Contrairement à ce qui était attendu de la visite qu'a effectuée hier à Oran le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, aucune annonce relative à la tenue de l'élection présidentielle n'a été abordée et encore moins la candidature du Président Bouteflika pour un 5e mandat. Le ministre s'est, par ailleurs, attelé à évoquer les réalisations et les réformes menées par le Président tout en déplorant l'attitude de ceux «qui dénigrent ce qui a été réalisé durant son mandat et ne reconnaissent pas toutes les réformes réalisées et leurs impacts positifs». Amel Bentolba - Oran (Le Soir) - Deux points étaient à l'ordre du jour de la visite du ministre de la Justice, le premier étant très attendu par la wilaya puisqu'il accusait un retard de près de 5 ans pour sa réception : le nouveau palais de Justice. Le second est une rencontre au niveau du Sheraton avec la société civile. En visitant cette nouvelle infrastructure judiciaire, le ministre a abordé la question des amendes non payées dans le cadre des peines de justice. Il impute le chiffre important de ces créances, et ce, au fil des ans, au gouvernement qui, dit-il, «ne s'est pas concentré dans sa stratégie à récupérer ces amendes qui découlent des décisions de justice, laissant la situation en l'état, voyant les ministres et les chefs de gouvernement se succéder et ce problème perdurer». Jusqu'à ce que, dit-il, le président de la République a instruit son gouvernement d'accélérer la modernisation des services afin d'alléger le fardeau sur les citoyens et mettre un terme à la bureaucratie. Afin, justement, de mettre un terme à ce problème des créances relatif aux amendes judiciaires, le président de la République avait, rappelle le ministre, ordonné des réformes. «En 2016, nous avons introduit une réforme dans la loi de finances, ce qui a permis de transférer la responsabilité de recouvrer ces créances, qui était du ressort du ministère des Finances, au ministère de la Justice». Jusque-là, il s'agissait de 7 600 milliards de dinars non récupérés. Entouré de magistrats durant cette visite au niveau du palais de Justice, M. Tayeb Louh a fait savoir que s'agissant de la formation qui sera dispensée aux juges, elle sera précédée d'un concours qui se tiendra avant la fin de l'année pour la sélection de 270 postes budgétaires. «Cette formation aura lieu dans le cadre du nouveau système, la durée est de 4 ans au lieu de 3, et ce, au niveau de l'Ecole supérieure de la magistrature à Koléa.» Il fera savoir que le programme est dense et a été revu à 60% de son contenu initial. Parmi les nouveautés introduites dans cette formation, un changement au niveau du volume des heures concernant les langues. En plus de la langue arabe, un volume des heures concerne l'amazighité, le français et l'anglais. Le ministre de la Justice a rappelé que la justice reste souveraine et respectueuse des droits, indiquant qu'il n'est plus question de procéder à des arrestations, ou bien à des empêchements de voyage sans un ordre émanant de la justice. L'une des mesures due, insiste l'intervenant, à la volonté du Président de veiller au respect des libertés individuelles, des réformes profondes car ce qui lui importe, c'est la dignité du citoyen, dira Tayeb Louh. Déplorant la période des années 90 où avait eu lieu une campagne d'arrestations contre les cadres qui avaient été emprisonnés Louh indiquera : «J'étais à l'époque président du Syndicat des magistrats, j'étais contre cela et je l'avais fait savoir, la presse s'en souvient. On ne doit plus revenir à cette époque et à ces agissements.» Il a, ensuite, rejoint la salle de conférences de l'hôtel Sheraton, où il a tenu une sorte de meeting avec la société civile, où la salle, archicomble, était ornée de slogans glorifiant le Président Bouteflika. Tayeb Louh s'est attelé durant près d'une heure à énumérer les réalisations du Président. Il rappellera, pour l'occasion, que le premier magistrat du pays s'est toujours positionné du côté des citoyens et à leur assurer l'équité. Pour exemple, il citera la mesure qu'a prise le Président en annulant des taxes et des impôts qui étaient mentionnés dans l'ancienne loi de finances et qui allaient affaiblir le revenu du simple citoyen. «Le Président est intervenu et a pris la décision de tout annuler, soucieux d'une justice sociale. Tout le monde s'en souvient.» A. B.