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Noces musicales
2ème soirée du festival international de gnaoui à l'OREF
Publié dans Le Midi Libre le 10 - 07 - 2007

Dimanche, la deuxième soirée du festival international de gnaoui a consacré le mariage des genres et des instrumentations qui enrichit cette musique du nord de l'Afrique des acquis de ses propres descendants.
Dimanche, la deuxième soirée du festival international de gnaoui a consacré le mariage des genres et des instrumentations qui enrichit cette musique du nord de l'Afrique des acquis de ses propres descendants.
Ouvrant la soirée, le groupe de Joe Battoury a littéralement envoûté le public avec des morceaux où les rythmes et les cantiques traditionnels s'ornaient d'accents rythm and blues, soul music et reggae. Il faut souligner que ce groupe algérois connu comme groupe rap démontre ainsi sa maîtrise d'une multiplicité de styles, affiliés les uns aux autres et dont la matrice originelle est l'immense musique africaine riche de toutes ses écoles. Les instruments rois en étant la voix humaine et aguember avec leur cour de percussions et de karkabou. Les musiciens du groupe ont allié batterie, basse et guitare électrique avec les toumbas, la flûte traversière, l'harmonica, les karkabou et l'incontournable goumbri, pour amplifier l'envolée des gammes pentatoniques soutenues par des rythmes complexes. Le groupe a enchaîné les morceaux à mouvement lent avec ceux au rythme enlevé et aux chorales où la polyphonie et le tuilage savaient se faire murmure pour mettre en valeur la voix ample du chanteur. Du hip-hop au rap, Joe Battoury a fini par faire un retour au gnaoui de son Sud-Ouest algérien.
La chanson bien connue des jeunes Baba Hamouda et El-Azziz Rassoul Allah (QSSSL) a déclenché la joie des petits et des grands. Clôturant sur les accents déchirants de «Ya Soudan, Ya Soudan», le chanteur nous a rappelé la garde soudanaise dont les Ottomans aimaient à s'entourer et dont les descendants se sont complètement fondus dans le melting pot algérois.
Lui succédant, l'orchestre de la diva mauritanienne Dimi Mint Abba a présenté un large répertoire allant du medh traditionnel au chant nationaliste et oriental. Là également, le t'bal mauritanien et le tar flirtaient avec le synthé et la guitare électrique. Malgré une balance particulièrement ratée qui écorchait les oreilles du spectateur de sons synthétiques mal mixés, la tessiture extraordinaire de la voix de la cantatrice était évidente. Aux côtés de la griotte Dimi Mint Abba, la jeune Fayrouz Bent Chaïbane, enveloppée dans des voiles noir et blanc a hypnotisé les spectateurs tant par ses prestations vocales et instrumentales que par sa beauté angélique.
Particulièrement, lors d'une danse traditionnelle où la jeune femme agenouillée devant le t'bal a littéralement jonglé en mimant tous les gestes de la vie quotidienne sans rater une seule mesure du t'bal qu'elle percutait de ses mains magiques et sans perdre son voile qui glissait sur des tresses dorées. Dotée comme son aînée d'une voix qui va chercher des notes inattendues pour une tessiture féminine, elle a démontré qu'elle n'est pas seulement alto mais également une excellente soprano en même temps qu'une joueuse de tambourin accomplie. La surprenante prestation du groupe mauritanien a démontré sa maîtrise des gammes africaines et des modes orientaux purs où le ré hidjaz, le bayati chouri et autres ont transporté le spectateur du côté de la péninsule arabique. Les claquements de mains et le vibrato des voix a, par moments, en improvisant d'un maqam à l'autre, annoncé le flamenco et… le malouf. Les deux chanteuses ont également longuement musardé le long du Nil et de ses langueurs Ya lil, Ya lil… Dimi Mint Abba a également démontré au cours de cette soirée la filiation entre la musique mauritanienne et le blues afro-américain. Entre ces voix natives et celles des lointaines Nina Simone, Sarah Vaughan, Ella Fitzgerald et autre Billie Holiday…
Le troisième groupe de la soirée a été celui de Amar Sundy, chanteur algérien d'origine targui. Le chanteur a d'emblée demandé aux spectateurs de se rapprocher de la scène. Ce qui, lors de la soirée de dimanche, s'est avéré impossible vu qu'il leur était interdit de danser, de chanter ou de quitter leur place. Avec son riche répertoire de musique traditionnelle targui, associé aux puissants sons électriques du rythm and blues, Amar Sundy a couronné la soirée. Pour rappel, ce chanteur des racines s'est produit partout en Europe avec Albert Collins et Albert King. Il a passé 6 ans à sillonner les USA aux côtés de James Cotton, Otis Rush, Screaming Jay Hawkins et des artistes de Chicago.
