Volé en 1996 à Skikda et retrouvé aux Etat-Unis, l'une des pièces constituantes de notre patrimoine, en l'occurrence le buste de l'empereur romain Marc Aurèle sera bientôt récupéré. L'annonce a été faite par Khalida Toumi, ministre de la Culture, lors d'une cérémonie qu'elle a présidé au Palais de la culture Moufdi-Zakaria. Khalida Toumi qui présidait la cérémonie de clôture d'une session de formation au profit de soixante éléments de la police judiciaire et de la police des frontières, relevant de la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), sur la protection du patrimoine, a révélé qu'avec une telle spécialisation, les éléments de la Sûreté nationale et de la Gendarmerie nationale trouveront plus de facilités à épingler les trafiquants et autres réseaux organisés. La ministre de la Culture a souligné qu'elle a été destinataire d'une correspondance de l'ambassade d'Algérie à Washington, lui notifiant la récupération d'une pièce archéologique inestimable. “Le buste de l'empereur romain, Marc Aurèle, une pièce archéologique volée en 1996 à Skikda et retrouvée aux Etats-Unis, retournera très bientôt dans les musées algériens”, a-t-elle annoncé en présence de Daho Ould Kablia, ministre délégué chargé des Collectivités locales, de Ali Tounsi, directeur général de la Sûreté nationale et de Mohamed Abdou Bouderbala, directeur général des Douanes. Avant de rappeler l'importance du rôle de la DGSN dans la lutte contre la criminalité multiforme et les atteintes répétées au patrimoine culturel comme le pillage, la ministre de la Culture a indiqué que pour la récupération de cette partie de notre histoire “des démarches ont été entreprises depuis 5 ans avec les parties concernées et Interpol pour stopper toute opération de vente dans les marchés internationaux de cette pièce rarissime”. Cette formation, qui a duré un mois, et dispensée par des cadres du ministère de la Culture, en la personne des directeurs des musées nationaux et des deux directeurs du patrimoine, comprendra deux volets, l'un théorique et l'autre pratique. L'apprentissage théorique, le temps d'une semaine, a permis aux agents de la police d'approfondir leurs connaissances en matière de législation, de textes d'application de la loi régissant les biens culturels et les conventions internationales. Le programme de l'apprentissage pratique de trois semaines, qui se résume en la visite sur terrain, musées et autres sites archéologiques, permettra également aux protecteurs du patrimoine d'utiliser la manière adéquate d'intervention pour protéger le patrimoine qui représente “la mémoire collective de la nation”. Cette formation, la première du genre pour les agents de la police judiciaire dans ce domaine, aura pour objectif de spécialiser ces mêmes éléments dans la lutte contre le trafic illicite des biens culturels et des œuvres archéologiques, cible de réseaux nationaux et transnationaux bien organisés dans le trafic des œuvres archéologiques de grande valeur. Il est à rappeler que plusieurs agents de la police judiciaire de la Gendarmerie nationale ont bénéficié, il y a deux ans de cela, de la même formation et ce, avant la création de la cellule de lutte contre le trafic illicite du patrimoine national. Enfin, des attestations de succès et des prix symboliques ont été remis aux participants à cette première formation qui sera, très certainement, le début d'une longue série de formation.