Le cours de l'or a trébuché cette semaine, pâtissant d'un regain d'optimisme des investisseurs qui les incitait à délaisser le métal jaune, mais également pénalisé par une forte augmentation des droits à l'importation d'or en Inde, susceptible de plomber la demande du pays. Or Après s'être hissé mi-janvier à 1 696,28 dollars, son plus haut niveau depuis un mois, le prix de l'once d'or a nettement perdu de son éclat cette semaine, se repliant de quelque 2,5%. "L'appétit des investisseurs pour le marché de l'or est en train de s'effriter, à mesure que ceux-ci se montrent dans l'ensemble plus optimistes" sur les perspectives économiques mondiales, a observé Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital. L'or a souvent évolué ces derniers mois à l'unisson des marchés boursiers, reculant de concert avec eux lorsque s'avivaient les inquiétudes économiques (les investisseurs vendant alors leur or pour se procurer des liquidités) et rebondissant avec les actions lorsque les opérateurs reprenaient confiance. Mais le métal jaune "suit désormais une voie totalement distincte des autres marchés financiers", a ajouté M. Kryuchenkov. Ainsi, "l'or a très peu réagi" à une salve d'indicateurs encourageants publiés jeudi -- dont une accélération de la production manufacturière en Chine et en Europe, et un net repli des inscriptions au chômage aux Etats-Unis --, qui ont au contraire tiré vers le haut les marchés d'actions, a poursuivi l'analyste. Signe de la désaffection des investisseurs spéculatifs, le plus gros fonds d'or coté dans le monde, SPDR Gold Trust, a vu le niveau de ses participations tomber jeudi à son plus bas niveau depuis début octobre, à 1.331,71 tonnes, après avoir diminué d'environ 20 tonnes en l'espace de trois semaines. "L'optimisme sur la croissance économique mondiale incite les investisseurs à tourner leur attention vers les autres métaux précieux à usage principalement industriel, comme les platinoïdes", au détriment du métal jaune, qui a traditionnellement un statut de valeur refuge, ont souligné de leur côté les analystes de Deutsche Bank. Le marché de l'or a par ailleurs été pénalisé cette semaine par l'annonce par le gouvernement indien d'un relèvement de 50% des droits à l'importation du métal précieux dans l'objectif de réduire sa demande et d'enrayer le déficit abyssal de la balance courante, dû notamment aux achats d'or. L'Inde est le premier pays consommateur d'or (avec 30% de la demande mondiale), de nombreux Indiens - en particulier dans les zones rurales désertées par les banques - achetant de l'or sous forme de bijoux ou de lingots comme couverture contre l'inflation, et une taxe plus élevée pourrait les détourner du métal jaune. "Il est possible que ces changements (de taxe) auront un fort impact sur le marché de l'or", a estimé Robin Bhar, analyste de Société Générale, tout en rappelant que la demande indienne avait déjà chuté en 2012, après une mousson médiocre ayant pénalisé les récoltes et réduit les revenus des agriculteurs. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé la semaine à 1 660 dollars vendredi au fixing du soir contre 1 688,50 dollars la semaine précédente. Argent L'argent, considéré traditionnellement comme une alternative meilleure marché au métal jaune, a accompagné l'or dans son repli.L'argent a terminé vendredi à 31,56 dollars l'once, contre 31,82 dollars sept jours auparavant. Platine/Palladium Les cours des métaux platinoïdes, dont le principal débouché est l'industrie automobile, se sont stabilisés cette semaine, les investisseurs cherchant à engranger quelques bénéfices après la forte de hausse des prix la semaine dernière, mais leur repli a été limité par des indicateurs économiques encourageants aux Etats-Unis et en Chine. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé la semaine à 1 678 dollars contre 1 677 dollars une semaine auparavant. L'once de palladium a fini la semaine à 725 dollars contre 722 dollars la semaine précédente. Ilyas A.