Le nombre des malades souffrant d'insuffisance rénale avoisine les 25.000 personnes en attente d'une greffe avec une augmentation annuelle de plus de 3000 cas pour seulement 250 transplantations effectuées chaque année avec un taux de réussite variant entre 90 et 95%. Le Pr Tahar Rayane, chef de service néphrologie au CHU de Parnet, a annoncé l'élaboration en cours d'une liste des personnes en attente d'une greffe rénale, qui va regrouper tous les malades dialysés, les enfants en priorité, qui seront sélectionnées sur des «bases équitables» et dans le plus strict anonymat, ceux susceptibles d'être «greffables». Pour le scientifique, le gros problème qui se pose en matière de greffe rénale, est la difficulté à effectuer des prélèvements d'organe sur des personnes décédées et dont la liste a tendance à s'allonger en raison de la faiblesse du nombre de donneurs vivants mais également des difficultés à faire accepter par les familles tout prélèvement d'organes sur des proches décédés. S'exprimant à l'occasion de son passage à l'émission L'invité de la rédaction de la chaîne 3, le professeur Tahar Rayane précise que «toutes les greffes effectuées depuis plus de 30 ans l'ont été à partir de donneurs vivants apparentés». Cette activité de prélèvement et de la greffe d'organes a été régie une première fois par la loi 85-05 du 16 février 1985 et les différents textes réglementaires d'application qui stipulent que cette pratique ne peut se faire que dans des établissements autorisés (arrêté numéro 29 du 14 juin 2012 complétant l'arrêté numéro 30 du 2 octobre 2002), dont le nombre est passé de 3 à 12, pour le rein, et de 1 à 2 pour le foie. Mais la nouvelle loi sanitaire adoptée en mai 2018 a ouvert de nouveaux horizons, en permettant des prélèvements sur des personnes décédées qui ne se sont pas opposées, de leur vivant, à cette possibilité et selon le Pr, cette disposition n'exclut pas le consentement préalable de la famille et que la nouvelle loi autorise désormais d'élargir «le cercle des donneurs» potentiels, c'est-à-dire aux conjoints, aux frères, aux sœurs, aux pères aux mères, aux cousins, aux tantes, aux neveux et nièces et jusqu'aux membres de la belle-famille. Concernant les prélèvements sur cadavres, le Pr Rayane a annoncé que l'Agence nationale des greffes, en collaboration avec le ministère de la Santé, est en train de multiplier la création de centres habilités à faire ce type d'opération, dont trois ont déjà été agréés à Blida, Batna et Alger. Pour rappel, depuis ses débuts en 1986 et jusqu'en 2006, très peu de greffes rénales ont été réalisées, par seulement 2 centres de transplantation. En 2013, la barre des 100 greffes rénales annuelles escomptée, à partir de donneurs vivants, a été dépassée. Pour les greffes rénales à partir de donneurs en état de mort encéphalique, trois expériences ont été menées avec succès. La première en 2002 à Constantine et la seconde et troisième en 2011 puis 2012 à Blida. Ilhem Tir