Durant les années quatre vingt dix, Sonatrach est arrivé à un stade abusif dans l'utilisation de la main d'œuvre nationale et étrangère dans le pays ; un des cas des plus nuisibles, celui des expatriés : en exemple, l'utilisation de la main d'œuvre Philippine dans les régions pétrolières à Hassi Messaoud Ouargla, Ghardaïa, Laghouat, Illizi, etc., par les entreprises de construction d'usines et complexes pétroliers en EPC, notamment l'ex société américaine Kellogg Brown and Root (KBR), relayée par les partenaires de SH une fois le projet fini, BP Algérie, etc. Sachant que durant la décennie noire, l'Algérie est rentrée dans une situation de non remboursement de ses dettes internationales suite à l'effondrement des prix du pétrole dans le monde économique survenue à partir de 1987. Des négociations conditionnées ont été entamées avec le FMI et la Banque mondiale pour trouver une solution à la relance de la croissance et de l'économie nationale. Les objectifs de l'Etat algérien se sont tournés vers la revalorisation de la première richesse nationale, les hydrocarbures à travers la révision de la loi n° 86-14 du 29 Aout 1986 relative aux activités de prospection, de recherche, d'exploitation et de transport par canalisations des hydrocarbures. Tandis que sur le plan interne, la lutte contre le terrorisme destructeur faisait rage, des milliers de morts et de pertes à l'époque. Plus incitative aux investissements directs étrangers -IDE, la loi n° 91-21 du 4 Décembre 1991 modifiant et complétant la précédente, prévoyait aussi que toute personne morale étrangère peut exercer une ou plusieurs activités de prospection, de recherche, d'exploitation et de transport par canalisations des hydrocarbures en association avec l'entreprise nationale quelque que soit la forme d'association retenue entre les parties à condition que l'intéressement de l'entreprise nationale (Sonatrach) doit être de 51% au moins. Des appels d'offres d'envergure internationale furent lancés des le début de l'année 1992 et les premiers partenaires intéressés se sont vite manifestés dés l'année 1994, des contrats pour le partage de production (49% et 51%) furent signés entre Sonatrach et des multinationales (TOTAL, REPSOL, ANADARKO, AGIP, CEPSA, ARCO, SONAHESS, BP, PETRO CANADA etc.) organisés sous la forme de Groupements. Dans la majorité des contrats établis, la réalisation des objectifs de développement des champs pétroliers concernés par la revalorisation reposée sur une exigence fondamentale : La réalisation de nouveaux complexes de traitement de pétrole et de gaz sous la forme de prise en charge à la fois de l'ingénierie, de l'approvisionnement et de la construction – EPC (engineering, procurement and construction -fourniture d'usine clé en mains), la plupart des grands contrats pétroliers d'Algérie sont aujourd'hui traités en EPC parce que dans ce domaine le client veut avoir à faire à un seul partenaire qui va s'occuper de tout pour lui, car réaliser une raffinerie, une station de départ sur un gisement de gaz est très complexe. Et les entreprises qui savent manager au mieux de tels projets dans toutes leurs phases sont rares. comme le pays était agonisant sur le plan financier, cette situation a donné une occasion aux partenaires étrangers en association d'amener en plus des équipements, de la main d'œuvre étrangère qualifiée et non qualifiée, outrepassant les closes contractuelles établies et ce, avec l'aide de beaucoup d'institutions nationales de contrôle : les inspections régionales du travail, les autorités publiques du pays et la direction générale de Sonatrach, aide fournie sous diverses formes de corruption active et passive, notamment les recrutements, cadeaux, bonus, voyages, vacances sous forme d'invitation technique à l'étranger pour missions de formation ! Par la suite le constat est devenu désolant et amer, il y a eu la marginalisation des compétences de la main d'œuvre nationale. Tandis que la fuite des capitaux sous forme de salaires pour les expatriés qualifiés et non qualifiés opérant dans les groupements en association avec SH devenait vertigineuse, et le demeure encore ! Comme toutes les compagnies opérantes au sud, le géant pétrolier BP pour ces chantiers en Algérie recrutait son personnel philippin par le biais des sociétés de placement de personnel installées à Londres. Ils sont préférés aux algériens pour leur soumission extrême à la volonté du chef, bien que sous payés par rapport aux autres ressortissants, britanniques et européens qui sont très exigeant en matière de droits dans le travail. Les philippins sont surtout utilisés dans une vaste position de polyvalence professionnelle (multi-ouvrier et/ou multi technicien), ils travaillent durant six (6) mois d'affilés des fois sur chantier pour que leur soit permit de partir en congé pour un mois, ils sont déclarés de haute compétence à leur entrée en Algérie alors que dans leur majorité, ils sont des ouvriers polyvalents et/ou des techniciens, rarement des ingénieurs, postes réservés aux nationalités