Il est des écrivains qui ne voudraient pas, pour tout l'or du monde, assister de leur vivant à la publication de l'une de leurs œuvres qu'ils pensent qu'elle leur apportera des ennuis. Donc comme pour le commun des mortels qui projette de léguer son bien à autrui ou à ses enfants, l'écrivain avant de mourir peut faire un testament à l'intention de l'éditeur de son choix pour l'autoriser à publier son livre une fois qu'on l'aurait bel et bien enterré. C'est ce qu'a fait avant de quitter ce monde justement l'écrivain marocain Mohamed Leftah installé au Caire depuis de longues années. S'il est mort, il y a plus de 2 ans quand même, soit le 20 juillet 2008, le livre n'est paru que le 8 janvier dernier chez les Editions de la Différence (France) sous le titre « Le dernier combat du captain Ni'mat ». L'éditeur qui est Joaquim Vital n'a pas eu le temps d'exécuter le testament puisqu'il est mort lui aussi l'année dernière. Mais là c'est une autre histoire. Le livre dont il est question, est en fait un roman, lequel raconte l'histoire du captain Ni'mat, qui au crépuscule de sa vie ressasse la défaite de l'armée égyptienne face aux Israéliens en 1967. Pour passer ses vieux jours, il se retrouve dans un club privé du Caire, un tantinet luxueux, plus exactement dans une piscine non pas fréquentée par des jeunes filles mais par de jeunes adolescents. Et voilà notre captain franchement épris de son domestique nubien Islam, qu'il découvre un jour endormi nu dans sa cabane. L'épouse de l'ex-officier devient ainsi cocue au sein d'un amour interdit dans un pays en proie à l'intégrisme religieux. C'est «un visage singulier de l'amour, qui (lui) permet aujourd'hui de dénouer les bandelettes de cette momie qu'(il) portait en (lui) sans le savoir, et d'évacuer hors de (lui) son cadavre empuanti» écrit captain Ni'mat dans son journal intime. Le captain Ni'mat devient khawala, inverti passif, c'est-à-dire l'abjection personnifiée dans le monde islamique. Malgré l'audace du thème traité, les critiques occidentaux jugent d'ores et déjà la prudence dont a fait preuve l'écrivain comme étant excessive. Selon Mohamed Leftah « l'écriture est un exil » une expression qui rappelle les paroles de l'écrivain algérien Malek Haddad (1927-1978) même si elles ne revêtent pas la même signification. « La notion d'exil suppose que l'on ait été contraint au départ. Ce n'est pas le cas pour moi. J'ai choisi de vivre en «exil» dans la mesure où je pouvais rester au Maroc. Mais c'était plus intéressant pour moi de vivre hors de mon pays d'origine, d'autant plus que j'avais l'expérience de l'expatriation à Paris où j'ai vécu plus de quatre ans » déclarait Mohamed Leflah dans une interview. Et d'ajouter : « L'exil n'est pas à prendre uniquement au sens physique du terme, l'écriture est elle-même une forme d'exil. On s'abstrait du groupe, on est face à soi avec comme seul horizon une page blanche à meubler ». Mohamed Leftah naquit en 1946 à Settat au Maroc et a fait des études dans une école d'ingénieurs en travaux publics à Paris. Il est des écrivains qui ne voudraient pas, pour tout l'or du monde, assister de leur vivant à la publication de l'une de leurs œuvres qu'ils pensent qu'elle leur apportera des ennuis. Donc comme pour le commun des mortels qui projette de léguer son bien à autrui ou à ses enfants, l'écrivain avant de mourir peut faire un testament à l'intention de l'éditeur de son choix pour l'autoriser à publier son livre une fois qu'on l'aurait bel et bien enterré. C'est ce qu'a fait avant de quitter ce monde justement l'écrivain marocain Mohamed Leftah installé au Caire depuis de longues années. S'il est mort, il y a plus de 2 ans quand même, soit le 20 juillet 2008, le livre n'est paru que le 8 janvier dernier chez les Editions de la Différence (France) sous le titre « Le dernier combat du captain Ni'mat ». L'éditeur qui est Joaquim Vital n'a pas eu le temps d'exécuter le testament puisqu'il est mort lui aussi l'année dernière. Mais là c'est une autre histoire. Le livre dont il est question, est en fait un roman, lequel raconte l'histoire du captain Ni'mat, qui au crépuscule de sa vie ressasse la défaite de l'armée égyptienne face aux Israéliens en 1967. Pour passer ses vieux jours, il se retrouve dans un club privé du Caire, un tantinet luxueux, plus exactement dans une piscine non pas fréquentée par des jeunes filles mais par de jeunes adolescents. Et voilà notre captain franchement épris de son domestique nubien Islam, qu'il découvre un jour endormi nu dans sa cabane. L'épouse de l'ex-officier devient ainsi cocue au sein d'un amour interdit dans un pays en proie à l'intégrisme religieux. C'est «un visage singulier de l'amour, qui (lui) permet aujourd'hui de dénouer les bandelettes de cette momie qu'(il) portait en (lui) sans le savoir, et d'évacuer hors de (lui) son cadavre empuanti» écrit captain Ni'mat dans son journal intime. Le captain Ni'mat devient khawala, inverti passif, c'est-à-dire l'abjection personnifiée dans le monde islamique. Malgré l'audace du thème traité, les critiques occidentaux jugent d'ores et déjà la prudence dont a fait preuve l'écrivain comme étant excessive. Selon Mohamed Leftah « l'écriture est un exil » une expression qui rappelle les paroles de l'écrivain algérien Malek Haddad (1927-1978) même si elles ne revêtent pas la même signification. « La notion d'exil suppose que l'on ait été contraint au départ. Ce n'est pas le cas pour moi. J'ai choisi de vivre en «exil» dans la mesure où je pouvais rester au Maroc. Mais c'était plus intéressant pour moi de vivre hors de mon pays d'origine, d'autant plus que j'avais l'expérience de l'expatriation à Paris où j'ai vécu plus de quatre ans » déclarait Mohamed Leflah dans une interview. Et d'ajouter : « L'exil n'est pas à prendre uniquement au sens physique du terme, l'écriture est elle-même une forme d'exil. On s'abstrait du groupe, on est face à soi avec comme seul horizon une page blanche à meubler ». Mohamed Leftah naquit en 1946 à Settat au Maroc et a fait des études dans une école d'ingénieurs en travaux publics à Paris.