Le dernier né de Nadir Moknèche, Délice Paloma, qui devait atterrir dans nos salles avant la fin du mois en cours vient de rafler le Prix du Meilleur film francophone, un trophée que décerne chaque année l'Académie des Lumières. Une académie qui réunit plus de 200 représentants de la presse internationale en poste à Paris. Les prix des Lumières se distinguent des Césars -qui ont lieu quelques semaines plus tard-, par l'objet du prix, qui porte spécifiquement sur le cinéma français, la nature de son jury professionnel étranger intéressé par celui-ci, et par la volonté de favoriser la création originale française et francophone à destination du public mondial. Avant 2003, le Prix du meilleur film francophone existait sous le nom de Prix du meilleur film étranger. Grand honneur pour ce jeune cinéaste algérien qui a débuté sa carrière cinématographique en 1999 avec Le Harem de Madame Osman puis en 2004 avec Viva l'Aljérie, pour enfin signer avec l'aide de “ Alger, capitale de la culture arabe”, Délice Paloma, un film particulièrement attendu par les cinéphiles algériens. Ce troisième long métrage a déjà parcouru quelques festivals, notamment celui de Namur et du Caire sans pour autant qu'il ne soit présenté dans nos salles, pour des “ raisons de sous-titrage en langue arabe ” a expliqué la ministre de la Culture, Khalida Toumi. Car tous les projets filmiques montés dans le cadre de “ Alger, capitale de la culture arabe ” doivent obligatoirement être sous-titrés en langue arabe, sans quoi ils seront frappés d'interdiction. Selon Biyouna, l'égérie du réalisateur, à qui il propose régulièrement les premiers rôles, la projection de Delice Paloma se fera avant la fin du mois en cours. Qu'à cela ne tienne ! Pourvu que le film de ce cinéaste réputé pour faire dans “l'immoral” tout comme son compère Pedro Almodovar, ne soit pas victime d'une censure pure et dure. En tout, la projection de Délice Paloma se fera avec un Nadir Moknèche rassuré, et confiant par ce trophée qui donne une certaine crédibilité à son œuvre et par la tendance du public du monde entier à aller le voir. C'est lors d'une cérémonie présidée par le réalisateur français Claude Lelouch, et animée par la journaliste vedette de TV5 Monde, Estelle Martin, que ce trophée a été remis, la semaine dernière, à l'Hôtel de Ville à Paris devant un parterre de personnalités qui ont rendu un vibrant hommage aux 50 années de carrière cinématographique de Jean-Pierre Marielle. Initiée en 1995 par Daniel Toscan du Plantier, ancien président d'UniFrance, et par le journaliste américain Edward Behr, l'Académie des Lumières se compose de quelque 200 correspondants des médias étrangers en poste à Paris et représentant une cinquantaine de pays. La mission des Lumières rejoint celle d'UniFrance en concourant à diffuser et à promouvoir, à l'étranger, le cinéma français et francophone. Le palmarès Lumière a permis de révéler de grands talents parmi les cinéastes français. Les journalistes étrangers à Paris apportent un regard original sur le cinéma français, à la fois rafraîchissant et représentatif du public international non francophone. Les prix successifs remis par l'Académie Lumière ont récompensé, au fil des années, des films ayant connu une belle carrière. Pour favoriser une plus grande diversité, l'Académie des Lumières, promeut des réalisations à plus bas budget qui, autrement, ne trouveraient qu'un public marginal hors de France, notamment pour les productions francophones. Elle travaille pour cela en collaboration avec différentes institutions étrangères et françaises du cinéma et de la culture en général, y compris les organismes professionnels de formation aux carrières du cinéma.