Lorsque il y a 21 ans (le 17 février1989) les chefs d'Etat des cinq pays maghrébins, réunis en sommet dans la ville marocaine de Marrakech, proclamait la naissance de l'Union du Maghreb arabe (UMA), l'on croyait alors que l'idéal de l'unité maghrébine, qui a bercé bien de générations, allait enfin se concrétiser. Plus de vingt ans après, que de désenchantements puisque cet idéal est en train de s'écrouler comme un château de cartes. Cet ensemble régional, qui traverse une réelle crise depuis de nombreuses années, est presque entièrement paralysé. En atteste le volume des échanges commerciaux entre les cinq pays qui est insignifiant. Les chefs d'Etat des cinq pays n'ont pas, en outre, tenu de sommet depuis 1994. Soit depuis que les relations entre l'Algérie et le Maroc sont entrées dans une zone de turbulences. Cette année là, le 24 août plus précisément, des attentats ont ciblé des touristes dans un hôtel de la ville de Marrakech et les autorités de ce pays se sont empressées de pointer un doigt accusateur en direction de leur voisin de l'Est et ont même décidé, illico presto, d'instaurer le visa pour les ressortissants algériens. Exaspérée par cette attitude l'Algérie a répliqué en décidant, en plus d'instaurer à son tour le visa d'entrée pour les Marocains, de fermer les frontières avec son voisin de l'Ouest. Cette crise entre Alger et Rabat allait avoir des répercussions négatives sur le fonctionnement de l'UMA car depuis cette date aucun sommet des dirigeants des cinq pays ne s'est tenu, ce d'autant que les divergences entre ces deux pays sur l'affaire du Sahara occidental n'ont fait qu'accentuer le malaise. Le Maroc s'entêtant à vouloir lier l'affaire du Sahara occidental à «l'émancipation» de l'UMA alors que l'Algérie, qui considère que c'est une affaire de décolonisation, a tout fait pour découpler les deux dossiers, mais apparemment en vain. De guerre lasse, et sans doute convaincue que l'UMA en tant qu'entité politique a fait long feu depuis des lustres déjà, l'Algérie nourrit l'ambition de transformer cette organisation en un ensemble régional économique. Le chef de la diplomatie algérienne en a officiellement fait part à ses homologues maghrébins il y a un mois et demi environ lors de la réunion, à Tripoli, de la 29e session des ministres des Affaires étrangères de l'UMA. En effet, Mourad Medelci dira devant ses pairs le 29 décembre dernier, que «le moment est opportun pour revoir notre méthode de travail, amorcer la réforme des institutions de l'UMA et penser aux meilleures formules pouvant garantir la continuité et la consolidation des bases de l'union et le renforcement de ses structures». Redonner vie à l'organisation en privilégiant l'intégration économique des cinq pays, voilà un défi à relever, ce d'autant que sur le plan politique, trop de divergences et de clivages freinent son évolution. «Le volume de l'intégration économique entre les pays du Maghreb est extrêmement bas comparé aux autres blocs régionaux, y compris certaines coalitions économiques africaines», déclarait le ministre tunisien du Développement et de la Coopération internationale, il y a juste une année, à l'occasion de la célébration du 20e anniversaire de l'UMA. Et les chiffres, têtus, lui donnent entièrement raison puisque le volume des échanges commerciaux intermaghrébins reste seulement à hauteur de 3%. Autant dire qu'il est insignifiant. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui a présidé, dimanche et lundi, avec son homologue libyen, la Grande commission mixte entre les deux pays et qui s'est soldée par la signature de 12 accords et mémorandums, a de nouveau réitéré la volonté de l'Algérie de renforcer les échanges, la coopération et la conjugaison des efforts « dans un esprit de sincérité» avec tous les pays de l'UMA. A. S. Lorsque il y a 21 ans (le 17 février1989) les chefs d'Etat des cinq pays maghrébins, réunis en sommet dans la ville marocaine de Marrakech, proclamait la naissance de l'Union du Maghreb arabe (UMA), l'on croyait alors que l'idéal de l'unité maghrébine, qui a bercé bien de générations, allait enfin se concrétiser. Plus de vingt ans après, que de désenchantements puisque cet idéal est en train de s'écrouler comme un château de cartes. Cet ensemble régional, qui traverse une réelle crise depuis de nombreuses années, est presque entièrement paralysé. En atteste le volume des échanges commerciaux entre les cinq pays qui est insignifiant. Les chefs d'Etat des cinq pays n'ont pas, en outre, tenu de sommet depuis 1994. Soit depuis que les relations entre l'Algérie et le Maroc sont entrées dans une zone de turbulences. Cette année là, le 24 août plus précisément, des attentats ont ciblé des touristes dans un hôtel de la ville de Marrakech et les autorités de ce pays se sont empressées de pointer un doigt accusateur en direction de leur voisin de l'Est et ont même décidé, illico presto, d'instaurer le visa pour les ressortissants algériens. Exaspérée par cette attitude l'Algérie a répliqué en décidant, en plus d'instaurer à son tour le visa d'entrée pour les Marocains, de fermer les frontières avec son voisin de l'Ouest. Cette crise entre Alger et Rabat allait avoir des répercussions négatives sur le fonctionnement de l'UMA car depuis cette date aucun sommet des dirigeants des cinq pays ne s'est tenu, ce d'autant que les divergences entre ces deux pays sur l'affaire du Sahara occidental n'ont fait qu'accentuer le malaise. Le Maroc s'entêtant à vouloir lier l'affaire du Sahara occidental à «l'émancipation» de l'UMA alors que l'Algérie, qui considère que c'est une affaire de décolonisation, a tout fait pour découpler les deux dossiers, mais apparemment en vain. De guerre lasse, et sans doute convaincue que l'UMA en tant qu'entité politique a fait long feu depuis des lustres déjà, l'Algérie nourrit l'ambition de transformer cette organisation en un ensemble régional économique. Le chef de la diplomatie algérienne en a officiellement fait part à ses homologues maghrébins il y a un mois et demi environ lors de la réunion, à Tripoli, de la 29e session des ministres des Affaires étrangères de l'UMA. En effet, Mourad Medelci dira devant ses pairs le 29 décembre dernier, que «le moment est opportun pour revoir notre méthode de travail, amorcer la réforme des institutions de l'UMA et penser aux meilleures formules pouvant garantir la continuité et la consolidation des bases de l'union et le renforcement de ses structures». Redonner vie à l'organisation en privilégiant l'intégration économique des cinq pays, voilà un défi à relever, ce d'autant que sur le plan politique, trop de divergences et de clivages freinent son évolution. «Le volume de l'intégration économique entre les pays du Maghreb est extrêmement bas comparé aux autres blocs régionaux, y compris certaines coalitions économiques africaines», déclarait le ministre tunisien du Développement et de la Coopération internationale, il y a juste une année, à l'occasion de la célébration du 20e anniversaire de l'UMA. Et les chiffres, têtus, lui donnent entièrement raison puisque le volume des échanges commerciaux intermaghrébins reste seulement à hauteur de 3%. Autant dire qu'il est insignifiant. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui a présidé, dimanche et lundi, avec son homologue libyen, la Grande commission mixte entre les deux pays et qui s'est soldée par la signature de 12 accords et mémorandums, a de nouveau réitéré la volonté de l'Algérie de renforcer les échanges, la coopération et la conjugaison des efforts « dans un esprit de sincérité» avec tous les pays de l'UMA. A. S.