Après les journées évocations sur Mouloud Mammeri, Mouloud Feraoun et Si Amar U Saïd Boulifa, l'Emev organise, le samedi 22 juin 2019, une journée d'étude portant sur l'œuvre de Assia Djebar. La rencontre intitulée «L'œuvre de Assia Djebar entre transcription et transmission» est prévue à la Bibliothèque communale de Larbaâ Nath Irathen et entre dans le cadre du Café littéraire et philosophique de Tizi-Ouzou et de Larbaâ-Nath-Irathen. «Nous voulons, à travers l'organisation de cet événement, vulgariser en dehors des amphis de l'université l'œuvre de l'académicienne, et permettre aux citoyens des zones montagneuses, notamment de Larbaâ Nath-Irathen et ses environs, d'en savoir un peu plus sur la production littéraire, intellectuelle et cinématographique de la grande dame, qui a porté la voix de l'Algérie à l'international», soulignent les organisateurs du Café littéraire et philosophique. La rencontre comporte plusieurs axes : - L'histoire, la mémoire. - La voix féminine, l'oralité. - Le corps féminin, l'espace et le mouvement. - La langue et l'écriture. - l'identité, la pluralité et l'altérité. - Le métissage culturel et l'hybridité littéraire et artistique (cinéma, peinture, danse, musique, etc.). - La polyphonie et l'intertextualité. - La traduction et la transmission de l'œuvre de Assia Djebar. Assia Djebar (1936- 2015), de son vrai nom Fatima-Zohra Imalayène, est la quatrième écrivaine algérienne (après Fadhma Ath Mansour, Taos Amrouche et Djamila Debèche) à emprunter la voie sinueuse de l'écriture littéraire. Elle est la première Maghrébine à mettre en scène la parole féminine et à mettre en voix les grands discours de sa société. Elle est aussi la première enseignante en Histoire en Algérie, et la première académicienne, la plus reconnue de toutes les femmes de sa culture et de la rive sud- méditerranéenne. Elle est également la plus couronnée universellement par plusieurs prix et distinctions. Assia Djebar, comme la qualifiait Tahar Djaout, est «l'écrivain- femme la plus importante au Maghreb». Pour les organisateurs de cette rencontre littéraire, son œuvre colossale (comprenant 12 romans, 2 recueils de nouvelles, 2 essais, 2 films, un recueil de poèmes, une pièce de théâtre, et plusieurs articles et contributions) est un héritage pour la nouvelle génération d'écrivains et de chercheurs, et constitue «un engagement intellectuel» qu'il conviendrait de mettre en valeur et soumettre à une lecture critique productive, ouverte et multidisciplinaire. L'œuvre de Assia Djebar se veut, dans sa pluralité, «une mise en écho, dans un besoin compulsif de garder trace des voix, tout autour, qui s'envolent et s'assèchent» (A. Djebar, Ces voix qui m'assiègent,1999, page 26), et le formidable élan pris s'étale sur près d'un demi-siècle de transcription et de transmission, transcrivant, notamment la Femme, le Couple, l'Histoire, l'Identité, la Langue, le Corps, l'Ecriture, l'Homme; et transmettant la Mémoire, la voix(e), la Lettre, la Culture et l'Avenir. Comment rendre compte d'une œuvre si diverse, riche et singulière ? «Nous entendons par cette rencontre rendre hommage à cette icône de la littérature algérienne francographe, comme elle aimait à se qualifier — «Comme tous les écrivains, — disait-elle, j'utilise ma culture et je rassemble plusieurs imaginaires» (Le Figaro, le 16 juin 2005) —, et porter un regard critique sur sa graphie et sa phonie à la lumière des approches multidisciplinaires». La rencontre sur Assia Djebar sera organisée par Amirouche Malek, gérant de l'établissement Emev, organisateur du Café littéraire et philosophique de Tizi-Ouzou et de Larbaâ-Nath-Irathen et par Aziz Namane, enseignant à l'université Mouloud-Mammeri, Tizi- Ouzou. Kader B.