Déjà dans le collimateur de l'ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia vers la fin de l'année 2017, les minoteries sont, de nouveau, dans la ligne de mire des pouvoirs publics qui, après une réunion présidée par Noureddine Bedoui, mercredi dernier, ont décidé de fermer pas moins de 45 minoteries en raison de l'indélicatesse de leurs propriétaires accusés, entre autres, de surfacturation et de fausses déclarations notamment sur leurs capacités de production. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ça s'est fortement agité dans la filière céréales ces derniers jours. Filière, il est vrai, aussi stratégique que budgétivore et qui représente une des principales de l'ensemble de la production agricole annuelle du pays. Disposant d'une capacité de stockage de plus de 30 millions de quintaux dont plus de la moitié revient à l'Office national interprofessionnel des céréales (OAIC), l'Algérie a fait une priorité de la filière céréales dans l'optique de garantir l'autosuffisance alimentaire. Une importance majeure qui, évidemment, attise les convoitises et les appétits voraces surtout depuis que les projets arrêtés par les pouvoirs publics avaient arrêté un programme de réalisation d'une trentaine de silos métalliques de stockage pour une capacité globale de 5 millions de quintaux. C'est sur ce dossier que s'est penché le gouvernement mercredi dernier avec, au bout, des décisions lourdes de conséquences pour nombre d'opérateurs intervenant dans la très «juteuse» filière qui, soit dit en passant, ingurgite des budgets en devises qui aiguisent toutes les envies. De lourdes décisions venues après le constat établi par un rapport présenté par Mohamed Loukal, le ministre des Finances, a expliqué un communiqué du gouvernement. Un exposé du premier argentier du pays ayant trait aux mesures prises dans le cadre de la préservation des réserves de change. Exactement la même raison évoquée, vers la fin de l'année 2017, lorsque le Premier ministre d'alors, Ahmed Ouyahia, s'en était pris aux laiteries et aux minoteries en mettant fin à l'approvisionnement de ces dernières en poudre de lait et en intrants subventionnés dont les factures d'importation avaient atteint des hausses vertigineuses. La sortie du Premier ministre, mercredi dernier, est à prendre, selon ses services, comme la «ferme réponse aux dépassements de la part de certaines minoteries, démasquées par un groupe de travail chargé d'auditionner la filière du blé». Par «dépassements», le gouvernement voulait dire de fausses déclarations sur les capacités de production effectives de ces minoteries ainsi que sur la surfacturation «en vue de bénéficier indûment de quotas supplémentaires de blé tendre subventionné», est-il expliqué dans le communiqué à travers lequel le Premier ministre a ordonné que l'on poursuive en justice, au terme de l'audit général, d'autres minoteries contre lesquelles il sera établi qu'elles se sont adonnées aux mêmes «mensonges». En attendant, c'est le directeur général de l'OAIC qui s'est vu notifier sa suspension en même temps que la fermeture de 45 minoteries, sans qu'il ait été précisé si c'est une fermeture temporaire ou définitive. se sont distingués par leur sang-froid. Azedine Maktour