Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a affirmé vendredi qu'il espérait que le processus électoral en République démocratique du Congo s'achèverait ''sans violences'' et dans ''le plein respect'' de la volonté exprimée par la population. ''Nous espérons que le processus électoral en RDC s'achèvera sans violences et avec un plein respect de la volonté et de la décision de sa population'' exprimée lors de l'élection présidentielle du 30 décembre, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU. Il faut aussi que ce processus soit conforme aux règles constitutionnelles en vigueur dans le pays, selon lui. Interrogé sur l'Union africaine (UA), qui a demandé jeudi soir dans un communiqué une ''suspension de la proclamation des résultats définitifs des élections'' en raison de ''doutes sérieux sur la conformité des résultats provisoires'', Antonio Guterres a fait valoir que cette position n'avait pas été exprimée par l'UA en temps qu'institution. ''Ce n'était pas l'Union africaine, c'était un sommet d'un groupe de pays invités par le président de l'Union africaine'' (en l'occurrence, le chef de l'Etat rwandais Paul Kagame), a dit le secrétaire général de l'ONU. L'UA veut envoyer lundi à Kinshasa une délégation de haut-niveau conduite par le président de la Commission de l'UA, le Tchadien Moussa Faki, et le président en exercice de l'UA, le chef de l'Etat rwandais Paul Kagame. Selon des résultats provisoires proclamés le 10 janvier, l'opposant Félix Tshisekedi a remporté l'élection présidentielle en RDC, tandis que le chef de l'Etat sortant, Joseph Kabila, garderait une confortable majorité à l'Assemblée nationale (au moins 350 députés sur 500).
Kinshasa ne repoussera pas la proclamation des résultats La République démocratique du Congo (RDC) a rejeté vendredi la demande de l'Union africaine (UA) de repousser la proclamation des résultats définitifs de l'élection présidentielle du 30 décembre dernier. Cette proclamation officielle par la Cour constitutionnelle est attendue ce vendredi ou samedi au plus tard. Jeudi, l'Union africaine a fait part de ses "doutes sérieux" quant aux résultats provisoires de l'élection et a demandé de suspendre leur proclamation. Elle a annoncé l'envoi d'une délégation en RDC pour "trouver une issue" à la crise post-électorale. La Cour constitutionnelle congolaise, saisie par l'opposant Martin Fayulu donné battu à la présidentielle, doit rendre son avis sur des accusations de manipulation électorale. La Commission électorale nationale indépendante (Céni) a annoncé sur la base des résultats provisoires que l'élection avait été remportée par l'opposant Félix Tshisekedi. Vendredi, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, a déclaré que la délégation de l'UA était la bienvenue mais que le processus post-électoral n'avait pas à être modifié. A Genève, le bureau des droits de l'homme de l'Onu a fait état de 34 morts, 59 blessés et 241 "arrestations arbitraires" depuis l'annonce des résultats provisoires de l'élection il y a une semaine.