Chakib Khelil a affirmé que si une taxe carbone venait à être imposée, elle ne serait appliquée que dans les pays développés car ces derniers ne peuvent pas imposer une mesure fiscale unilatérale sur «des pays souverains». Chakib Khelil a affirmé que si une taxe carbone venait à être imposée, elle ne serait appliquée que dans les pays développés car ces derniers ne peuvent pas imposer une mesure fiscale unilatérale sur «des pays souverains». Beaucoup de bruit pour rien. C'est ainsi qu'on serait tenté de résumer ce à quoi a abouti la conférence des nations unies sur le réchauffement climatique, qui a pris fin samedi dernier dans une ambiance de déception après avoir tenu le monde en haleine pendant deux semaines. A l'issue de la conférence, la presse internationale était partagée entre parler quasiment d'échec ou simplement de semi-échec. Dans un cas comme dans l'autre, le sommet de Copenhague n'aura pas été une réussite et à la fin de cette année, l'avenir de la planète sera toujours aussi inquiétant. Plus de 190 pays étaient présents dans la capitale danoise depuis deux semaines, mais ni les chefs d'Etat, ni les ONG, ni les écologistes, ni les experts en climat n'ont réussi à faire aboutir la conférence à un accord substantiel susceptible de garantir un tant soit peu l'ampleur du réchauffement climatique. Un texte a, certes, été présenté à l'issue de la conférence, mais il ne contient ni objectif chiffré en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2020, ni engagement clairs de la part des pays industrialisés à œuvrer dans ce sens. En réalité, ni les pays développés ne sont parvenus à imposer leurs propositions (comme la taxe carbone) aux pays en développement, ni ces derniers ne sont arrivés à leurs arracher quelques concessions. Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir essayé. Les pays industrialisé, pourtant à l'origine des plus grosses émissions de gaz à effet de serre ont bien tenté d'imposer une taxe carbone aux pays producteurs de pétrole qui ne se sont, pourtant, pas laissés faire. Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil avait indiqué en milieu de semaine dernière que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) travaille d'arrache pieds à Copenhague pour rejeter la proposition d'une taxe carbone, proposée par les pays développés pour réduire l'émission de gaz à effet de serre. Il avait indiqué que «des pays producteurs, comme l'Arabie saoudite, jouent un rôle très important à la conférence de Copenhague pour rejeter cette taxe qui n'est ni dans l'intérêt des pays producteurs ni dans celui des pays consommateurs, contraints à payer un pétrole et un gaz beaucoup plus chers, si cette taxe sera imposée». D'ailleurs, le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, présent à la conférence, a estimé «nécessaire que toute résolution prise à Copenhague qui pourrait avoir un impact sur la demande de pétrole, soit accompagnée de mesures destinées à réduire ses effets sur les pays pétroliers». L'OPEP se ligue contre la taxe carbone La taxation du pétrole et du gaz induirait pour les pays producteurs un manque à gagner d'environ 3.000 milliards de dollars d'ici à 2050, avait estimé M. Khelil. Le ministre algérien a considéré une telle taxe de «discriminatoire» vis-à-vis des pays pétrolier, du moment qu'il n'y a pas eu des propositions pour la taxation du charbon, une énergie beaucoup plus polluante que les énergies fossiles. Selon Khelil, la taxe sur le carbone aurait des effets sur tout le monde, en se traduisant par une augmentation des prix des énergies, et donc une diminution de la demande des pays consommateurs qui vont s'orienter de plus en plus vers les énergies renouvelables. M. Khelil a affirmé que si cette taxe venait à être imposée, elle ne serait appliquée que dans les pays développés car ces derniers ne peuvent pas imposer une mesure fiscale unilatérale sur «des pays souverains». Dans le même ordre d'idées, le ministre a rappelé que les produits pétroliers sont déjà largement taxés dans les pays développés. La proposition d'une taxe carbone cacherait d'autres intentions que la simple volonté de réduire le réchauffement climatique, selon Khelil. Desseins cachés Pour le ministre de l'Energie, les pays développés visaient à