Les juges de la Cour constitutionnelle ont confirmé ce samedi la victoire de Félix Tshisekedi dans les élections présidentielles de la République démocratique du Congo (RDC) organisées le 30 décembre par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Selon l'arrêt rendu par les juges constitutionnels, Félix Tshisekedi a gagné le scrutin avec plus de 38,5% de voix devant Martin Fayulu, un autre candidat de l'opposition arrivé deuxième avec environ 28%. Emmanuel Ramazani Shadary, candidat de la majorité positionné troisième. Après l'annonce du résultat par la CENI la semaine dernière, Martin Fayulu a rejeté le résultat proclamant Félix Tshisekedi vainqueur provisoire à ces élections et dénoncé une mascarade fabriquée entre Félix Tshisekedi et le président sortant Joseph Kabila suite à un arrangement politique. Martin Fayulu a aussi revendiqué la victoire avec au moins 61% de vote exprimé en sa faveur selon les rapports de ses propres témoins et a déposé un recours devant la Cour constitutionnelle. L'église catholique a déclaré que le résultat publié par la CENI ne reflète pas la vérité des urnes conformément au rapport de ses observateurs déployés pendant le scrutin à travers le pays. Tout en rejetant le résultat publié par la CENI, les évêques de l'église catholique appellent les candidats à contester ce résultat en utilisant la Cour constitutionnelle. L'Union africaine (UA) a demandé jeudi depuis Addis-Abeba aux autorités congolaises de sursoir l'annonce du résultat définitif de cette élection présidentielle entouré de doutes considérables jusqu'à l'arrivée de sa délégation dans la journée de lundi dans la ville de Kinshasa pour essayer d'amorcer une médiation capable de trouver une solution apaisée entre les parties prenantes au processus. Dans une déclaration faite samedi, le porte-parole du gouvernement Lambert Mende, a indiqué que la Cour est indépendante et doit rendre son arrêt conformément aux délais fixés par la loi et les règles du pays même si la délégation de l'UA se déplace en RDC dans ce contexte électoral. Agé de 55 ans, Félix Tshisekedi va prêter serment au courant de la semaine prochaine comme le nouveau président de la RDC, succédant ainsi à Joseph Kabila qui a régné à la tête du pays après l'assassinat de son père Laurent-Désiré Kabila en 2001. Cette élection est significative dans l'histoire de la RDC car elle marque la première alternance pacifique du pouvoir a la tête du pays depuis l'accession à son indépendance depuis 1960. Par cette annonce, M. Tshisekedi devient le cinquième président de la République démocratique du Congo depuis l'indépendance le 30 juin 1960. M. Tshisekedi doit prendre la succession du chef de l'Etat sortant Joseph Kabila, au pouvoir depuis l'assassinat de son père Laurent-Désiré Kabila il y a 18 ans le 16 janvier 2001. L'élection de M. Tshisekedi a cependant été contestée par l'autre opposant, Martin Fayulu dont le recours a été rejeté par la Cour constitutionnelle. Une délégation de l'Union africaine (UA) avait aussi demandé en vain la "suspension" de la proclamation des résultats définitifs en raison de "sérieux doutes" sur les résultats provisoires. La prestation de serment de M. Tshisekedi est prévue mardi 22, selon le dernier calendrier de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). M.Tshisekedi, 55 ans, est le fils de l'opposant historique Etienne Tshisekedi, décédé le 1er février 2017 à Bruxelles. Il a pris la succession de son père à la tete de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Il devra cohabiter avec un Premier ministre issu de l'actuelle majorité pro-Kabila, qui a obtenu une vaste majorité à l'Assemblée nationale d'après la Commission électorale.