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Hawas, Maamar et l'éternelle Shahrazade
«La dernière prière» et «la nuit du henne» de Hamid Grine
Publié dans Le Midi Libre le 27 - 04 - 2008

Journaliste sportif, Hamid Grine avait d'abord écrit des livres sur Belloumi et sur l'équipe nationale. Il est petit à petit venu à l'essai, mais c'est certainement dans le roman qu'il étale son savoir-faire d'écrivain.
Journaliste sportif, Hamid Grine avait d'abord écrit des livres sur Belloumi et sur l'équipe nationale. Il est petit à petit venu à l'essai, mais c'est certainement dans le roman qu'il étale son savoir-faire d'écrivain.
L'œuvre de Hamid Grine est un terrain en friche. Chaque nouveau livre qui paraît creuse un sillon, et la récolte est toujours bonne. Autant que les labours. Là où l'araire passe, on voit poindre des bourgeons. Qui plus, il a l'art de faire tomber les masques.
Quant au cynisme, qui est de règle, le héros l'expérimente d'abord sur lui-même, avant d'en élargir l'application aux autres. «On fait ce qu'on peut, mais on sait ce qu'on est». Pas de faux-fuyant ni de fuite en avant. Portrait au vitriol qui donne des personnages écorchés vifs.
Jeu de ping-pong, jeu de miroir, jeu de masque, le héros est face à lui-même, et quand ce n'est pas le cas, il est face à l'autre, dans un match de l'altérité et des petites phrases assassines. Des mots qui font mouche, à tous les coups. La relation est toujours conflictuelle, même quand il n'y a aucun intérêt immédiat à cela. Le tout est dans ce malin plaisir à tout analyser, à tout passer au crible. Le conflit est là, parce que c'est un match. Même dans le sommeil, le héros joue, il ne se fait pas de cadeau, tout comme il n'en fait pas aux autres, toujours sur le qui-vive, comme une bête aux aguets, mais une bête pensante, cogitante, comme si la pensée justement était au bord d'une falaise, un pied dans le vide, ou sur un radeau à la dérive, sur le point de rompre les amarres, et qui rebondit, éclair, bigarrure, rattrapant au vol telle ou telle remarque. Parce que tout fait sens.
Un cinéaste dirait que la technique de Hamid Grine exclut les vues panoramiques et les vues d'ensemble, optant d'emblée pour les gros plans, et très souvent pour les très gros plans, plongée en apnée dans l'intimité des héros.
D'où les ambiguïté entre la Nuit de henné et Dernière prière et le contexte est différent, mais l'approche est la même. D'un côté, les années 70 : l'omniprésence de l'Etat, la bureaucratie, la nomenklatura, et de l'autre les années 90 ; l'irruption d'une nouvelle force politique : l'islamisme, échappant en partie à l'Etat, au contrôle, mais la manipulation est toujours là, y compris sous la forme de l'infiltration, parce que l'ordre ne souffre pas les improvisations. Les situations sont ingérables.
En fait, je crois bien que le contexte politique et la satire sociale importent peu. Ce qui compte, c'est cette introspection, ce jeu de miroir intérieur du héros face à lui-même, intransigeant autant que mordant, jeu de kaléidoscope, de prisme déformant dont il se plaît à recomposer les rayons, de puzzle dont il recolle les morceaux, morceaux de lui-même, de ses conquêtes, éclats de sa vie, du passé et du présent, de réminiscences et de projections dans l'avenir, toujours sous forme de facettes saisies sur le vif, saignantes à force d'être décortiquées, coupées dans la chair de la pensée. Sans concession. Cynique, stoïque, mais à genoux ! A plat ventre et debout en même temps, funambulisme de la pensée - droite comme un I, marchant sur le fil du rasoir. Saut à l'élastique dans l'abîme du subconscient autant que de la lucidité ; justement, la frontière entre les deux est si mince, si tenue. Ballet de lasers aussi coupants les uns que les autres.
Non pas une introspection sur le cratère d'un volcan, car il n'y en pas malgré le bouillonnement social et politique. Quel que soit le contexte, le héros est toujours face à lui-même, ne lâchant jamais prise, serrant les dents alors même qu'il a envie de jouir de la vie.
Symphonie pastorale d'un jouisseur qui ne se laisse pas aller, mystique autant que sensuel, mélange des genres qui fait de Hamid Grine un peintre de la vie intérieure. Plus prosaïquement, Hawas, le héros de la Dernière prière, est un journaliste qui joue sur cette ambiguïté.
