La première édition du Salon international du lait et dérivés (Silait) se tiendra du 27 au 29 mai à Alger. Cependant, la tenue de ce salon en Algérie n'est pas fortuite. Ce dernier est le premier fournisseur de lait au Maghreb, avec une consommation par habitant de 110 litres/an et une consommation nationale qui s'élève à plus de trois milliards de litres. Toutefois, la collecte de lait cru reste relativement faible inférieure à 15% par rapport à la production nationale estimée à plus de deux (2) milliards de litres par an, ce qui contraint le pays à recourir à l'importation de la poudre de lait en grandes quantités dont le prix ne cesse d'augmenter. A court terme, la flambée des prix de cette matière première sur le marché international risque d'avoir des conséquences directes sur le devenir des entreprises activant dans ce secteur. Les répercussions sur le consommateur seront, elles aussi, difficiles à gérer.Développer la production de lait cru devient, donc, une nécessité impérieuse. Ce, à quoi s'est attelé le gouvernement depuis 1997 en lançant un programme de développement de l'industrie laitière. Mais, la substitution du lait cru à la poudre demeure très insuffisante. Pourtant les potentialités existent. Plusieurs facteurs expliquent ce paradoxe : l'insuffisance des structures de collecte, le coût élevé de la collecte découlant de la dispersion et l'insuffisance liée au management de la filière, entre autres. En somme, la filière souffre d'une grande atomisation qui entrave toute tentative de mise en place d'un management qualité de la filière.La situation n'est toutefois pas aussi négative qu'elle ne le paraît, car cette filière recèle de réelles potentialités. C'est en tout cas l'avis de l'ensemble des opérateurs économiques de ce secteur. Un avis qui est partagé également par les représentants des pouvoirs publics, notamment au niveau des ministères de l'Agriculture et de l'Industrie. A ce titre, il est utile de rappeler que d'importants groupes internationaux ont investi dans ce secteur au cours des années précédentes. Cette attractivité s'explique, aussi, par les mesures incitatives mises en place par l'Etat algérien. Aujourd'hui, la mise en oeuvre d'une stratégie pour développer la filière lait, qui prendrait en compte les attentes de tous ses acteurs, fait consensus. Le Silait se veut, justement, cet espace de convergence et d'échange entre les professionnels du lait, Algériens et étrangers. Espace de convergence d'abord, parce qu'il constitue un lieu de rencontre physique entre les différents acteurs. Espace d'échange ensuite, en ce sens qu'il offre une opportunité d'échange expérimental à même de remédier au caractère désarticulé de la filière et à la faible structuration de la profession. C'est l'ambition que traduit le slogan retenu pour cette première édition : «Le Silait, les professionnels au complait». Le terme «complait», au lieu de «complet», traduit, tant au plan phonique que scriptural, l'ambition du salon d'amener chaque acteur de la filière à se voir comme un maillon d'une même chaîne de valeur. Au total, ce sont une quinzaine de spécialités liées au secteur du lait qui devraient être représentées lors de ce rendez-vous qui aura lieu sur une superficie globale de 700 m2 dans le siège de la Chambre nationale de l'agriculture (CNA), située aux Pins maritimes.