Le cours de l'or s'est incliné cette semaine face à un renchérissement du dollar, dans un marché déçu par les minutes de la Réserve fédérale américaine (Fed), mais des indicateurs chinois pas aussi désastreux que redouté ont alimenté en fin de semaine un rebond des métaux précieux. Or Le cours de l'once d'or a poursuivi le recul entamé en fin de semaine dernière, s'enfonçant, jeudi, jusqu'à 1 555,38 dollars, son plus bas niveau depuis le 29 juin: en perdant quelque 60 dollars en l'espace de six séances, il a totalement effacé le rebond de la première quinzaine de juillet. "Les prix des métaux précieux restent plombés par un intérêt anémique tant des investisseurs que des acheteurs d'or physique", notamment le secteur de la joaillerie, a observé Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital. Alors que s'avivent les inquiétudes sur l'économie mondiale, accentuées depuis la publication le 6 juillet d'un rapport très morose sur l'emploi américain, "l'attractivité de l'or est très loin d'être une évidence" par rapport notamment au dollar, a-t-il poursuivi. Le dollar a ainsi conforté cette semaine son statut de valeur refuge, sûre et extrêmement liquide, grimpant à son plus haut niveau depuis deux ans face à un euro plombé par la crise de la dette. Or, ce renchérissement du billet vert contribuait à rendre encore moins attractifs les achats de métaux précieux, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises. Mais le prix du métal jaune a surtout creusé ses pertes mercredi soir et jeudi, après la publication des minutes de la dernière réunion de politique monétaire de la banque centrale américaine, qui n'a livré aucun indice de nouvelles injections de liquidités à court terme dans l'économie. "Le cours a chuté brutalement quand les investisseurs ont réalisé qu'il leur faudra probablement attendre bien plus longtemps que prévu de nouvelles mesures de soutien à l'économie de la part de la Fed", a souligné Michael Hewson, analyste du courtier CMC Markets. Ces injections de liquidités, espérées par de nombreux opérateurs, sont en effet susceptibles d'affaiblir le dollar et de stimuler les investissements dans les métaux précieux. "Comme la Fed ne se montre pas encore prête à les réaliser, les investisseurs ont préféré vendre leur or" et se réfugier vers le dollar, ont relevé les analystes de Commerzbank. Signe de cette défiance, SPD Gold Trust, le plus gros fonds d'or coté dans le monde, a vu le niveau de ses participations fondre de 10 tonnes en l'espace d'une semaine, tombant jeudi à 1 269,73 tonnes, au plus bas depuis fin mai. Cependant, "le cours de l'or a rebondi vigoureusement cette semaine, à la faveur d'un affaiblissement du dollar", l'euro profitant, comme les actifs jugés plus risqués, des chiffres sur la croissance chinoise au deuxième trimestre, pas aussi désastreux que redouté par les investisseurs, a indiqué M. Hewson. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé la semaine à 1595,50 dollars au fixing du soir contre 1587 dollars la semaine précédente. Argent Considéré par les investisseurs comme une alternative moins onéreuse au métal jaune, le prix du métal gris a suivi les fluctuations du cours de l'or, se repliant jusqu'à jeudi avant de se reprendre nettement en fin de semaine. L'once d'argent a terminé la semaine à 27,48 dollars contre 27,32 dollars sept jours auparavant. Platine/palladium Les cours des métaux platinoïdes, dont le principal débouché est l'industrie automobile, ont été quelque peu soutenus en début de semaine par des chiffres montrant une hausse mensuelle de 16% en juin des ventes de voitures en Chine, le principal marché pour le secteur automobile. Les cours se sont ensuite repliés, pénalisés par le renchérissement du dollar, avant de se ressaisir eux aussi en fin de semaine. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé la semaine à 1 424 dollars contre 1 450 dollars une semaine auparavant. L'once de palladium a fini à 581 dollars contre 577 dollars sept jours auparavant.