européennes. Pourquoi viennent les Philippins en Algérie ? Lors du début de la mise en œuvre des premiers contrats de partage de production, pour les besoins de la réalisation dans les délais des complexes pétroliers et gaziers, durant les phases de démarrage des projets, les philippins étaient acheminés par milliers à Hassi Messaoud durant les années 90 par le constructeur KELLOGG. Une fois le chantier livré à l'exploitation aux groupements, les partenaires étrangers choisissent les meilleurs philippins pour les prendre par contrat à durée déterminée renouvelable jusqu'à la fin de contrat du partenaire avec Sonatrach, bien que cette situation irrégulière n'est pas permise par les contrats en vigueur entre les parties !! Les frais engagés pour leur transport, hébergement et salaires sont énormes, alors qu'ils peuvent facilement être remplacés par les jeunes universitaires et professionnels algériens marginalisés (toutes spécialités confondues), malgré qu'ils soient de haute compétence. D'ailleurs, sur le cas de la main d'œuvre étrangère, certains journaux de la presse nationale indépendante ont révélés de graves dépassements à la Une à plusieurs reprises, sans que les institutions publiques concernées ne réagissent à temps ! Sur ce sujet à l'époque, d'après une déclaration du DG de BP Algérie en Septembre 2006 à la presse nationale : BP s'est engagée à assurer une veille technologique et pédagogique dans les filières qui nécessitent un savoir-faire très avancé car le marché du travail en Algérie souffre de nombreuses déficiences en matière de formation de la main d'œuvre qualifiée. Il a déclaré, à cet effet que les champs pétroliers du pays emploient plus de 600 Philippins chez BP en qualité d'ouvriers qualifiés en soudure industrielle sans parler des effectifs des autres métiers. L'ex ministre de la formation professionnelle présent sur site M. Khaldi, a saisi l'occasion de la présence de la presse pour lancer un appel à tous les recalés de l'école algérienne, pour qu'ils rejoignent les centres de formation et d'enseignement professionnels, afin de prendre la relève des philippins. Mais est ce que ces philippins ont été vite remplacés par main d'œuvre nationale ? Il est connu de tous que le géant BP opérait avec un effectif important de philippins pour ses chantiers situés dans le pôle de Hassi Messaoud sans compter ceux d'In Salah, In Amenas, etc., ou seule une enquête des organismes habilités peut en déterminer leur effrayant nombre au sud, et la gravité des salaires versés à ces gens. Comment étaient acheminés les Philippins vers l'Algérie ? Durant les années 2000, la période boum de l'usage de la main d'œuvre étrangère, les philippins sont généralement déclarés sous de fausses qualifications professionnelles (des ouvriers déclarés comme Techniciens Assistants ou Spécialistes), ils rejoignent l'Algérie à partir de Manille dans le sens suivant : Manille – Hong Kong – Londres – Hassi Messaoud et retour (le cout du billet d'avion avoisine les 70 000 millions de centimes en aller et retour) Une nuitée à l'aller comme au retour leur est réservée dans un hôtel cinq étoiles à Londres, MERIDIEN – HILTON – SOFITEL..............En plus de l'argent de poche de voyage (200 $ US) délivré à chaque philippin par la compagnie aérienne selon la convention passée avec leur employeur BP Algérie (charges supportées par les deux parties en association 49/51) Une fois rentré à Hassi Messaoud, les philippins sont conduis dans leur chantier respectif sous escorte de la Gendarmerie Nationale, ils sont logés dans des bases de vie de haut standing dignes d'un cinq étoile, une permanente garde militaire veille sur eux en plus. Tandis que la base de vie des nationaux, située loin de celle des expatriés, se trouve très loin du standing offert aux philippins et autres étrangers... Le salaire des philippins est transférable à leur pays d'origine, il avoisine au minimum pour les moins payés (Manœuvres) 400.000,00 DA/Mois (Quarante Millions de centimes). Chez eux à Manille on les considère comme étant des ministres et/ou diplomates et ce, vis-à-vis de leurs salaires très élevés qu'ils perçoivent en Algérie. D'après le ouï-dire qui généralement s'avère vrai, en plus des garanties sécuritaires qu'offre l'Etat algérien pour les ressortissants étrangers opérant dans les risques en Algérie, une assurance internationale est souscrite pour chaque expatrié pour l'attribution de la prime annuelle sur risque terroriste (des milliers de dollars ?…). On dit qu'une tardive réaction des pouvoirs publics est venue pour arrêter ce type de transfert illicite de salaires pour des expatriés qui ne devaient pas être autorisés à exercer en Algérie, mais reste à prouver ! Ceci, n'est qu'un élément des graves faits de la ruine du géant aux pieds d'argile, Sonatrach Spa. Quant à l'utilisation de la main d'œuvre nationale par Sonatrach durant la susdite période d'embauche, c'est l'hécatombe, documents à l'appui ! Khobz edar yaklouh elbarania comme disaient nos ancêtres…, ce qui est vrai. 1. Lefhel * facebook * twitter