La répression en Algérie se traduit par une surveillance accrue des citoyens notamment sur les réseaux sociaux, le verrouillage médiatique, la fermeture du champs politique, de graves atteintes aux libertés publiques et privées, la répression de manifestations, des arrestations arbitraires, des pratiques éhontées de la torture et de différentes formes de maltraitance. Qu'en est-il des pénuries à répétition qui touche les produits alimentaires de première nécessité ? S'inscrivent-elles dans l'ensemble des dispositifs de répression qui visent à réduire au silence les citoyens ? PENURIES ALIMENTAIRES ORGANISEES À peine sortie d'une crise de la pomme de terre qui va occuper les esprits pendant de longues semaines, le citoyen doit faire face de nouveau à de graves pénuries qui touchent successivement et parfois simultanément d'autres produits de base : l'huile de table, le lait conditionné, le sucre, la semoule, l'oignon, l'eau potable ... Si l'on ajoute les incendies dévastateurs, souvent d'origine douteuse, durant l'été, le pauvre citoyen qui a couru toute l'année derrière un improbable sachet de lait, un litre d'huile ou un sac de semoule doit combattre le feu à l'aide de misérables pelles ou d'infortunées branches d'arbre. Que dire à ce propos de l'attitude criminogène du pouvoir qui dépense des dizaines de milliards de dollars dans les armes et tarde à doter le pays de Canadairs et autres bombardiers d'eau indispensables pour lutter contre les incendies. L'achat de 5 Canadairs revient à 100 millions de dollars en moyenne, une somme dérisoire comparée au budget de l'armée. Préserver la vie des citoyens ou les centaines d'hectares de champs et de forêts ne constituent en aucune façon une priorité pour les décideurs. L'ETONNANTE PROMOTION DE KAMEL REZIG POURTANT CHEF-RECORDMAN DES PENURIES Les pénuries à répétition sont-elles seulement le fait de la désorganisation des circuits économiques par des spéculateurs véreux ou des « groupes » ennemis qui complotent contre la stabilité du pays comme tend à l'expliquer le pouvoir ? Malheureusement, tous les indices montrent que ces pénuries sont délibérément organisées : leur répétition, leur durée et l'absence d'une politique sérieuse d'approvisionnement et de distribution avec une stratégie, des objectifs et de programmes couvrant les espaces urbain et ruraux. À la place, nous avons eu droit à des promesses vaseuses, à des explications hallucinantes ou à des mesures farfelues dont celle qui prête à sourire prise par le ministre Rezig Kamel lorsqu'il a annoncé l'interdiction de la vente de l'huile aux mineurs !!! Il n y a jamais eu autant de pénuries alimentaires que durant le mandat de Rezig à la tête du ministère du commerce. A-t-il était sanctionné pour cela ? Non , au contraire il a été PROMU à un poste de conseiller de Tebboune . Cela ressemble à une récompense pour une mission accomplie : celle qui consiste à organiser les pénuries à grande échelle . DES PENURIES ORGANISEES, POUR QUELS OBJECTIFS ? À l'instar des autres dispositifs de la répression , le but de ces pénuries organisées et la flambée des prix qu'elles aggravent ont pour objectifs : occuper l'esprit des citoyens, ne pas leur laisser le temps de réfléchir, les enliser dans d'impérieuses difficultés quotidiennes, paralyser leur volonté de se battre et dissoudre en eux toute forme d'espoir. L'objectif suprême du pouvoir est cependant d'ordre éminemment stratégique. Il sait qu'il est rejeté par la majorité du peuple algérien et qu'une colère sourde ne cesse d'augmenter au sein de la société. Il sait également que cette colère finira par gagner la rue. Ce jour-là, il préfère gérer des émeutes « du pain ou de la faim » et avoir ainsi le beau rôle et pouvoir se présenter comme le seul garant de l'ordre public et de la stabilité du pays. Un tel scénario lui permettra d'agir et d'opérer sur son terrain de prédilection, celui de la violence et d'éviter le retour en force de la révolution populaire pacifique qui réclame depuis le 22 février 2019, la fin du système militaro-policier et l'établissement d'une Algérie libre et démocratique.