Les prix des métaux de base au London Metal Exchange (LME) ont pâti cette semaine des craintes toujours vives sur la santé économique mondiale (le nickel tombant même au plus bas depuis 2009), avant de rebondir fortement en fin de semaine après des indicateurs chinois en ligne avec les attentes. Les cours des métaux industriels ont poursuivi la glissade entamée la semaine précédente dans un marché sans entrain, plombé par la réticence des investisseurs à s'engager sur les actifs considérés à risque, comme les matières premières. Le bref rebond de fin juin et début juillet "aura donc été de courte durée, les prix battant en retraite après le rapport sur l'emploi américain" très morose publié le 6 juillet, a rappelé Robin Bhar, analyste chez Société Générale. A chaque tentative de rebond des prix des métaux de base, "des indicateurs américains médiocres ont, à chaque fois au cours des trois derniers mois, provoqué ou été le catalyseur d'une correction à la baisse du marché", a-t-il observé, estimant que "les Etats-Unis devraient alimenter les inquiétudes du marché" jusqu'à l'automne. La Réserve fédérale américaine (Fed) n'a pas contribué à rassurer les opérateurs en publiant mercredi les minutes de sa dernière réunion de politique monétaire. "Ces minutes montrent que (la banque centrale) se dit toujours prête à de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire", via des injections de liquidités pour soutenir l'économie, "mais n'apporte aucun détail ou aucun précision", douchant sévèrement les espoirs des investisseurs, a souligné Gayle Berry, analyste de Barclays Capital. La Chine a également ébranlé le marché des métaux: le géant asiatique, qui absorbe à lui seul quelque 40% de la consommation mondiale de métaux industriels, a annoncé mardi avoir enregistré en juin une baisse de 18% de ses importations de cuivre par rapport à mai. Les importations de métal rouge chinoises ont atteint le mois dernier 346 223 tonnes, leur niveau le plus faible en 10 mois, et le gonflement des stocks à la Bourse des métaux de Shanghai reflète une consommation sans éclat de la part des entreprises du pays. Enfin, le moral des opérateurs a été de surcroît entamé jeudi par une baisse de leurs taux d'intérêt par les banques centrales de Corée du Sud et du Brésil, "qui montrent que les dirigeants et autorités économiques s'inquiètent de plus en plus d'un ralentissement de l'économie mondiale", un mauvais signal pour le marché, a indiqué William Adams, analyste du cabinet londonien Fast Markets. Le fort renchérissement du dollar, monté à des niveaux plus vus depuis deux ans face à un euro affaibli par l'aggravation de la crise de la dette en Europe, a contribué à rendre encore moins attractifs les achats de métaux libellés dans la monnaie américaine. Mais les cours des métaux ont tenté de se reprendre en fin de semaine (le cuivre, baromètre du marché, rebondissant même avec vigueur) après la publication du dernier rapport sur la croissance chinoise. La croissance du Produit intérieur brut (PIB) chinois est ainsi tombée à 7,6% au deuxième trimestre, son plus bas niveau en plus de trois ans, "mais s'est révélée en ligne avec les attentes, aidant le marché à mettre de côté les scénarios les plus sombres" d'un atterrissage brutal de l'économie en Chine, a relevé Mme Berry, se félicitant par ailleurs de la solidité des dépenses d'investissement dans le pays. Le NICKEL a glissé jeudi à 15 770 dollars la tonne, son niveau le plus bas depuis début décembre 2009, avant de se ressaisir en fin de semaine. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait cette semaine à 7 658 dollars contre 7 573 dollars une semaine plus tôt. L'aluminium valait 1 916 dollars la tonne contre 1 910 dollars. Le plomb valait 1 878 dollars la tonne contre 1 841 dollars. L'étain valait 18 800 dollars la tonne contre 18 750 dollars. Le nickel valait 16 240 dollars la tonne contre 16 513 dollars. Le zinc valait 1 872 dollars la tonne contre 1 840 dollars.