"A l'époque contemporaine, il n'y a pas eu de cas où leaders des primaires étaient aussi contradictoires et faibles". Malgré leur victoire lors des primaires américaines dans l'Etat de Floride, le candidat du Parti républicain Donald Trump et l'ancienne secrétaire d'Etat américain Hillary Clinton n'ont pas réussi à gagner les sympathies de leurs électeurs, écrit The New York Times. Les analystes ne connaissent pas de cas où les leaders de la course présidentielle avaient des cotes de popularité aussi basses. "A l'époque contemporaine, il n'y a pas eu de cas où les leaders des primaires étaient aussi contradictoires et faibles. Il n'y a pas eu de précédent de la sorte", a déclaré Steve Schmidt, qui s'occupait des campagnes présidentielles de George W. Bush en 2004 et de John McCain en 2008. Selon un sondage réalisé par Gallup, 53% des Américains ont une attitude négative envers Hillary Clinton et 63% ne sympathisent pas avec Donald Trump. Les citoyens des Etats-Unis désapprouvent le soutien accordé par Mme Clinton à la campagne militaire en Irak et la brutalité et la dureté des propos de son adversaire Donald Trump. Pendant la période qui reste jusqu'aux élections présidentielles, les candidats n'auront sans doute pas la chance de se présenter aux électeurs sous un nouveau jour. Les politologues estiment que cette situation poussera M. Trump et Mme Clinton à lancer une "guerre totale" l'un contre l'autre.
Rubio jette l'éponge Son large succès en Floride a conduit son adversaire Marco Rubio à jeter l'éponge. Ce dernier fut un temps présenté comme le "Obama républicain". Il a annoncé son retrait de la course après sa défaite cinglante. "Bien que ce ne semble pas être l'intention de Dieu que je devienne président en 2016, et peut-être jamais, et bien que ma campagne soit suspendue, le fait que je sois arrivé si loin montre à quel point l'Amérique est unique", a déclaré Marco Rubio devant ses partisans dans sa ville natale de Miami. Son discours a dénoncé implicitement le discours incendiaire du milliardaire Donald Trump.
Kasich emporte l'Ohio Le magnat de l'immobilier s'est imposé dans trois Etats mais il a cependant été battu par John Kasich dans l'Ohio, Etat dont il est le gouverneur. Il s'agit de sa toute première victoire dans les primaires. John Kasich a déclaré qu'il va poursuivre sa campagne. Il estime notamment avoir ses chances dans l'Etat de New York. Les résultats des primaires républicaines ne sont en revanche pas encore finalisés dans le Missouri.
Convention houleuse Fort de sa victoire, M. Kasich a pronostiqué qu'aucun des candidats républicains n'obtiendra la majorité des délégués avant la convention du parti, nécessaires pour obtenir l'investiture. "Aucun candidat ne remportera les 1 237 délégués" requis pour être nommé candidat à la Maison Blanche, a-t-il dit dans un communiqué, faisant visiblement le pari d'une convention houleuse dans son Etat de l'Ohio en juillet lors de laquelle il se poserait en rassembleur. Avec le retrait de la course de Marco Rubio, sénateur de Floride, le nombre de candidats républicains à la présidence des Etats-Unis est ramené à trois: Donald Trump, le sénateur du Texas Ted Cruz et John Kasich.
Clinton accroît son avance Côté démocrate, l'ancienne secrétaire d'Etat Hillary Clinton l'a largement emporté en Floride sur le sénateur du Vermont, Bernie Sanders. Elle s'est aussi imposée en Caroline du Nord, dans l'Ohio, et dans l'Illinois, selon les médias. Ce qui lui permet d'accroître sensiblement son avance, déjà considérable, en termes de délégués. Lors d'un discours prononcé à West Palm Beach, Hillary Clinton a déclaré qu'elle se rapprochait de la nomination démocrate, tout en félicitant Bernie Sanders pour sa campagne. "On ne peut renoncer à tout ce qui a fait la grandeur de l'Amérique et tout ne tourne pas autour de Donald Trump", a-t-elle ajouté.
S'attaquer aux inégalités "On ne peut se contenter de ne parler que des inégalités économiques, nous devons nous attaquer à toutes les formes d'inégalités et de discrimination", a-t-elle déclaré. Hillary Clinton visait ainsi certains propos de Donald Trump, qui s'est engagé à refouler 11 millions d'immigrants illégaux présents sur le sol américain, à mettre en place une interdiction temporaire d'entrée aux Etats-Unis pour les musulmans ou encore à adopter des pratiques commerciales protectionnistes. Elle a désormais plus de 1 000 délégués contre un peu moins de 700 pour Bernie Sanders. La barre à atteindre dans le camp démocrate est de 2 383 délégués. L'ex-Première dame des Etats-Unis dispose aussi de l'appui de 500 "super délégués" supplémentaires (élus et responsables démocrates) qui voteront pour elle à la convention de juillet à Philadelphie.
"Super Mardi 2" Les Américains ont voté dans cinq grands Etats pour les primaires présidentielles: en Floride, Ohio, Caroline du Nord, Illinois et dans le Missouri. Le résultat concernant le Missouri n'était pas encore connu à 05h30 en Suisse. Au terme de ce "Super Mardi 2", comme le désignent les médias américains, plus de la moitié des délégués auront été choisis en vue des conventions d'investiture cet été.