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Arrêtez vos fausses promesses!
Crise du poulet, du lait, de la pomme de terre et du pain
Publié dans L'Expression le 03 - 01 - 2022

Depuis quelques jours, les citoyens font face à de grandes pénuries de denrées alimentaires et un recul substantiel de leur pouvoir d'achat. De l'huile de table aux oeufs, en passant par le poulet, le sachet de lait subventionné et la pomme de terre, le début d'année risque d'être douloureux.
Un début d'année qui risque d'être placé sous le signe de pénuries et d'inflation. Après le prix du poulet qui volait haut, la pénurie du lait en sachet subventionné et de l'huile de table, l'incroyable bataille autour de la pomme de terre, considérée en Algérie, avec la semoule, comme l'une des principales denrées alimentaires, la crise du pain pointe du nez. Un produit de large consommation vendu la plupart du temps en dehors des boulangeries. De quoi manger son pain noir. D'autant que la levée des subventions généralisées de l'état sur les produits de première nécessité, abordée dans le cadre de la loi des finances 2022, publiée au Journal officiel, n'est pas encore entrée en vigueur.
D'ailleurs, l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) vient de se démarquer, dans un communiqué, des appels à augmenter le prix de la baguette subventionnée, à 15 DA. L'Ugcaa affirme, même, que ce comportement exposera le boulanger aux sanctions en vigueur. Dans son communiqué, l'Ugcaa assure que toutes les revendications légitimes des boulangers «ont été soumises aux pouvoirs publics pour les prendre en charge, notamment après la hausse des prix des intrants à l'instar de la levure et des améliorants, en vue d'assurer une marge bénéficiaire acceptable pour les boulangers sans pour autant compromettre le pouvoir d'achat du citoyen».
En filigrane, aucune justification pour cette hausse inattendue du prix de la baguette de pain constatée depuis le 1er janvier courant. Une attitude dénoncée, dans un communiqué, par l'Association algérienne de protection du consommateur (Apoce) qui a appelé les autorités compétentes à intervenir afin de mettre fin à cette situation.
En filigrane, les deux associations rappellent à l'ordre le département de Kamel Rezig à assurer ses responsabilités de garant de la régulation du marché. Mais au département de Kamel Rezig on réfutera toujours de qualifier ce qui arrive de pénurie.
Et plutôt que de réguler et de prendre les mesures nécessaires, on préfèrera pointer du doigt les spéculateurs qui auraient stocké de grandes quantités en vue d'engendrer une hausse des prix et réaliser de gros bénéfices en revendant leurs stocks. On préfèrera, également, pointé du doigt «les fake news véhiculées par les réseaux sociaux numériques» d'être à l'origine de la tension actuelle sur les prix et la raréfaction des produits de large consommation sur le marché local. «Paroles, et paroles, et paroles», dit la chanson. En amour les promesses n'engagent souvent que ceux qui les écoutent, et en politique aussi. En effet, les différentes mesures prises par Kamel Rezig pour faire baisser les prix de la mercuriale n'ont été qu'un coup d'épée dans l'eau.
L'amateurisme du ministre du Commerce ne s'arrêtait pas à ce simplisme dans la mise en oeuvre de son plan de bataille. N'a-t-il pas imaginé des boucheries ambulantes qui serviraient de la viande à «prix cassé»? N'a-t-il pas révélé qu'en 2021, l'Etat a alloué 40 milliards de dinars
(287 millions de dollars), pour la subvention de l'huile de table, sous forme de compensation pour les producteurs? Ne s'est-il pas engagé à résoudre «rapidement» la crise de lait subventionné en déclarant la guerre à la «mafia du lait»? N'a-t-il pas assuré à chaque crise la disponibilité et l'abondance de tous les produits?
Des engagements et des promesses. simples. En réalité, la crise est due à l'absence de chaîne économique régulée et organisée par le ministère du Commerce.
Si une décision ferme n'est pas prise et appliquée avec vigueur, les parents n´auront pas d´autre choix, en effet, que de mettre la main à la poche, même s´il faudra par la suite rogner sur des dépenses, dont certaines sont de première nécessité.
Le choix est cornélien pour de nombreux Algériens qui vont devoir casser leur tirelire, s´il y a encore quelque chose dedans, car malgré, pour certains, l'augmentation du salaire minimum garanti, la vie est devenue de plus en plus chère. Ne parlons pas de ceux qui n´auront aucune augmentation. Les chemins de la tripartite restent insondables.


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