Uber a reconnu vendredi utiliser pendant des années un dispositif secret qui a pu lui permettre de contourner les réglementations que la société de services Voiture de transport avec chauffeur (VTC) jugeait hostiles à ses activités. Premier à avoir révélé l'information, le New York Times rapporte qu'Uber a utilisé, entre autres, des informations recueillies via son application pour identifier les représentants de la loi chargés prendre ses conducteurs en flagrant délit dans des villes où ses activités étaient interdites ou bridées. Les courses commandées à proximité d'un bâtiment public pouvaient ainsi être ignorées par l'application Uber, voire même annulées, explique le quotidien new-yorkais. Le dispositif caché permettait à l'application de faire apparaître des véhicules fantômes ou de n'en faire apparaître aucun afin d'empêcher les policiers d'embarquer à bord des VTC. Une porte-parole d'Uber a déclaré que le dispositif, baptisé Greyball, était encore utilisé quoiqu'à moindre grande échelle. Uber se défend en affirmant que ce système a été élaboré pour défendre son application contre les attaques de la concurrence et ses chauffeurs contre des clients potentiellement violents. Le groupe reconnaît que le dispositif a également pu, dans des cas plus rares, être utilisé dans des villes où son activité était entravée par la réglementation. La publication de ces information survient alors que le développeur le plus connu d'Uber, également vice-président du segment produit et croissance, a démissionné vendredi sans que l'on sache si ce départ était ou non lié au système Greyball. Elle intervient en outre alors que la société se retrouve au centre de plusieurs controverses qui jettent un trouble sur ses activités. Plusieurs accusations de harcèlement sexuel ont provoqué l'ouverture d'une enquête interne, avant qu'une vidéo ne vienne montrer une altercation entre le directeur d'Uber, Travis Kalanick et un chauffeur du groupe. Le dirigeant a depuis présenté ses excuses et admis qu'il devrait "grandir". Uber est en outre visé par une procédure lancée par Alphabet, maison-mère de Google, qui accuse la société de VTC d'avoir pillé la technologie développée pour sa voiture autonome, Waymo.