Quand on dit que des défis demeurent encore à relever sous peine d'impossibilité à mobiliser toutes les forces disponibles, celles-ci au moins sont restées en Algérie. Faudrait-il imputer à la nature du système politique les limites apparemment atteintes de la recherche des solutions économiques dans le contexte où le champ économique est à bout de souffle ? Nous parlons de tout, les économistes interviennent de façon isolée, suite à des sollicitations de la presse, mais les véritables éclairages ne sont pas donnés, car ils devraient d'abord être confrontés entre eux et de façon publique par le débat entre leurs auteurs. On pouvait mobiliser à l'indépendance, mais pratiquement plus maintenant. Comment prendre le dessus sur le plan argumentaire et celui de la doctrine. Faire persister un problème de doctrine économique, d'application des instructions, de système politique? Devrait-il y avoir des convictions économiques liées à des convictions politiques ou bien celles-ci et celles-là ne seraient-elles pas obligées de s'accompagner ? Apparemment rien n'est certain, car il n'y a pas eu de débat à ce sujet. Lorsqu'un économiste de formation et de profession voudrait se conférer non seulement une dimension nationale mais surtout une destinée nationale, fatalement il devrait être porteur d'un projet politique, ou plutôt d'un projet de société. Tant que le consensus sur les orientations fondamentales du système politique ainsi que même les règles du jeu politique ne font pas l'objet d'une transaction, il sera difficile de faire progresser le pays vers l'objectif assigné celui de pays émergent, et encore plus difficile de maintenir cette progression dans la direction de la démocratie alors même que cette dernière n'est pas approchée dans son explication sous les mêmes repères. Les défis de la paix, défis de la réconciliation, défis de la sécurité, défis des reconnaissances mutuelles, n'est-ce pas qu'il y a trop de défis à relever sans oublier ceux de l'économie ? Faudrait-il qu'existe le champ politique pour que s'exerce la tolérance, la seule capable de faire gagner tous les enjeux ? La violence, même réduite par rapport à la décennie passée, subsiste encore sans que pour le moment ne soient relevés des éléments qui annoncent la fin prochaine, tandis qu'il n'apparaît pas trop certain que les seules élections passées puissent souder les fractures politiques. Une continuité à assurer ? il y a à propos de ce concept de profondes divergences entre le camp qui est au pouvoir et le camp qui se situe dans l'opposition. Pour le moment, il faudrait bien admettre que chaque camp est sourd envers l'autre et que chacun de ceux-ci demeure emmuré dans ses convictions. C'est toujours l'autre qui a tort et c'est l'autre qui est responsable de ce que la paix ne soit pas totalement revenue, que l'économie ne soit pas toujours relancée, que se déroulent souvent des émeutes localisées pour toute raison, d'essence nationale ou locale. Faudrait-il défendre l'idée que sur le plan politique, soit entamé un nouveau processus sur la base de l'étude des vulnérabilités de la société et les motivations réelles de la classe politique, sachant que c'est à cette dernière que devraient s'appliquer des réformes ?