Les actions de fermeture de routes par des citoyens, comme moyen de pression sur les autorités pour satisfaire leurs revendications sociales, se suivent et se ressemblent dans la wilaya de Béjaïa avec le même lot de désagréments causés aux usagers des différents axes routiers de la région qui endurent les pires cauchemars dans leurs déplacements. Il n'y a pas une semaine où tout au moins une infernale manifestation de blocage de route n'est pas enregistrée dans la wilaya de Béjaïa devant toujours le laxisme des autorités de wilaya à mettre fin à l'anarchie et au désordre régnant sur les routes, empoisonnant la vie d'autres citoyens et impactant également lourdement une économie locale déjà presque en faillite. Ce mercredi encore, pour la énième fois, la RN 12 reliant le chef-lieu de wilaya de Béjaïa au centre du pays a été fermée à la circulation au niveau du lieudit «Sens unique» d'El Kseur par les habitants du village Tamda relevant de la commune de Oued Ghir. Les préoccupations des villageois protestataires se résument en un aménagement en bitume de la route qui mène vers leur village, le désherbage et la réalisation d'un passage à niveau de la voie ferrée, après l'accident qui s'est produit en fin d'après-midi de mardi durant lequel deux personnes ont été blessées après avoir été heurtées par un train de voyageurs. Les villageois manifestants ont également procédé au blocage de la voie ferrée dans la même journée d'hier. Le train appelé «bain de mer» mis en service ce mercredi pour transporter les vacanciers des wilayas des Hauts-Plateaux à partir de Sétif vers Béjaïa pour leur permettre de profiter du littoral béjaoui durant cette saison estivale, a été immobilisé au niveau de la gare de Sidi-Aïch pour cause de blocage de la voie ferrée au même endroit «Sens unique». Des centaines de vacanciers qui ont poireauté de longues heures à Sidi-Aïch sous une chaleur étouffante dans l'espoir d'une levée du blocus sont loin d'oublier cette journée cauchemardesque. Après une très longue et pénible attente à Sidi-Aïch, les voyageurs vacanciers des Hauts-Plateaux ont repris le même train pour rentrer chez eux profondément déçus. «Nous n'allons plus remettre les pieds à Béjaïa. Nous avons tout préparéespérer passer une belle journée au bord de la mer avec des amis et voilà que ce voyage tourne au cauchemar», ont déploré de nombreux jeunes vacanciers rencontrés à la gare de Sidi-Aïch. Le train de voyageurs assurant la navette Alger-Béjaïa s'est arrêté au niveau d'El Kseur en attendant également l'ouverture de la voie par les manifestants. De nombreuses familles voyageant à bord de ce train ont dû louer des taxis pour rejoindre le chef-lieu de wilaya de Béjaïa en empruntant la RN 75 par la municipalité d'Amizour. Pris en otage par la fermeture de la route nationale, les automobilistes ont été contraints de faire de très longs détours en cette journée caniculaire en passant par des chemins de montagne, par Toudja notamment pour rejoindre leurs destinations. A. Kersani