Traditionnellement, le mois du Ramadhan rime avec gaspillage. En effet, durant les premiers jours du mois de carême, il est quasi impossible de passer devant une poubelle sans voir le pain ou bien les légumes, voire même les viandes jetés dans des sachets transparents. D'où vient cette culture de gaspillage ? D'autant plus que notre religion nous interdit ce genre de comportements ! Il est vrai que les prix des produits alimentaires sont chers, mais cela n'empêche pas les ménagers de se débarrasser de la nourriture. Hélas, les Algériens n'ont pas une culture de consommation. Durant le mois sacré, il nous suffit de faire un tour dans les boulangeries pour voir que les clients sont comme des boulimiques. Des files indiennes pour acheter deux à trois baguette de pain ! Non rassurez-vous ils se payent 10 à vingt baguettes, la question qui mérite d'être posée est la suivante: qui va manger tout ce pain ? La réponse est malheureusement la poubelle. La question du gaspillage n'est pas limitée au pain, elle va au-delà de ce produit essentiel dans la table du F'tour. En effet, viandes rouges et blanches, toutes sortes de légumes, fruits, gâteaux traditionnelles (Kalb El Louz, Ktayef, Zlabiya), brioche … etc. aucun produit ne déroge à la règle. Les spécialistes évoquent plus de 5 milliards de dinars gaspillés (environ 50 millions d'euros), un chiffre alarmant avec lequel l'Algérie pourrait réaliser de nombreux projets. Par ailleurs, il faut noter que l'Union générale des commerçants et des artisans algériens (UGCAA) avait affirmé que sur les 1.2 milliard de de baguettes de pain consommées durant le mois de carême, 120 millions sont jetés aux ordures. Egalement la même source avait précisé que 12 millions des 150 millions de sachets de lait vont être jetés. Il faut noter que l'Etat débourse annuellement des fortunes afin de subventionner ces deux aliments essentiels. Et ces coquettes sommes vont directement aux déchets. Concernant les légumes, l'UGCAA nous avait indiqué que les Algériens allaient consommer plus de 10 millions de quintaux de légumes, dont 500.000 quintaux destinés aux poubelles. Des tonnes de nourritures gaspillées. Le moindre que l'on puisse dire, c'est que le Ramadhan est le mois des paradoxes. Le comble c'est que le Coran en particulier, et la religion islamique en général condamnent ce genre de comportements. En effet, ces derniers sont intrus à notre culture et à nos mœurs. Les algériens jeûnent toute la journée et le soir ils organisent un festin ! Ils se plaignent sans cesse que la vie est chère, mais dès que le Ramadhan est là, ils n'écartent aucune méthode afin de s'approvisionner de denrées, ils vont même jusqu'à s'endetter. Les villes algériennes sont toutes endormies le matin, un vrai mépris du travail.