travers l'imposition de cette taxe à «relancer leurs économies qu'ils veulent convertir en économies vertes basées sur l'exportation des équipements, du savoir faire et de l'engineering destinés à la production des énergies alternatives». D'ailleurs, a-t-il expliqué, les pays développés refusent de reconnaître la technique d'enfouissement de C02 comme une technologie efficace dans la réduction de gaz à effet de serre car elle n'est pas une technologie qui y va dans leurs propres intérêts économiques». Les objectifs des pays industrialisés sont dans ce cadre clairs car, selon le ministre des initiatives sont menées actuellement par les pays de l'UE et la Banque Mondiale pour convaincre les pays sud méditerranéens à adapter leurs lois et réglementations en matière d'énergies renouvelables pour faciliter le placement de ces produits énergétiques alternatifs dans ces pays. «Il y a une marche forcée pour convaincre des pays tels que l'Algérie, le Maroc et la Tunisie à développer rapidement des infrastructures pour la production d'électricité solaire destinée au marché européen», a-t-il expliqué. Mais ces infrastructures ne vont pas pour autant développer l'industrie locale puisque elle sera basée dans les pays européens, a poursuivi M. Khelil, qui a précisé que les parties qui vont supporter le financement de ce genre de projets ne sont pas encore déterminées. Le ministre saoudien du Pétrole a également abondé dans le même sens en essuyant d'un revers de main les velléités de certaines puissances industrielles de sonner trop tôt le glas pour les énergies fossiles. M. Nouaïmi, a estimé que parler du tarissement des ressources en pétrole était des «paroles en l'air». «Je suis géologue et je sais que tout cela est infondé», a-t-il dit, estimant qu'«il faudra cent ans avant que les énergies alternatives puissent répondre à 30% ou 40% des besoins mondiaux». Il a souligné que «le monde doit se développer et cela ne peut pas se faire sans énergie». Les grandes lignes de l'Accord de Copenhague -Faute de consensus entre les 193 pays réunis depuis le 7 décembre dans la capitale danoise pour la Conférence de l'ONU sur le changement climatique, le document de compromis élaboré vendredi à l'arraché par les Etats-Unis, la Chine, et d'autres pays émergents dont l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud n'a pas formellement été entériné. La présidence de la Conférence a simplement «pris acte» samedi de l'Accord de Copenhague, ce qui "lui donne la même validité que s'il avait été accepté", selon l'ONU. -Ce texte de quelque trois pages ne comporte pas d'engagement chiffré en matière de réduction des émissions des gaz à effets de serre (GES). L'objectif principal est une limitation du réchauffement mondial de deux degrés Celsius, seuil au-delà duquel les conséquences pour la planète pourraient être irréversibles selon les scientifiques. Pour espérer y parvenir, estiment-ils, il faudrait réduire d'au moins 50% d'ici 2050 les émissions de GES. Cet objectif a figuré sur un des textes de travail élaboré vendredi, mais n'a finalement pas été retenu. -Les pays en voie de développement feront état tous les deux ans des mesures qu'ils ont prises sur la base du volontariat pour réduire les émissions de GES. Ces rapports seront l'objet de "consultations internationales et analyses". -Concernant le financement, les pays industrialisés se sont engagés à Copenhague à apporter une aide de 10 milliards de dollars (6,9 milliards d'euros) par an en 2010, 2011 et 2012 aux pays pauvres pour faire face aux conséquences du changement climatique, comme la sécheresse et les inondations, et développer les énergies non polluantes. A plus long terme, "l'objectif" est de porter cette aide à 100 milliards de dollars par an (69 milliards d'euros) d'ici 2020. -Le programme REDD (Réduction des émissions résultant de la déforestation et de la dégradation) destiné à protéger les forêts tropicales de la planète ne s'est pas concrétisé, en l'absence d'accord contraignant sur la réductions des émissions de GES. -Les 193 pays ayant ratifié la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC) participent toute l'année à des travaux préparatoires. Chaque année en décembre, les Etats se réunissent pour deux semaines de négociations. La