Selon la mission des observateurs de l'UE, les élections en Tunisie ont été organisées dans la transparence totale, malgré quelques irrégularités mineures qui ont émaillé le scrutin. "Les élections sont issues de la volonté ferme du peuple tunisien d'être gouverné par des autorités élues démocratiquement et respectueuses de l'état de droit", a confirmé la mission. Plus de 7 millions de Tunisiens étaient appelés à élire, dimanche dernier, une assemblée constituante. Hier, les Tunisiens attendaient les résultats définitifs, qui devraient confirmer une large victoire d'Ennahda, et donner le coup d'envoi aux tractations politiques afin de dégager une majorité dans la nouvelle assemblée. Le parti islamiste n'a manqué de revendiquer au lendemain du vote une position dominante sur l'échiquier politique tunisien. Il a d'ailleurs estimé son score entre 30 et 40%. Bien que provisoires, les premiers résultats, annoncés dans la soirée du lundi par la commission électorale indépendante, donnaient la formation de Rached Ghanouchi largement en tête, avec plus de 60 sièges sur les 217 que compte la nouvelle assemblée. Ce parti raflerait la moitié des 18 sièges réservés aux Tunisiens de l'étranger. Cependant, le parti Ennahda devra négocier notamment avec le Congrès pour la République de Moncef Marzouki et Ettakatol de Mustapha Ben Jaafar, deux partis dirigés par d'anciens opposants et qui se disputent la 2e place du scrutin, avec environ 15% des suffrages. Les islamistes et le CPR avaient déjà noué des contacts voire même des alliances avant le scrutin. Le mouvement Ettakatol de Ben Jaafar, opposant de l'intérieur au président Zine el Abidine Ben Ali, avait de son côté annoncé dès le début de la campagne électorale qu'il ferait tout pour compter dans un gouvernement d'union nationale. A ce titre, Mohamed Draief avait laissé entendre avant l'échéance électorale qu'il fallait une transition douce.