Les députés français ont achevé, avant-hier, de détricoter l'héritage économique de Nicolas Sarkozy en durcissant l'impôt sur la fortune (ISF) après avoir abrogé la "TVA sociale" et refiscalisé les heures supplémentaires. Ils avaient auparavant voté la baisse de 30 % des salaires du président et du Premier ministre. La majorité socialiste a adopté contre les voix de l'opposition le projet de loi de finances rectificative pour 2012 avant de passer le relais au Sénat, qui l'abordera mardi. Le texte, qui reprend plusieurs mesures annoncées par le président François Hollande pendant sa campagne électorale, doit être adopté définitivement le 31 juillet, dernier jour de la session de juillet et premier acte du quinquennat L'examen de ce "collectif" budgétaire a duré plus longtemps que prévu, l'opposition de droite, l'UMP notamment, ayant décidé de défendre - en vain - les mesures clefs décidées par Nicolas Sarkozy et votées dès le mois d'août 2007. L'ancien Premier ministre François Fillon a regretté sur la radio Europe 1 des décisions qui, selon lui, "vont mettre la tête (des) entreprises sous l'eau". La majorité de gauche a également abrogé la "TVA sociale" qui était censée permettre de diminuer le coût du travail et durci la fiscalité relative à l'ISF. Les contribuables possédant un patrimoine supérieur à 1,3 million d'euros et soumis de ce fait à l'ISF acquitteront cette année une contribution exceptionnelle. Par ailleurs, M. Hollande et le Premier ministre Jean-Marc Ayrault ont abaissé leur rémunération de 21'300 à 14'910 euros (de 25'600 à 17'910 francs). Les ministres ont aussi vu leur salaire diminuer de 30 %. Cette baisse a été rendue effective par décret. Le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone (PS), a lui aussi annoncé peu de temps après son arrivée qu'il diminuait son traitement de 30 %.