Après trois mois d'une bataille meurtrière, les combats s'éternisent dans le camp de réfugiés palestiniens de Nahr al-Bared, dans le Nord du Liban, où l'armée tente de vaincre la résistance inattendue des islamistes du Fatah al-Islam. En bordure de la Méditerranée, à quelques centaines de mètres de l'autoroute qui mène de la grande ville de Tripoli à la frontière syrienne, Nahr al-Bared étend son champ de ruines, où flotte le drapeau libanais sur les positions conquises par l'armée. Des nuages de fumée blanche ou noire s'échappent des décombres, soulevés par les explosions d'engins piégés ou les obus qui s'écrasent sur les ruines. Depuis quelques jours, des raids par hélicoptères tentent de percer les bunkers souterrains où sont retranchés les derniers islamistes, 70 environ selon l'armée, "parce que les bombardements avec les chars ne suffisent plus", explique un porte-parole. Mais cette phase des opérations est arrivée tardivement, l'armée, qui manque cruellement de moyens aériens, ayant dû adapter pour ses hélicoptères des bombes de 250 kilos en principe utilisées pour des avions de combat. A terre, les commandos d'élite continuent à nettoyer, mètre par mètre, les ruines bourrées d'explosifs. Mais trois mois après le début des combats le 20 mai, la bataille s'est enlisée dans une interminable guerre d'usure et l'armée, qui a engagé des milliers d'hommes dans l'opération, se refuse à tout pronostic. Après le départ des 31.000 réfugiés de Nahr al-Bared, les islamistes sont désormais repliés dans un enchevêtrement presque impénétrable de ruines et de ruelles minuscules, terrés dans des souterrains, gardant avec eux femmes et enfants, au nombre d'une centaine. "C'est une organisation bien entraînée, disposant d'armes sophistiquées, y compris des armes lourdes, rompue au maniement des explosifs", a reconnu le commandant en chef de l'armée, le général Michel Sleimane. Différentes raisons sont avancées pour expliquer la lenteur des opérations: le manque d'entraînement de l'armée, qui livre sa première bataille depuis la fin de la guerre civile en 1990, un armement inadéquat, le souci de limiter les pertes alors que 136 soldats sont déjà morts, la présence de femmes et d'enfants, le terrain miné et l'architecture du camp. "Cette armée n'a pas combattu depuis 15 ans, n'est pas très bien entraînée, pas très bien équipée pour ce modèle de guerre", explique le général à la retraite et analyste militaire Elias Hanna. Elle se retrouve "face à un ennemi très expérimenté, préparé pour ce scénario et prêt à mourir". Le Fatah al-Islam, un groupe sunnite radical, compte des combattants palestiniens, libanais et étrangers, dont des anciens du jihad en Irak, et reconnaît des liens idéologiques avec Al-Qaïda. Les Etats-Unis l'ont classé organisation terroriste. La bataille se déroule en outre dans un contexte de crise politique peu propice à la prise de décisions. "L'absence de consensus politique est un obstacle", relève le général Hanna. Dans ce climat de turbulences, ces combats ont fait de l'armée le symbole d'une unité nationale menacée. Et la bataille a pris une tournure politique au moment où le commandant en chef s'impose comme un potentiel candidat à l'élection présidentielle de l'automne. "Je resterai à la tête de l'armée jusqu'à l'élection d'un nouveau président et la formation d'un nouveau gouvernement, et jusqu'à ce que je sois rassuré sur l'état de la sécurité", a affirmé lundi le général Sleimane. Une déclaration interprétée comme un aveu implicite de candidature: "Je comprends qu'il se porte candidat sans le dire, il veut dire: je suis un homme fort, le chef de l'armée est actuellement le seul capable de mener le pays vers la paix", commente Ghassan al-Azzi, professeur de Sciences politiques à l'Université libanaise. Après trois mois d'une bataille meurtrière, les combats s'éternisent dans le camp de réfugiés palestiniens de Nahr al-Bared, dans le Nord du Liban, où l'armée tente de vaincre la résistance inattendue des islamistes du Fatah al-Islam. En bordure de la Méditerranée, à quelques centaines de mètres de l'autoroute qui mène de la grande ville de Tripoli à la frontière syrienne, Nahr al-Bared étend son champ de ruines, où flotte le drapeau libanais sur les positions conquises par l'armée. Des nuages de fumée blanche ou noire s'échappent des décombres, soulevés par les explosions d'engins piégés ou les obus qui s'écrasent sur les ruines. Depuis quelques jours, des raids par hélicoptères tentent de percer les bunkers souterrains où sont retranchés les derniers islamistes, 70 environ selon l'armée, "parce que les bombardements avec les chars ne suffisent plus", explique un porte-parole. Mais cette phase des opérations est arrivée tardivement, l'armée, qui manque cruellement de moyens aériens, ayant dû adapter pour ses hélicoptères des bombes de 250 kilos en principe utilisées pour des avions de combat. A terre, les commandos d'élite continuent à nettoyer, mètre par mètre, les ruines bourrées d'explosifs. Mais trois mois après le début des combats le 20 mai, la bataille s'est enlisée dans une interminable guerre d'usure et l'armée, qui a engagé des milliers d'hommes dans l'opération, se refuse à tout pronostic. Après le départ des 31.000 réfugiés de Nahr al-Bared, les islamistes sont désormais repliés dans un enchevêtrement presque impénétrable de ruines et de ruelles minuscules, terrés dans des souterrains, gardant avec eux femmes et enfants, au nombre d'une centaine. "C'est une organisation bien entraînée, disposant d'armes sophistiquées, y compris des armes lourdes, rompue au maniement des explosifs", a reconnu le commandant en chef de l'armée, le général Michel Sleimane. Différentes raisons sont avancées pour expliquer la lenteur des opérations: le manque d'entraînement de l'armée, qui livre sa première bataille depuis la fin de la guerre civile en 1990, un armement inadéquat, le souci de limiter les pertes alors que 136 soldats sont déjà morts, la présence de femmes et d'enfants, le terrain miné et l'architecture du camp. "Cette armée n'a pas combattu depuis 15 ans, n'est pas très bien entraînée, pas très bien équipée pour ce modèle de guerre", explique le général à la retraite et analyste militaire Elias Hanna. Elle se retrouve "face à un ennemi très expérimenté, préparé pour ce scénario et prêt à mourir". Le Fatah al-Islam, un groupe sunnite radical, compte des combattants palestiniens, libanais et étrangers, dont des anciens du jihad en Irak, et reconnaît des liens idéologiques avec Al-Qaïda. Les Etats-Unis l'ont classé organisation terroriste. La bataille se déroule en outre dans un contexte de crise politique peu propice à la prise de décisions. "L'absence de consensus politique est un obstacle", relève le général Hanna. Dans ce climat de turbulences, ces combats ont fait de l'armée le symbole d'une unité nationale menacée. Et la bataille a pris une tournure politique au moment où le commandant en chef s'impose comme un potentiel candidat à l'élection présidentielle de l'automne. "Je resterai à la tête de l'armée jusqu'à l'élection d'un nouveau président et la formation d'un nouveau gouvernement, et jusqu'à ce que je sois rassuré sur l'état de la sécurité", a affirmé lundi le général Sleimane. Une déclaration interprétée comme un aveu implicite de candidature: "Je comprends qu'il se porte candidat sans le dire, il veut dire: je suis un homme fort, le chef de l'armée est actuellement le seul capable de mener le pays vers la paix", commente Ghassan al-Azzi, professeur de Sciences politiques à l'Université libanaise.