Les pays membres de l'OPEP tiendront demain une réunion informelle en marge du Forum international de l'énergie, prévu aujourd'hui et demain, pour s'atteler à la question de la surproduction qui pèse sur les marchés. A cet effet les prix du pétrole sont en légère hausse hier en cours d'échanges européens, à la veille de la réunion informelle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) qui se tiendra à Alger. Plusieurs responsables de l'organisation se montraient plus ou moins optimistes sur la perspective d'un gel de la production mondiale d'or noir, d'ailleurs, selon les analystes à Londres, la légère hausse d' hier fait suite aux dernières déclarations du ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, qui a affirmé dimanche à Alger que l'OPEP était "condamnée à prendre une décision" pour stabiliser les cours. Pour les analystes de JBC Energy, "les chances que l'OPEP trouve un accord cette année semblent plus élevées qu'auparavant, mais ce sera probablement lors de sa réunion du 30 novembre". Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 46,51 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres en milieu de matinée, en hausse de 62 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 52 cents à 45 dollars. "Si les prix du pétrole tombaient sous les 40 dollars pour trois ou quatre semaines, les têtes d'affiche que sont l'Arabie Saoudite, l'Iran et la Russie (qui est également présente à Alger, mais ne fait pas partie de l'OPEP, NDLR) trouveraient probablement un terrain d'entente", précisent les experts de JBC Energy. L'Algérie a toujours joué un rôle important au sein de l'Opep Mme Diane Munro, analyste à Arab Gulf States Institute, a affirmé que l'Algérie a toujours joué un rôle de premier plan au sein de l'Opep, et si les membres de l'organisation arrivent à un consensus pour stabiliser les prix du pétrole, l'Algérie aura joué un rôle important dans cette décision. A ce propos, elle relève les efforts de l'Algérie "pour promouvoir le dialogue et les consultations" au sein de l'Opep. Néanmoins, cette analyste des marchés pétroliers estime qu'en raison de plusieurs obstacles, il est "très difficile" pour l'Opep d'arriver à un consensus sur les niveaux de réduction ou de gel de la production de chaque pays membre. Par ailleurs, elle considère que même si un accord est conclu à l'Opep, il aura peu d'effet car si cette organisation réduirait son niveau de production, les producteurs non-Opep augmenteraient leur production. L'Opep demeure le "plus important" fournisseur mondial en pétrole, mais sa capacité à influencer le marché dépend d'autres facteurs dont la production du schiste à faible coût, explique Mme Munro. Par contre, poursuit-elle, si l'Opep maintenait son actuelle stratégie consistant à laisser le rééquilibrage des prix du pétrole aux marchés, les prix du brut connaîtront une reprise fort probable au deuxième semestre de l'année 2017 pouvant atteindre les 70 dollars/baril. Elle explique ces prévisions par le fait que le niveau record des stocks mondiaux du pétrole diminue et que la production des non-Opep est en déclinaison, ce qui va propulser à la hausse la fourchette des négociations. Selon les prévisions, la production non-Opep diminuera de 600.000 bj à 900.000 bj cette année en raison des prix du pétrole et de la baisse des investissements par les entreprises à revenus limités dans les pays non-Opep (Etats-Unis, Chine, Brésil...). Les coupes massives dans les dépenses en capital des compagnies pétrolières internationales au cours des deux dernières années pour les mégaprojets dans les pays non-Opep devraient limiter davantage la production de ces derniers, selon cette analyste. Elle explique que les marchés pétroliers sont "historiquement cycliques" et que les coûts plus faibles aujourd'hui pour les projets pétroliers finiront par conduire à un resserrement dans le futur et conduiront à des prix de pétrole plus élevés.