Les Experts ont fini par tomber. Double championne olympique en titre, l'équipe de France de handball a été battue dimanche en finale des JO de Rio par une impressionnante équipe du Danemark (28-26). Menés tout au long de la seconde période, les Bleus n'ont pas réussi à refaire leur retard en fin de match, et se sont logiquement inclinés. La fin d'une ère exceptionnelle. Les Experts ne deviendront pas les premiers à réussir la passe de trois. Double championne olympique en titre, la France s'est inclinée (28-26) en finale dimanche à la Future Arena de Rio face au Danemark, qui décroche de son côté sa première grande consécration au niveau planétaire. Finalistes malheureux du championnat du monde en 2011 et 2013, les coéquipiers de Mikkel Hansen sont cette fois allés au bout de leur rêve et ils ne l'ont pas volé. Cette finale, ils l'ont globalement dominée, face à des Bleus qui avaient peut-être laissé trop de gomme dans leur demi-finale face à l'Allemagne. Après avoir perdu sa première grande finale internationale, contre la Russie, en 1993, l'équipe de France avait remporté les 10 suivantes. Personne ne semblait pouvoir la stopper sur la dernière marche. C'est dire l'exploit réalisé par les Danois, portés par un Mikkel Hansen toujours aussi décisif. La star du PSG aura inscrit 34 buts sur ses quatre derniers matches, dont huit face aux Français, qui n'ont pas su le stopper.
Le tournant, juste avant la pause La grande seconde période de Niklas Landin aura elle aussi été déterminante. Le gardien danois gardait en mémoire son naufrage personnel face aux Bleus en finale de l'Euro 2014. Cette fois, il a pris le pas sur les tireurs français, sortant quelques arrêts de grande classe à des moments clés. A l'inverse, la France n'a pu compter sur l'efficacité habituelle de certains de ses leaders, notamment Nikola Karabatic et Thierry Omeyer. Si performant face à l'Allemagne, le portier tricolore a souffert dimanche. On se souviendra que cette finale a basculé dans les cinq dernières minutes du premier acte. Jusque-là, Français et Danois avaient procédé à un chassé-croisé poli. Les hommes de Claude Onesta menaient 13-11 quand ils ont pris de plein fouet une vague blanche et rouge : un 5-1 concédé juste avant le repos, qui a permis au challenger danois de virer en tête à mi-parcours (16-14). Les Experts ne le savaient pas encore, mais ils n'allaient plus jamais mener dans cette finale olympique, désormais sous contrôle danois.
Rush désespéré Comme contre le Brésil en quart de finale, les Bleus ont concédé 16 buts dans cette première période. Trop. Et si les Brésiliens avaient coincé physiquement dans le dernier tiers du match, le Danemark était à l'abri d'une pareille mésaventure. L'alerte rouge a été déclenchée quand la bande à Hansen a pris trois, puis quatre et même cinq buts d'avance (25-20) à 12 minutes de la fin. La défense française a alors resserré les boulons et les Bleus, au forceps, sont revenus à une toute petite longueur sur un but de Niko Karabatic à un peu plus de trois minutes du terme (26-25). Mais ce fut tout. Le rush désespéré du champion est resté ce qu'il était : désespéré. Si la déception est grande pour un groupe tant habitué à la victoire, cette médaille d'argent olympique n'est pas à négliger. En même temps qu'il convient de dire bravo aux Danois, il faut aussi remercier cette équipe qui, dans quelques années, amènera à se frotter les yeux plusieurs fois à la lecture de son palmarès, pour s'assurer de ne pas avoir halluciné.