prochaine conférence est prévue en décembre 2010, à Mexico. Il s'agit toujours de trouver un accord prenant la suite du Protocole de Kyoto sur la lutte contre le réchauffement climatique, signé en 1997 et qui expire en 2012. Beaucoup de bruit pour rien. C'est ainsi qu'on serait tenté de résumer ce à quoi a abouti la conférence des nations unies sur le réchauffement climatique, qui a pris fin samedi dernier dans une ambiance de déception après avoir tenu le monde en haleine pendant deux semaines. A l'issue de la conférence, la presse internationale était partagée entre parler quasiment d'échec ou simplement de semi-échec. Dans un cas comme dans l'autre, le sommet de Copenhague n'aura pas été une réussite et à la fin de cette année, l'avenir de la planète sera toujours aussi inquiétant. Plus de 190 pays étaient présents dans la capitale danoise depuis deux semaines, mais ni les chefs d'Etat, ni les ONG, ni les écologistes, ni les experts en climat n'ont réussi à faire aboutir la conférence à un accord substantiel susceptible de garantir un tant soit peu l'ampleur du réchauffement climatique. Un texte a, certes, été présenté à l'issue de la conférence, mais il ne contient ni objectif chiffré en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2020, ni engagement clairs de la part des pays industrialisés à œuvrer dans ce sens. En réalité, ni les pays développés ne sont parvenus à imposer leurs propositions (comme la taxe carbone) aux pays en développement, ni ces derniers ne sont arrivés à leurs arracher quelques concessions. Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir essayé. Les pays industrialisé, pourtant à l'origine des plus grosses émissions de gaz à effet de serre ont bien tenté d'imposer une taxe carbone aux pays producteurs de pétrole qui ne se sont, pourtant, pas laissés faire. Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil avait indiqué en milieu de semaine dernière que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) travaille d'arrache pieds à Copenhague pour rejeter la proposition d'une taxe carbone, proposée par les pays développés pour réduire l'émission de gaz à effet de serre. Il avait indiqué que «des pays producteurs, comme l'Arabie saoudite, jouent un rôle très important à la conférence de Copenhague pour rejeter cette taxe qui n'est ni dans l'intérêt des pays producteurs ni dans celui des pays consommateurs, contraints à payer un pétrole et un gaz beaucoup plus chers, si cette taxe sera imposée». D'ailleurs, le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, présent à la conférence, a estimé «nécessaire que toute résolution prise à Copenhague qui pourrait avoir un impact sur la demande de pétrole, soit accompagnée de mesures destinées à réduire ses effets sur les pays pétroliers». L'OPEP se ligue contre la taxe carbone La taxation du pétrole et du gaz induirait pour les pays producteurs un manque à gagner d'environ 3.000 milliards de dollars d'ici à 2050, avait estimé M. Khelil. Le ministre algérien a considéré une telle taxe de «discriminatoire» vis-à-vis des pays pétrolier, du moment qu'il n'y a pas eu des propositions pour la taxation du charbon, une énergie beaucoup plus polluante que les énergies fossiles. Selon Khelil, la taxe sur le carbone aurait des effets sur tout le monde, en se traduisant par une augmentation des prix des énergies, et donc une diminution de la demande des pays consommateurs qui vont s'orienter de plus en plus vers les énergies renouvelables. M. Khelil a affirmé que si cette taxe venait à être imposée, elle ne serait appliquée que dans les pays développés car ces derniers ne peuvent pas imposer une mesure fiscale unilatérale sur «des pays souverains». Dans le même ordre d'idées, le ministre a rappelé que les produits pétroliers sont déjà largement taxés dans les pays développés. La proposition d'une taxe carbone cacherait d'autres intentions que la simple volonté de réduire le réchauffement climatique, selon Khelil. Desseins cachés Pour le ministre de l'Energie, les pays développés visaient à travers l'imposition de cette taxe à «relancer leurs économies qu'ils veulent convertir en économies vertes basées sur l'exportation des équipements, du savoir faire et de l'engineering destinés à la production des énergies