Bruno Le Maire a exprimé samedi le souhait que les pays de l'UE se mettent d'accord sur un candidat commun pour la direction générale du Fonds monétaire international (FMI), qui revient traditionnellement à un Européen en vertu d'une règle tacite. Le sujet sera à l'ordre du jour de la prochaine réunion des ministres européens des Finances, prévue mardi, a précisé le ministre français de l'Economie et des Finances à des journalistes en marge des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence, sans suggérer pour l'heure de nom pour le successeur potentiel de la Française Christine Lagarde. "Nous devons trouver un compromis au niveau européen", a déclaré, en anglais, Bruno Le Maire. "Donc nous allons aborder la question lors du prochain conseil Ecofin, à Bruxelles." Bruno Le Maire doit en parler ce week-end avec Emmanuel Macron afin d'arrêter la position française, précise-t-on dans l'entourage du ministre. Il en discutera probablement, aussi, avec le gouverneur de la Banque d'Angleterre (BoE), Mark Carney, dont le nom circule depuis quelques jours. Selon une source à Bercy, la France a bien conscience des soutiens croissants qui s'expriment en faveur du Britannique, également ressortissant canadien et irlandais, et ne tardera pas à prendre une décision - quelle qu'elle soit. Paris songe à d'autres candidats possibles, comme la danoise Margrethe Vestager, commissaire européenne à la Concurrence ou le néerlandais Jeroen Dijsselbloem, qui fut ministre des Finances dans son pays et président de l'Eurogroupe, d'après cette même source. La direction du FMI a systématiquement été confiée à un Européen et la présidence de la Banque mondiale, l'autre grande institution financière née dans l'après-guerre, à un Américain. Cette règle n'est toutefois pas inscrite dans le marbre, d'autant que les pays émergents espèrent briser un jour ce pacte transatlantique. La France souhaite pour sa part perpétuer la tradition après le départ de Christine Lagarde, appelée à prendre la succession de Mario Draghi à la Banque centrale européenne (BCE). "Les Européens vont souhaiter continuer à avoir un Européen à la tête du FMI", dit-on à Bercy, où l'on souligne qu'un Américain, David Malpass, a pris la tête de la Banque mondiale en avril. "Il y a toujours eu un partage entre Américains et Européens, il n'y a pas de raison que ça change", ajoute-t-on. "Pour les Européens, c'est un enjeu très fort." Bruno Le Maire a exclu vendredi de briguer lui-même la succession de Christine Lagarde, estimant que sa tâche à Bercy n'était pas terminée.
L'UE cherche le candidat idéal pour succéder à Lagarde Les Européens souhaitent qu'un des leurs succède à Christine Lagarde à la tête du Fonds monétaire international (FMI), ont déclaré lundi des responsables européens après la nomination de la Française à la présidence de la Banque centrale européenne (BCE) la semaine dernière. La direction générale du FMI revient traditionnellement à un Européen, en vertu d'une règle tacite. La question a été abordée lors d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro lundi à Bruxelles, a déclaré le président de l'Eurogroupe, Mário Centeno, mais aucun candidat n'a encore été désigné, la procédure de succession n'étant pas officiellement ouverte. Parmi les noms qui circulent figurent celui de l'ancien président de l'Eurogroupe, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, de l'ancien Premier ministre finlandais Alexander Stubb, et de l'actuelle directrice exécutive de la Banque mondiale, la Bulgare Kristalina Georgieva. "Pour l'Espagne et je crois pour tous les pays Européens, la priorité est que le directeur général (du FMI) continue d'être un Européen", a déclaré la ministre espagnole des Finances, Nadia Calvino. Son homologue français, Bruno Le Maire, a invité ses collègues à s'entendre le plus rapidement possible sur un candidat commun, comme il l'avait déjà fait samedi en marge des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence. La question figurera également au programme de la réunion des ministres des Finances de l'UE (Ecofin) mardi à Bruxelles. La direction du FMI a systématiquement été confiée à un Européen et la présidence de la Banque mondiale, l'autre grande institution financière née dans l'après-guerre, à un Américain. Cette règle n'est toutefois pas gravée dans le marbre, d'autant que les pays émergents espèrent briser un jour ce pacte transatlantique.