Le numéro deux de la Réserve fédérale américaine (Fed), Stanley Fischer, a assuré ne pas être favorable au démantèlement des géants bancaires, dont la taille alimente des craintes pour la stabilité financière. "Démanteler activement les plus grandes banques serait une tâche très complexe aux résultats incertains", a assuré le vice-président de la Fed à Cambridge (Massachusetts, nord-est) pour son premier discours depuis sa prise de fonctions mi-juin. La crise financière a mis en lumière les risques posés par les "too big to fail", ces géants bancaires dont la faillite déstabiliserait l'ensemble du système et qui bénéficient, de fait, d'une garantie implicite des Etats. Aux Etats-Unis comme en Europe, les pouvoirs publics avaient ainsi dû débloquer des plans de sauvetage massifs pour éviter la faillite de leurs grandes banques en 2008-2009. "Est-ce que le fait de démanteler les plus grandes banques permettrait à l'avenir d'éviter des plans de sauvetage? Ce n'est pas clair", a assuré M. Fischer, lui-même ancien vice-président de la banque Citigroup (2002-2005) qui a été renflouée par l'Etat fin 2008. Selon M. Fischer, les crises peuvent ainsi également prospérer dans le cas où une multitude de banques de taille moyenne sont prises par un sentiment de panique. "Les paniques financières peuvent être créées par des mouvements moutonniers et par l'effet de contagion autant que par les difficultés des grandes banques", a estimé M. Fischer. Dans son discours, le numéro deux de la Fed a toutefois salué les garde-fous permettant de mieux réguler les géants du secteur (tests de résistance, relèvement des ratios de fonds propres...). "En augmentant les ratios de liquidités et de capital pour les établissements systémiques, et par le recours actif aux tests de résistance, les régulateurs et les superviseurs ont renforcé les holdings bancaires et réduit le risque de futures faillites", a-t-il ajouté. Dans une note de bas de page, le dirigeant estime qu'il pourrait même être "judicieux" d'aller au-delà des règles internationales posées par Bâle III, s'agissant des frais imposés aux grandes banques. Tout en saluant les progrès de la régulation, M. Fischer a également appelé à se préparer aux prochains tourments financiers. "Nous devons être toujours conscients que la prochaine crise --et il y aura une prochaine crise-- ne sera pas identique à la dernière", a-t-il mis en garde.