajoutant que sur les "15 894 accidents enregistrés en 2010, 14 884 sont dus au non-respect de la réglementation en vigueur ". Plus précis, il affirme que les causes principales des accidents sont d'abord dues au " non-respect de la vitesse réglementaire, dépassements dangereux, refus de priorité et non utilisation des passages pour piétons ". Interrogé sur l'utilisation du portable au volant, il a précisé que la " proportion des accidents dus à ce phénomène est insignifiante comparativement à l'excès de vitesse et l'indiscipline des piétons ". Mais ce n'est pas tout, Ahmed Nait El Hocine met en cause également le mauvais état du réseau routier national, tout comme le manque de signalisation qui sont des facteurs à l'origine de plusieurs accidents. Le radar pour dissuader les contrevenants est un outil qui a donné des résultats probants, selon lui. " Les 100 radars déployés sont un outil efficace ", a-t-il dit. D'où cette nouvelle demande faite par la DGSN pour acquérir " 100 autres radars qui seront destinés aux wilayas où le nombre d'accidents est important comme Alger, Oran, Constantine, Sétif, Tlemcen et Bordj Bou Arréridj ". Un autre outil sera aussi mis à contribution, il s'agit des caméras de surveillance qui sont en phase d'expérimentation et serviront à l'avenir à la régulation de la circulation routière. Quant au projet du permis à point, il a estimé qu'il sera également d'un grand apport pour dissuader les automobilistes d'enfreindre la loi et son application donnera une "dimension répressive et éducative de la sanction".