Ouvrant la soirée, le groupe de Joe Battoury a littéralement envoûté le public avec des morceaux où les rythmes et les cantiques traditionnels s'ornaient d'accents rythm and blues, soul music et reggae. Il faut souligner que ce groupe algérois connu comme groupe rap démontre ainsi sa maîtrise d'une multiplicité de styles, affiliés les uns aux autres et dont la matrice originelle est l'immense musique africaine riche de toutes ses écoles. Les instruments rois en étant la voix humaine et aguember avec leur cour de percussions et de karkabou. Les musiciens du groupe ont allié batterie, basse et guitare électrique avec les toumbas, la flûte traversière, l'harmonica, les karkabou et l'incontournable goumbri, pour amplifier l'envolée des gammes pentatoniques soutenues par des rythmes complexes. Le groupe a enchaîné les morceaux à mouvement lent avec ceux au rythme enlevé et aux chorales où la polyphonie et le tuilage savaient se faire murmure pour mettre en valeur la voix ample du chanteur. Du hip-hop au rap, Joe Battoury a fini par faire un retour au gnaoui de son Sud-Ouest algérien.
La chanson bien connue des jeunes Baba Hamouda et El-Azziz Rassoul Allah (QSSSL) a déclenché la joie des petits et des grands. Clôturant sur les accents déchirants de «Ya Soudan, Ya Soudan», le chanteur nous a rappelé la garde soudanaise dont les Ottomans aimaient à s'entourer et dont les descendants se sont complètement fondus dans le melting pot algérois.
Lui succédant, l'orchestre de la diva mauritanienne Dimi Mint Abba a présenté un large répertoire allant du medh traditionnel au chant nationaliste et oriental. Là également, le t'bal mauritanien et le tar flirtaient avec le synthé et la guitare électrique. Malgré une balance particulièrement ratée qui écorchait les oreilles du spectateur de sons synthétiques mal mixés, la tessiture extraordinaire de la voix de la cantatrice était évidente. Aux côtés de la griotte Dimi Mint Abba, la jeune Fayrouz Bent Chaïbane, enveloppée dans des voiles noir et blanc a hypnotisé les spectateurs tant par ses prestations vocales et instrumentales que par sa beauté angélique.
Particulièrement, lors d'une danse traditionnelle où la jeune femme agenouillée devant le t'bal a littéralement jonglé en mimant tous les gestes de la vie quotidienne sans rater une seule mesure du t'bal qu'elle percutait de ses mains magiques et sans perdre son voile qui glissait sur des tresses dorées. Dotée comme son aînée d'une voix qui va chercher des notes inattendues pour une tessiture féminine, elle a démontré qu'elle n'est pas seulement alto mais également une excellente soprano en même temps qu'une joueuse de tambourin accomplie. La surprenante prestation du groupe mauritanien a démontré sa maîtrise des gammes africaines et des modes orientaux purs où le ré hidjaz, le bayati chouri et autres ont transporté le spectateur du côté de la péninsule arabique. Les claquements de mains et le vibrato des voix a, par moments, en improvisant d'un maqam à l'autre, annoncé le flamenco et… le malouf. Les deux chanteuses ont également longuement musardé le long du Nil et de ses langueurs Ya lil, Ya lil… Dimi Mint Abba a également démontré au cours de cette soirée la filiation entre la musique mauritanienne et le blues afro-américain. Entre ces voix natives et celles des lointaines Nina Simone, Sarah Vaughan, Ella Fitzgerald et autre Billie Holiday…
Le troisième groupe de la soirée a été celui de Amar Sundy, chanteur algérien d'origine targui. Le chanteur a d'emblée demandé aux spectateurs de se rapprocher de la scène. Ce qui, lors de la soirée de dimanche, s'est avéré impossible vu qu'il leur était interdit de danser, de chanter ou de quitter leur place. Avec son riche répertoire de musique traditionnelle targui, associé aux puissants sons électriques du rythm and blues, Amar Sundy a couronné la soirée. Pour rappel, ce chanteur des racines s'est produit partout en Europe avec Albert Collins et Albert King. Il a passé 6 ans à sillonner les USA aux côtés de James Cotton, Otis Rush, Screaming Jay Hawkins et des artistes de Chicago.


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