L'Union européenne s'octroie 57% du total autorisé de capture (TAC) du thon rouge, l'Algérie, la Tunisie, le Maroc et la Libye 27%, le Japon 9%. Mais d'autres pays sont également intéressés par la pêche du thon rouge, tels que la Chine, la Croatie, la Corée . Mais au-delà du quota autorisé pour chaque pays, la situation est autrement plus complexe et plus compliquée. L'espèce est menacée d'extinction. Surexploitation, surpêche, pêche non déclarée sont les mots les plus utilisés pour définir l'état dans lequel se trouve aujourd'hui le stock de la Méditerranée. Pourquoi la Méditerranée ? Eh bien la raison est toute simple. Il existe deux "stocks" de thon rouge dans le monde, le "stock ouest" et le "stock est". Le premier se reproduit dans le golfe de Mexico et le deuxième dans la Méditerranée. Le premier étant épuisé, les regards se sont tournés vers le second stock qu'est celui de la Méditerranée. En effet, le premier stock sert de pêcherie aux Etats-Unis, au Canada et au Japon et à partir de 1970 un déclin important est relevé dans le stock. Vers l'année 1997, le nombre de poissons reproducteurs a chuté, ne dépassant pas les 15% de ce qu'il était en 1975. Un "plan de restauration" s'ensuivit mais sans jamais réussir à rétablir le niveau souhaité. Aujourd'hui , tous les pêcheurs du monde entier regardent du côté vers le "stock est" de la Méditerranée Autrement dit, la situation actuelle est préoccupante pour cette espèce que certains ont même été à l'appeler le "caviar" ou encore le "foie gras" de la Méditerranée. Des appellation qui portent un message clair ayant trait à sa disparition car le thon rouge est de loin le poisson le plus rentable encore moins le plus cher vendu dans le monde. Néanmoins, depuis quelques années , l'engouement mondial pour la cuisine japonaise, où le thon rouge intervient en tant qu'élément principal a fait que cette espèce est traquée sans merci. Une soixantaine de pays au moins, dont quelques-uns usant d'une technologie de plus en plus développée, de plus en plus efficace, sillonnent la Méditerranée pour pêcher le thon rouge qui, une fois capturé, est orienté quasi exclusivement vers une seule destination , le Japon. En terme de surexploitation de ce poisson, les chiffres avancés par les experts, les scientifiques et les commissaires de l'ONU sont à ce titre édifiants. Alors que le TAC pour l'ensemble des pays est fixé à 32.000 t en 2006, tous les indicateurs prouvent que les captures illégales et légales ont atteint les 50.000 t. Ce chiffre cache une autre réalité beaucoup plus lourde de conséquences : la biomasse du stock reproducteur qui sert à mesurer la capacité de la population du thon rouge à se reproduire est aujourd'hui inférieure à 1/5 (un cinquième) du niveau de 1970. Autrement dit, le nombre de thons rouges, en âge de se reproduire, a diminué de 80% au cours des dernières décennies. Certains experts pensent même que l'extinction menace l'espèce à court terme si des mesures urgentes ne sont pas prises ! Devant ce cri d'alarme général, la commission internationale de conservation des thonidés d'Atlantique (Cicta), réunie en conférence en Croatie (17-26 novembre 2006), a adopté un nouveau plan de reconstitution du stock du thon rouge. Dans ses grandes lignes, le plan prévoit de réduire progressivement le TAC - 32 000 t en 2006 - à 25 000 t d'ici à 2010, à augmenter sensiblement la taille du thon capturé à partir de 30 kg et à étendre la période de fermeture de la pêcherie.