Le Sénégal réaffirme sa ferme volonté d'organiser le procès de l'ex-président tchadien Hissène Habré, dans un communiqué du gouvernement, avant-hier, après l'arrêt de la Cour internationale de justice (CIJ) ordonnant à Dakar de juger sans délai ou d'extrader M. Habré. Le Sénégal prend acte de la décision rendue par la CIJ et réaffirme sa ferme volonté d'organiser le procès de Hissène Habré à Dakar où il vit en exil depuis plus de 21 ans, indique ce communiqué. En atteste la mise sur pied d'un groupe de travail et l'ouverture ce (vendredi) matin à Dakar de concertations avec les experts de l'Union africaine (UA) pour étudier les modalités pratiques de ce procès, ajoute le texte. Les concertations entre l'UA et le Sénégal à Dakar visent à mettre en place le plus vite possible un dispositif pour juger Hissène Habré, a déclaré à La Haye Cheikh Tidiane Thiam, agent du Sénégal auprès de la CIJ. Cette juridiction, le plus haut organe judiciaires des Nations unies, a ordonné ,avant-hier, que le Sénégal poursuive sans aucun autre délai l'ancien président tchadien, accusé de génocide commis par son régime (1982-1990). Le président sénégalais Macky Sall avait déclaré dimanche dernier, au sommet de l'UA à Addis Abeba avoir la ferme volonté de faire tenir au Sénégal le procès de Hissène Habré, ancien président du Tchad, conformément au mandat que nous a confié l'Union africaine en juillet 2006 à l'issue d'un sommet à Banjul. Une équipe d'experts travaille déjà en ce sens et nous sommes disposés à poursuivre la coopération avec l'Union africaine sur ce dossier, pour organiser un procès juste et équitable dans le respect des droits des parties civiles et des droits de la défense, avait-il ajouté. Hissène Habré a été renversé en 1990 par l'actuel président tchadien Idriss Deby Itno, après huit ans de règne. Selon une commission d'enquête tchadienne, son régime a fait plus de 40 000 morts parmi les opposants politiques et parmi certains groupes ethniques.