Le stockage des céréales a posé et pose problème actuellement au niveau national. D'ailleurs lors du dernier Conseil interministériel présidé par le Premier ministre, Noureddine Bedoui, il a été décidé de la création d'un Comité de veille, de régulation, de contrôle et d'évaluation de la céréaliculture. Ce qui constitue une nouvelle mesure de rationalisation des importations, visant à contenir l'érosion des réserves de change du pays. Elle s'inscrit dans le cadre de l'approche globale adoptée par le Gouvernement à l'effet de préserver les réserves de change à travers la limitation du recours à l'importation aux besoins réels du marché national, en plus de la rationalisation des subventions. Chargé de "concevoir une approche claire, à court et moyen termes, en matière de rationalisation de la gestion et de l'importation des céréales", ce Comité, placé auprès du ministre des Finances et associant les ministres du Commerce, de l'Industrie et de l'Agriculture, aura à effectuer un audit global concernant le respect des obligations juridiques par l'ensemble des opérateurs activant légalement dans le domaine. Et pas plus tard que dimanche dernier, le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Chérif Omari a affirmé que toutes les mesures nécessaires avaient été prises et des instructions adressées aux responsables des Chambres d'agriculture au niveau national en vue de rattraper les insuffisances en termes de structures de stockage des céréales enregistrées dans certaines régions du pays. S'exprimant en marge des travaux de l'Assemblée générale ordinaire de la Chambre nationale d'agriculture (CNA), en présence de représentants et présidents des 48 chambres, M. Omari a précisé que des instructions nécessaires avaient été données, en coopération avec l'Office national interprofessionnel des céréales (OAIC) et des coopératives agricoles, en vue de renforcer les structures de stockage de cette récolte agricole vitale. Et là, le ministre saisit l'occasion pour indiquer également que le secteur envisageait de réduire les importations et d'exploiter les compétences nationales afin d'augmenter la production. Une rencontre sur la filière des céréales sera également tenue en septembre prochain pour élaborer une feuille de route, avec l'association des professionnels et intervenants dans cette filière, et ce en vue de la promouvoir et d'£uvrer à la renforcer davantage et améliorer son rendement, a-t-il poursuivi.
L'Aide financière de l'Etat Par ailleurs et dans ce même ordre d'idée, récemment et dans un exposé sur la régulation de des deux filières stratégiques, des céréales et du lait, deux produits qui totalisent plus de la moitié des importations alimentaires du pays, le ministre des Finances avait alors mis en exergue le soutien financier conséquent consenti par l'Etat sous forme de subventions, en relevant la tendance haussière, d'année en année, de la facture d'importation des blés dur et tendre. C'est dans ce sens que le Gouvernement avait décidé de mettre fin à l'octroi des licences pour de nouvelles minoteries ou l'élargissement de celles existantes. Dans la même perspective, les opérateurs publics, assurant la régulation du marché, ont été chargés de garantir une meilleure gestion du stock stratégique à travers l'adoption de nouvelles formes d'intervention, afin de rationaliser les importations de blé et d'autres produits alimentaires cotés en bourse. Au passage, il est utile de rappeler que l'Algérie a importé en 2018 pour 8,57 milliards de dollars (mds usd) de produits alimentaires (+1,6%), une facture tirée essentiellement par la hausse des importations des céréales. Dimanche dernier, le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Chérif Omari a souligné la nécessité de se mettre au diapason de la dynamique enregistrée dans le domaine agricole, en recourant aux techniques modernes disponibles à l'instar de la technique d'irrigation au goutte à goutte , afin d'économiser l'eau, d'un part, et de garantir, d'autre part, l'abondance de la production.
Changement de mécanisme M. Omari a évoqué, par ailleurs, les mesures devant être respectées en vue de réaliser la sécurité alimentaire nationale, mettant l'accent sur la nécessité de changer le mécanisme de travail afin de l'adapter aux progrès enregistrés dans le domaine et d'améliorer l'efficacité des différentes filières agricoles sans négliger les mesures efficaces qui sont à même de réguler et d'organiser le marché. Le ministre a mis en avant, dans le même cadre, la nécessité de relancer le système des coopératives, en encourageant les initiatives de leur mise en place, d'autant qu'elles contribuent au renforcement de cette filiale garantissant ainsi l'amélioration du produit en termes de quantité et de qualité. Par ailleurs, le ministre a affirmé que la révision des statuts de la CNA permettrait de relancer ses mécanismes pour assurer le rôle qui lui est confié notamment au niveau local, et renforcer son rendement pour atteindre les objectifs escomptés. Enfin et plus explicite, M. Omari a indiqué que cette révision devrait permettre à la Chambre de renforcer son rendement du point de vue encadrement, formation, supervision ou suivi de l'ensemble des activités du développement rural et agraire, et d'œuvrer à la promotion du produit national et l'amélioration de la compétitivité.