En fin de mandat, les élus locaux exercent depuis un certain temps une pression sur l'administration de tutelle pour procéder à la distribution des logements sociaux. Le thème du logement social apparaît déjà dans les promesses des prétendants à la course aux élections des APC. Pour certains présidents d'exécutif communal membres des commissions de daïra de distribution de ce type de logement, c'est un sujet phase de promesse électorale. D'autres présidents d'APC qui veulent servir et non se servir refusent cette distribution qui coïncide avec les élections des membres des APC et des APW prévue le 29 novembre prochain. Ces derniers redoutent une confection de listes de bénéficiaires à la va-vite et qui pourrait sanctionner les plus nécessiteux. Les citoyens eux redoutent qu'il y ait un travail de complaisance au sein des commissions de daïra. Tous les commentaires que nous avons recueillis mettent en garde contre de telles pratiques à la veille de la campagne électorale qui approche à grand pas. De ce fait, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales est interpellé pour suspendre provisoirement la distribution des logements sociaux à travers le territoire national. Il faut dire que la construction du logement social a fortement augmenté ces dernières années à la faveur du programme du président de la République prévoyant la réalisation de 1 million de logements pour pouvoir répondre à la demande pressante des réels demandeurs. Il n'est pas sans importance de rappeler que l'affichage des listes des bénéficiaires de logements sociaux est suivi dans presque chaque commune par des contestations et parfois par des actes de violence. C'est dire que ceux qui poussent à la distribution, courant le mois du Ramadhan, et en pleine fièvre électorale, cherchent avant tout à profiter de la circonstance et à se servir au détriment des plus démunis en matière de logement. Aujourd'hui, il est relevé à travers toutes les régions du pays que le logement est devenu un marché très lucratif pour les spéculateurs. En effet, les transactions opérées illicitement sur le logement prennent de l'ampleur. Les bénéficiaires initiaux revendent les appartements sur simple papier en présence de deux témoins ou sur une simple reconnaissance de dette du nouvel acquéreur. Il y a un manque à gagner pour l'Etat qui perd son parc de logements sociaux au profit des spéculateurs.