alternatives». D'ailleurs, a-t-il expliqué, les pays développés refusent de reconnaître la technique d'enfouissement de C02 comme une technologie efficace dans la réduction de gaz à effet de serre car elle n'est pas une technologie qui y va dans leurs propres intérêts économiques». Les objectifs des pays industrialisés sont dans ce cadre clairs car, selon le ministre des initiatives sont menées actuellement par les pays de l'UE et la Banque Mondiale pour convaincre les pays sud méditerranéens à adapter leurs lois et réglementations en matière d'énergies renouvelables pour faciliter le placement de ces produits énergétiques alternatifs dans ces pays. «Il y a une marche forcée pour convaincre des pays tels que l'Algérie, le Maroc et la Tunisie à développer rapidement des infrastructures pour la production d'électricité solaire destinée au marché européen», a-t-il expliqué. Mais ces infrastructures ne vont pas pour autant développer l'industrie locale puisque elle sera basée dans les pays européens, a poursuivi M. Khelil, qui a précisé que les parties qui vont supporter le financement de ce genre de projets ne sont pas encore déterminées. Le ministre saoudien du Pétrole a également abondé dans le même sens en essuyant d'un revers de main les velléités de certaines puissances industrielles de sonner trop tôt le glas pour les énergies fossiles. M. Nouaïmi, a estimé que parler du tarissement des ressources en pétrole était des «paroles en l'air». «Je suis géologue et je sais que tout cela est infondé», a-t-il dit, estimant qu'«il faudra cent ans avant que les énergies alternatives puissent répondre à 30% ou 40% des besoins mondiaux». Il a souligné que «le monde doit se développer et cela ne peut pas se faire sans énergie». Les grandes lignes de l'Accord de Copenhague -Faute de consensus entre les 193 pays réunis depuis le 7 décembre dans la capitale danoise pour la Conférence de l'ONU sur le changement climatique, le document de compromis élaboré vendredi à l'arraché par les Etats-Unis, la Chine, et d'autres pays émergents dont l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud n'a pas formellement été entériné. La présidence de la Conférence a simplement «pris acte» samedi de l'Accord de Copenhague, ce qui "lui donne la même validité que s'il avait été accepté", selon l'ONU. -Ce texte de quelque trois pages ne comporte pas d'engagement chiffré en matière de réduction des émissions des gaz à effets de serre (GES). L'objectif principal est une limitation du réchauffement mondial de deux degrés Celsius, seuil au-delà duquel les conséquences pour la planète pourraient être irréversibles selon les scientifiques. Pour espérer y parvenir, estiment-ils, il faudrait réduire d'au moins 50% d'ici 2050 les émissions de GES. Cet objectif a figuré sur un des textes de travail élaboré vendredi, mais n'a finalement pas été retenu. -Les pays en voie de développement feront état tous les deux ans des mesures qu'ils ont prises sur la base du volontariat pour réduire les émissions de GES. Ces rapports seront l'objet de "consultations internationales et analyses". -Concernant le financement, les pays industrialisés se sont engagés à Copenhague à apporter une aide de 10 milliards de dollars (6,9 milliards d'euros) par an en 2010, 2011 et 2012 aux pays pauvres pour faire face aux conséquences du changement climatique, comme la sécheresse et les inondations, et développer les énergies non polluantes. A plus long terme, "l'objectif" est de porter cette aide à 100 milliards de dollars par an (69 milliards d'euros) d'ici 2020. -Le programme REDD (Réduction des émissions résultant de la déforestation et de la dégradation) destiné à protéger les forêts tropicales de la planète ne s'est pas concrétisé, en l'absence d'accord contraignant sur la réductions des émissions de GES. -Les 193 pays ayant ratifié la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC) participent toute l'année à des travaux préparatoires. Chaque année en décembre, les Etats se réunissent pour deux semaines de négociations. La prochaine conférence est prévue en décembre 2010, à Mexico. Il s'agit toujours de trouver un accord prenant la suite du Protocole de Kyoto sur la lutte contre le réchauffement climatique, signé en 1997 et qui expire en 2012.