La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, n'exclut pas l'émission d'obligations communes pour faire face à la pandémie. Interrogée ce vendredi par nos confrères de la radio publique allemande Deutschlandfunk, la présidente de la Commission européenne, a ouvert la porte à des instruments économiques communs pour faire face au Covid-19. Pour Ursula von der Leyen il ne faut pas écarter l'idée d'obligations communes liées à la pandémie ou coronabonds, comme on les surnomme en anglais. " Nous devons soutenir sans conditions notre économie ", affirme la présidente de la Commission européenne. " Nous étudions tous les instruments et ce qui peut aider sera mis en œuvre. " Pour combattre le " choc externe " de la pandémie, l'Union européenne doit être généreuse dans l'assouplissement de ses règles budgétaires, tout faire pour éviter les faillites, tout faire pour maintenir l'emploi des Européens estime Ursula von der Leyen. Le partage de la dette publique des États L'idée d'émettre des obligations communes brise un tabou de l'Union européenne, un tabou surtout dans les pays aux finances publiques les plus saines comme l'Allemagne et les Pays-Bas, très hostiles à un partage de la dette publique des États indisciplinés et dépensiers. L'idée des coronabonds avait d'abord été émise le mardi 17 mars par le président du Conseil italien, Giuseppe Conte. Depuis, ces obligations communes ont reçu un coup de pouce considérable puisqu'à la fois le Premier ministre néerlandais et la chancelière allemande se sont dits prêts à l'envisager.
Suspension des mesures de discipline budgétaire Par ailleurs, Ursula von der Leyen, a également annoncé vendredi la suspension des règles de discipline budgétaire de l'UE, une mesure inédite qui permettra aux Etats membres de dépenser autant que nécessaire pour lutter contre les conséquences économiques du coronavirus. " Aujourd'hui, et c'est nouveau et n'a jamais été fait auparavant, nous déclenchons la clause dérogatoire générale " qui permet de suspendre ces règles, a-t-elle déclaré dans une vidéo publiée sur Twitter. Nous déclenchons la clause dérogatoire générale. Cela signifie que les gouvernements nationaux peuvent injecter dans l'économie autant qu'ils en auront besoin. Nous assouplissons les règles budgétaires pour leur permettre de le faire. Cela ajoute à la puissance de feu dont nous avons besoin en Europe pour soutenir l'économie.