Il est devant son miroir comme un boxeur sur le ring. Au début de ces années 90, il assiste comme tout un chacun à la montée de l'intégrisme, non, à la montée de tous les intégrismes. S'il n'a aucune sympathie particulière à l'égard des islamistes, il n'en éprouve pas davantage pour les pseudo démocrates, cette gauche caviar qui est si à l'aise dans les souliers de la dictature, et qui a un pied à Paris et l'autre sur la Côte d'Azur. Ou à Palma. C'est tout comme. Epicurien et cynique, sa meilleure arme reste la dérision, car il a de l'humour et il aime… Dieu et l'ordre. Oui à la démocratie, si elle rime avec l'autorité. Il est en quelque sorte un condensé de toutes les contradictions qui font de lui un Algérien moyen, un monsieur tout le monde que vous pourrez croiser dans la rue et auquel sans doute vous auriez donné votre belle-mère sans confession. Un ennemi juré de la comédie du paraître, qui en politique peut se revendiquer du Centre, mais laissons de côté la politique.
«Mourir avant de mourir», un hadith du Prophète (QSSL), qui appelle à se purifier et à se débarrasser de toutes ses passions. Mise à nu. Passage au scanner des moindres recoins de la pensée intime. «Et Hawas fait sa dernière prière avant de mourir», a précisé Hamid Grine dans un entretien.
Déviation et déviance. Entre les deux, s'insinue la décennie 80, celle qu'on a appelée la décennie noire, avec la montée de tous les périls, le déferlante verte, la menace rouge sang, elle-même bariolée de tous les ismes : hittismes, trabendiste, et pour finir intégrisme et puis terrorisme. Décennie charnière, productrice de l'imprévu, tout simplement parce que il n'y avait plus de pilote dans l'avion Algérie. Toutes les fois qu'un tout un pays est mis en pilotage automatique, on en récolte les fruits, tôt ou tard.
Hawas est un homme blasé, mais blessé. Annotations, connotations, traits d'esprits, flèches décochées au quart de tour. Le tout fait que la Dernière prière est raconté sur le mode majeur. Comme dirait les musiciens. Tout autre est Nuit de henné. Le rythme et le tempo de ce dernier en font une œuvre dite sur le mode mineur. Les violons sont plus légers, un peu plus plaintifs aussi, surtout quand Maamar doit affronter l'armée des «têtes noires», lui qui voulait fuir les djinns de Aïn Naâdja.
Ce roman, Nuit de henné, on peut dire que c'est un roman à malices, dans lequel par petites touches, l'auteur nous invite à une farce romanesque, démystifiant bien des superstitions, en se livrant à une leçon de modestie.
Un homme : Maamar, et une femme, Jade. Et l'on se dirige droit vers un scénario dans lequel la femme, tenue par l'homme pour une gourde, montre qu'elle a plus d'un tour dans son sac. Ce faisant, elle réédite l'exploit des modernes contre les anciens.
Ce Maamar Hbaq (plein de basilic!), son mari tombé dans un tonneau de superstitions comme d'autres tombent dans un panier de crabes, ne sait pas le bonheur d'avoir décroché un appartement à Ain Naadja. Un collègue lui ayant fait une blague en lui disant les sacrilèges qui restent attachés à ce nom (l'œil de la brebis), le Monsieur va décider de fuir ce toit au lendemain de sa nuit de noces, pour aller passer quelques jours dans un hôtel à Sidi Fredj, le Bon accueil, qui porte mal son nom, et qui est bien le dernier endroit où un couple peut passer sa lune de miel.
Nuit de henné est de ce fait l'histoire de l'arroseur arrosé. Le mari, qui sait tout, régente tout, comme il sied à une société machiste, va se laisser berner très gentiment par sa femme. Rien de méchant en vérité. Elle ne le fait pas cocu, et elle ne le vole pas. Elle va seulement le déniaiser en lui donnant une petite leçon de malice, comme il se doit, et surtout lui démontrer l'inanité de ses croyances et superstitions.
Nuit de henné est une boîte à surprises. Ce n'est pas ce qu'on voit ni ce qu'on croit qui est vrai. Tout se passe dans la tête. Un monde imaginaire reflétant les croyances recuites d'un homme qui pense avoir tout essayé. Les autres, c'est l'enfer, et lui, c'est le sage. Mais dans cette vérité à géométrie variable, tout peut arriver. Or, Maamar, pour échapper aux maléfices et au mauvais œil, embarque sa femme vers un hôtel de Sidi Fredj, sans savoir qu'il va être la victime des «Têtes noires», de ces hommes frustrés qui bombent le torse à la plage, et qui reluquent sa femme Jade, blanche comme un cachet d'aspirine.
Logique de fou contre logique de fou. Faut-il, pour ne pas être embêté, laisser sa femme à la maison ? A s'occuper des fourneaux pendant que Monsieur va se prélasser au bord de mer, ou bien faut-il que chaque homme vienne avec sa propre femme pour ne pas manquer de respect aux autres ? Tant qu'on n'aura pas trouvé une solution à cette question, on continuera de tourner en rond.
Quoi qu'il en soit, l'auteur, à travers son héroïne Jade, nous donne une leçon de savoir-vivre. Et d'espièglerie. Comme dans toute dramaturgie, il y a une part de manipulation. Une intrigue gentille dans laquelle l'auteur nous dévoile toute la finesse de l'éternelle Shahrazade.
L'œuvre de Hamid Grine est un terrain en friche. Chaque nouveau livre qui paraît creuse un sillon, et la récolte est toujours bonne. Autant que les labours. Là où l'araire passe, on voit poindre des bourgeons. Qui plus, il a l'art de faire tomber les masques.
Quant au cynisme, qui est de règle, le héros l'expérimente d'abord sur lui-même, avant d'en élargir l'application aux autres. «On fait ce qu'on peut, mais on sait ce qu'on est». Pas de faux-fuyant ni de fuite en avant. Portrait au vitriol qui donne des personnages écorchés vifs.
Jeu de ping-pong, jeu de miroir, jeu de masque, le héros est face à lui-même, et quand ce n'est pas le cas, il est face à l'autre, dans un match de l'altérité et des petites phrases assassines. Des mots qui font mouche, à tous les coups. La relation est toujours conflictuelle, même quand il n'y a aucun intérêt immédiat à cela. Le tout est dans ce malin plaisir à tout analyser, à tout passer au crible. Le conflit est là, parce que c'est un match. Même dans le sommeil, le héros joue, il ne se fait pas de cadeau, tout comme il n'en fait pas aux autres, toujours sur le qui-vive, comme une bête aux aguets, mais une bête pensante, cogitante, comme si la pensée justement était au bord d'une falaise, un pied dans le vide, ou sur un radeau à la dérive, sur le point de rompre les amarres, et qui rebondit, éclair, bigarrure, rattrapant au vol telle ou telle remarque. Parce que tout fait sens.
Un cinéaste dirait que la technique de Hamid Grine exclut les vues panoramiques et les vues d'ensemble, optant d'emblée pour les gros plans, et très souvent pour les très gros plans, plongée en apnée dans l'intimité des héros.
D'où les ambiguïté entre la Nuit de henné et Dernière prière et le contexte est différent, mais l'approche est la même. D'un côté, les années 70 : l'omniprésence de l'Etat, la bureaucratie, la nomenklatura, et de l'autre les années 90 ; l'irruption d'une nouvelle force politique : l'islamisme, échappant en partie à l'Etat, au contrôle, mais la manipulation est toujours là, y compris sous la forme de l'infiltration, parce que l'ordre ne souffre pas les improvisations. Les situations sont ingérables.
En fait, je crois bien que le contexte politique et la satire sociale importent peu. Ce qui compte, c'est cette introspection, ce jeu de miroir intérieur du héros face à lui-même, intransigeant autant que mordant, jeu de kaléidoscope, de prisme déformant dont il se plaît à recomposer les rayons, de puzzle dont il recolle les morceaux, morceaux de lui-même, de ses conquêtes, éclats de sa vie, du passé et du présent, de réminiscences et de projections dans l'avenir, toujours sous forme de facettes saisies sur le vif, saignantes à force d'être décortiquées, coupées dans la chair de la pensée. Sans concession. Cynique, stoïque, mais à genoux ! A plat ventre et debout en même temps, funambulisme de la pensée - droite comme un I, marchant sur le fil du rasoir. Saut à l'élastique dans l'abîme du subconscient autant que de la lucidité ; justement, la frontière entre les deux est si mince, si tenue. Ballet de lasers aussi coupants les uns que les autres.
Non pas une introspection sur le cratère d'un volcan, car il n'y en pas malgré le bouillonnement social et politique. Quel que soit le contexte, le héros est toujours face à lui-même, ne lâchant jamais prise, serrant les dents alors même qu'il a envie de jouir de la vie.
Symphonie pastorale d'un jouisseur qui ne se laisse pas aller, mystique autant que sensuel, mélange des genres qui fait de Hamid Grine un peintre de la vie intérieure. Plus prosaïquement, Hawas, le héros de la Dernière prière, est un journaliste qui joue sur cette ambiguïté.
Il est devant son miroir comme un boxeur sur le ring. Au début de ces années 90, il assiste comme tout un chacun à la montée de l'intégrisme, non, à la montée de tous les intégrismes. S'il n'a aucune sympathie particulière à l'égard des islamistes, il n'en éprouve pas davantage pour les pseudo démocrates, cette gauche caviar qui est si à l'aise dans les souliers de la dictature, et qui a un pied à Paris et l'autre sur la Côte d'Azur. Ou à Palma. C'est tout comme. Epicurien et cynique, sa meilleure arme reste la dérision, car il a de l'humour et il aime… Dieu et l'ordre. Oui à la démocratie, si elle rime avec l'autorité. Il est en quelque sorte un condensé de toutes les contradictions qui font de lui un Algérien moyen, un monsieur tout le monde que vous pourrez croiser dans la rue et auquel sans doute vous auriez donné votre belle-mère sans confession. Un ennemi juré de la comédie du paraître, qui en politique peut se revendiquer du Centre, mais laissons de côté la politique.
«Mourir avant de mourir», un hadith du Prophète (QSSL), qui appelle à se purifier et à se débarrasser de toutes ses passions. Mise à nu. Passage au scanner des moindres recoins de la pensée intime. «Et Hawas fait sa dernière prière avant de mourir», a précisé Hamid Grine dans un entretien.
Déviation et déviance. Entre les deux, s'insinue la décennie 80, celle qu'on a appelée la décennie noire, avec la montée de tous les périls, le déferlante verte, la menace rouge sang, elle-même bariolée de tous les ismes : hittismes, trabendiste, et pour finir intégrisme et puis terrorisme. Décennie charnière, productrice de l'imprévu, tout simplement parce que il n'y avait plus de pilote dans l'avion Algérie. Toutes les fois qu'un tout un pays est mis en pilotage automatique, on en récolte les fruits, tôt ou tard.
Hawas est un homme blasé, mais blessé. Annotations, connotations, traits d'esprits, flèches décochées au quart de tour. Le tout fait que la Dernière prière est raconté sur le mode majeur. Comme dirait les musiciens. Tout autre est Nuit de henné. Le rythme et le tempo de ce dernier en font une œuvre dite sur le mode mineur. Les violons sont plus légers, un peu plus plaintifs aussi, surtout quand Maamar doit affronter l'armée des «têtes noires», lui qui voulait fuir les djinns de Aïn Naâdja.
Ce roman, Nuit de henné, on peut dire que c'est un roman à malices, dans lequel par petites touches, l'auteur nous invite à une farce romanesque, démystifiant bien des superstitions, en se livrant à une leçon de modestie.
Un homme : Maamar, et une femme, Jade. Et l'on se dirige droit vers un scénario dans lequel la femme, tenue par l'homme pour une gourde, montre qu'elle a plus d'un tour dans son sac. Ce faisant, elle réédite l'exploit des modernes contre les anciens.
Ce Maamar Hbaq (plein de basilic!), son mari tombé dans un tonneau de superstitions comme d'autres tombent dans un panier de crabes, ne sait pas le bonheur d'avoir décroché un appartement à Ain Naadja. Un collègue lui ayant fait une blague en lui disant les sacrilèges qui restent attachés à ce nom (l'œil de la brebis), le Monsieur va décider de fuir ce toit au lendemain de sa nuit de noces, pour aller passer quelques jours dans un hôtel à Sidi Fredj, le Bon accueil, qui porte mal son nom, et qui est bien le dernier endroit où un couple peut passer sa lune de miel.
Nuit de henné est de ce fait l'histoire de l'arroseur arrosé. Le mari, qui sait tout, régente tout, comme il sied à une société machiste, va se laisser berner très gentiment par sa femme. Rien de méchant en vérité. Elle ne le fait pas cocu, et elle ne le vole pas. Elle va seulement le déniaiser en lui donnant une petite leçon de malice, comme il se doit, et surtout lui démontrer l'inanité de ses croyances et superstitions.
Nuit de henné est une boîte à surprises. Ce n'est pas ce qu'on voit ni ce qu'on croit qui est vrai. Tout se passe dans la tête. Un monde imaginaire reflétant les croyances recuites d'un homme qui pense avoir tout essayé. Les autres, c'est l'enfer, et lui, c'est le sage. Mais dans cette vérité à géométrie variable, tout peut arriver. Or, Maamar, pour échapper aux maléfices et au mauvais œil, embarque sa femme vers un hôtel de Sidi Fredj, sans savoir qu'il va être la victime des «Têtes noires», de ces hommes frustrés qui bombent le torse à la plage, et qui reluquent sa femme Jade, blanche comme un cachet d'aspirine.
Logique de fou contre logique de fou. Faut-il, pour ne pas être embêté, laisser sa femme à la maison ? A s'occuper des fourneaux pendant que Monsieur va se prélasser au bord de mer, ou bien faut-il que chaque homme vienne avec sa propre femme pour ne pas manquer de respect aux autres ? Tant qu'on n'aura pas trouvé une solution à cette question, on continuera de tourner en rond.
Quoi qu'il en soit, l'auteur, à travers son héroïne Jade, nous donne une leçon de savoir-vivre. Et d'espièglerie. Comme dans toute dramaturgie, il y a une part de manipulation. Une intrigue gentille dans laquelle l'auteur nous dévoile toute la finesse de l'éternelle Shahrazade.


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